La seconde main connaît un succès croissant

Le prix comme moteur

Du côté des consommateurs de l’Hexagone, une enquête menée là encore par l’IFM en novembre 2022 auprès de 1 200 répondants, montre aussi que la seconde main s’impose peu à peu dans les mœurs. Selon ce sondage, 39% des Français ont acheté de la mode de seconde main en 2022 alors qu’ils n’étaient que 15% en 2010.  Et ils étaient 47% à avoir vendu des articles de seconde main en 2022, dont 41% en ligne.
En matière de motivation, la protection de la planète joue certes, mais elle n’est pas le premier moteur.  Le prix reste le critère numéro un qui pousse la grande majorité des sondés (72%) à acheter de la seconde main. Les raisons écologiques ne sont citées que par 38% d’entre eux. 28% mettent en avant le plaisir, 23% la rareté et 19% le style.  Enfin, autre enseignement précieux pour les acteurs de la filière, portant sur un phénomène plus large dans lequel s’inscrit la seconde main, 70% des consommateurs estiment ne pas avoir assez d’informations sur la mode durable. On n’en fait donc jamais trop en la matière, à condition bien sûr de ne pas s’adonner au greenwashing…
Le baromètre réalisé en juillet 2022 par le CRÉDOC auprès de 2 000 personnes représentatives de la population française, hors DOM-TOM, âgées de plus de 18 ans, témoigne aussi de l’appétit croissant du consommateur hexagonal pour la seconde main. Le nombre de Français ayant vendu des produits d’occasion sur internet est passé de 24% en juillet 2019 à 31% en juillet 2022…, dont 56% des 25-44 ans. La proportion et progression du nombre de Français ayant acheté de tels articles sur le web, passée de 18% en juillet 2019 à 21% en juillet 2022, est moins forte. Mais là encore, les générations les plus jeunes, soit 62% des 25-44 ans, s’y adonnent sans complexe. Et 2023 devrait voir la pratique prendre encore plus d’ampleur…

Moindre marqueur d’identité sociale

Toujours selon le baromètre de juillet 2022 du CRÉDOC, 57% des personnes sondées comptaient diminuer leurs dépenses d’équipement de la personne dans les mois à venir. Interrogées sur la façon dont elles pensent faire des économies sur ce poste, 41% ont indiqué qu’elles allaient acheter davantage de produits d’occasion. C’est certes moins que les 6 Français sondés sur 10 (et même 71% des 18-24 ans) qui comptent acheter moins cher, en comparant les prix et en profitant davantage des promotions et des soldes ou même que les 63% (71% des 18-24 ans) qui prévoient de dépenser moins. Il n’empêche, la seconde main est une pratique qui progresse. Les jeunes âgés de 18-24 ans sont plus nombreux encore (55%) à plébisciter ce mode de consommation alternatif. « Ils sont davantage animés par des valeurs de protection de la planète et des salariés, mais aussi par le sentiment de pouvoir faire des économies et gérer au mieux leur budget, explique Franck Lehuédé, le Directeur d’Études au CRÉDOC, venu lui aussi présenter ces données à Fashion Reboot. « Sur le plan sociologique, la possession de produits neufs est, pour la nouvelle génération, moins un marqueur d’identité et de réussite sociale que pour leurs aînés nés après-guerre », ajoute-t-il. Et de souligner que « côté offre, de plus en plus de chaînes font des propositions seconde main ». Parmi les derniers exemples en date : l’enseigne Marques Avenue, à la tête de sept magasins d’usines en France, vient de mettre en ligne une plateforme seconde main, baptisée 2ne Avenue, en partenariat avec la start-up The Second Life. 

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