La liberté et la passion, l’alchimie du Festival de Hyères selon Jean-Pierre Blanc
Lorsqu’il initie en 1985 la première édition d’un festival de mode dans sa ville, Jean-Pierre Blanc fait un pari un peu fou, celui de promouvoir des ...
Le monde des salons est en train de se numériser. Playtime, Tranoï, Maison&Objet, Première Vision, Who’s Next-Premiere Classe… à chacun son approche pour enclencher le cap du digital.
Pour le cinquième volet de notre enquête, nous avons rencontré Michael Scherpe, Président de Messe Frankfurt France. L’occasion d’échanger sur les fondements et fondamentaux des salons Apparel Sourcing, Avantex, Leatherworld, Shawl&Scarves, Texworld, Texworld Denim, réunis sous la bannière The Fairyland For Fashion.
On buzze un peu cette histoire. Pour moi le digital n’est pas tout, c’est une évolution banale et normale de la technologie au même titre que le télex, le téléphone. La foire de Francfort a 777 ans. Quand elle a commencé nous avions déjà une charte alors que l’on n’imprimait même pas encore les livres et, pour la petite histoire, Gutenberg y a vendu ses premiers services. Notre groupe aborde les questions de la technologie avec une certaine éthique, dans le respect de nos visiteurs et exposants. Notre rôle, inscrit aux statuts, consiste à aider et faciliter la vie des PME. Aussi, notre approche du business est plus macro-économiste (« que doit-on faire dans un marché donné ? ») que micro-économiste. Alors jusqu’où aller ? Où s’arrêter ? Doit-on « uberiser » le salon ? Bien sûr, nous avons ces discussions, mais menons des réflexions autour de la dépendance des exposants versus de leur indépendance vis-à-vis de nos services. Pour nous, le salon ne doit pas tout faire. Les exposants et visiteurs font leur travail, défendent leur propre business et leurs intérêts. Aussi, la relation qui les lie ne nous appartient pas.
Nous sommes 100% publics ce qui nous garantit la possibilité d’être encore « macro économiquement infrastructurels » alors que d’autres groupes peuvent subir la pression d’investisseurs. Nous répondons à une logique par branche professionnelle parce qu’en Allemagne le marché se constitue traditionnellement à partir de partenariats entre branches professionnelles et une ville. Notre groupe est excessivement grand et intégré, avec une vision globale. Plus précisément, la holding Messe Frankfurt GMBH basée à Francfort, appartient à 60% à la ville, 40% à la région. Un certain nombre de sociétés sont regroupées dans cette holding, dont deux principales. D’un côté, la Messe Frankfurt Venue qui est la société dans laquelle sont gérés le parc et toute question infrastructurelle à l’organisation des salons. De l’autre, la Messe Frankfurt Exhibition qui intègre l’organisation de tous les salons ou congrès et gère la majorité des filiales notamment nos filiales de catering, de construction de stands… Nous possédons par ailleurs à Francfort trois centres de congrès. Nous sommes présents dans le monde entier, sur tous les continents, avec plus de 170 représentations et filiales, tout cela il faut le relier ! Nous comptons plus de 120 000 exposants, 4 millions de visiteurs. En Allemagne, les dites « moyennes entreprises » tournent autour de 2500 employés, génèrent bien souvent plus d’un million de chiffre d’affaires, et parfois même sont leaders internationaux. Chaque entreprise a besoin de cet outil logistique qu’est la digitalisation, sans aucun doute, et nous sommes fortement digitalisés à l’intérieur du groupe avec des systèmes d’information qui circulent entre les uns et les autres, nous travaillons avec ces grands sous-traitants comme SAP, Microsoft, nous possédons notre propre parc à Francfort, ultra moderne, et offrons bien des outils et infrastructures (sécurité, soin…). Chez nous, les choses prennent du temps, et certaines solutions ne pourront pas suivre notre dimension. Il n’est pas exclu que l’on donne accès à des services de mise en relation-vente en ligne à certains de nos clients, mais est-ce que cela doit être une stratégie de groupe ?
Il y a 10 ans les journalistes prédisaient que les salons n’existeraient plus à moyen terme. Or l’homme existe et c’est lui qui fait intervenir les choses. Un salon c’est l’homme, avec son intelligence, un produit et la rencontre. L’internet c’est un lieu de rencontres, mais pas physiquement. Ce ne peut être qu’un complément, pas un événement. Notre métier consiste à réunir un marché dans un laps de temps, sur une offre donnée, que les personnes puissent se rencontrer avec leurs produits de façon organisée. L’avantage du salon est de vivre la concurrence, on peut s’y faire une image rapide de la réalité du marché par rapport aux études de marché qui sont coûteuses, seules les grandes entreprises peuvent se le permettre. Se déplacer pour visiter les entreprises c’est chronophage, et les salons font consensus entre la demande et l’offre, mobilisées pendant quelques jours où tout le monde va converger. C’est un gain de temps énorme pour les exposants, qui viennent de loin, de Chine et d’ailleurs, parce qu’ils savent qu’ils ne pourraient jamais voir autant de personnes autrement. C’est la base. Le reste ne sont que des outils.
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Rédaction Juliette Sebille
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