Une histoire familiale singulière
Agnelle a 85 ans cette année. Jeremy Kapone a non seulement dessiné la collection anniversaire mais aussi le portrait pop et coloré des trois dirigeantes qui ont fait grandir l’entreprise. « Nous aurions pu disparaître, remarque Sophie Grégoire, mais nous sommes plutôt résilientes dans la famille. L’histoire d’Agnelle, à travers ma grand-mère, ma mère et moi, repose entièrement sur la transmission. » C’est Marie-Louise Pourrichon qui a bâti les fondations de la ganterie. En 1955, elle construit une usine très moderne au centre de Saint-Junien, ville de tradition gantière. Sa fille, Josie Le Royer, reprend le flambeau dix ans plus tard. C’est elle qui se tourne vers Paris et tisse des liens étroits avec les couturiers puis les créateurs. La licence Christian Dior ouvre un nouveau débouché à un moment où le gant ne se portait plus. « C’était précurseur pour l’époque », observe Sophie Grégoire qui, à son tour, prend le relai dès la fin des années 80. Elle maintient le savoir-faire dans la ville d’origine tout en diversifiant la production aux Philippines. « Si on ne s’était pas adapté au marché, l’atelier en France n’aurait pas survécu. » Sous son impulsion, Agnelle se développe en tant que marque depuis 1990, devient Entreprise du Patrimoine Vivant en 2007, ouvre sa vitrine parisienne en 2016… Les collaborations couture avec les grands noms du luxe font la paire avec des créateurs aux idées novatrices, tels Anthony Vaccarello, Cédric Charlier, Louis Gabriel Nouchi… En 2017, « Jean-Charles de Castelbajac a fait surgir le trait d’un dessin pour la première fois, ajoute Sophie Grégoire. Les univers de chacun font de ces échanges des défis permanents remplis de passion et de créativité ». Celle signée Jeremy Kapone ne fait pas exception à la règle.
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