Cazabat, le nouveau label couture signé Jean-Michel Cazabat
Fondée à New York au début des années 2000 par le designer français Jean-Michel Cazabat, la marque éponyme ouvre un nouveau chapitre avec une direction ...
En presque quatre ans, Fane a affuté et affirmé son style tout en élégance et sobriété. Avec l’assistance d’ADC (Au-Delà du Cuir), la marque œuvre aujourd’hui à son développement pour exister sur le marché dense de la maroquinerie féminine.
Lorsqu’elles se rencontrent en 2013 à l’agence de consulting Nelly Rodi où elles effectuent toutes les deux un stage, Laurie-Anne Braun et Margot Baudequin ne partagent pas le même point de vue sur cet accessoire incontournable qu’est le sac à main. Si la première s’affirme comme une collectionneuse passionnée, la seconde se sent beaucoup moins enthousiaste à l’égard d’un objet qu’elle trouvait alors « encombrant » et même « peu flatteur pour la silhouette ». Contre toute attente, elles décident pourtant de créer une marque de maroquinerie dont cette divergence d’opinion sera le terreau nourricier et le ciment fondateur. En octobre 2020 naît donc Fane dont le style minimaliste – à l’opposé de tout compromis – fait la part belle aux formes et aux matières. Foin de logo ou de pièces métalliques pour perturber la pureté des lignes ! Sans zip ni fermoir, la fermeture du sac se fait grâce à un aimant dissimulé. Et le monogramme est discrètement embossé à l’intérieur. « C’est le contre-pied des marques de luxe qui exhibent leur griffe. À l’inverse, nos clientes peuvent complètement s’approprier les sacs, déclare Margot Baudequin, en charge du design de par son double cursus en Histoire de l’Art et Design Textile à l’École Conte. Pour l’instant, nous restons sur des formes rigides, avec un peu de rondeur pour apporter une touche de féminité ».
Contrairement aux apparences, ce parti pris n’est pas une solution de facilité, en particulier pour la fabrication. Réalisée d’abord par un atelier familial dans la Drôme, celle-ci est également confiée, depuis l’hiver dernier, à une usine italienne « plus importante et plus compétitive ». Les deux comparses bénéficient aussi de l’aide d’une modéliste en maroquinerie pour la mise au point technique de leurs modèles. Elles profitent également, depuis janvier dernier, de l’accompagnement d’ADC (Au-Delà du Cuir), l’incubateur des entreprises de la filière cuir pour une année, renouvelable trois fois. « Cette aide nous apporte beaucoup, surtout pour le développement de la marque. Durant les trois premières années, nous avons ajusté nos produits et affiné l’image de marque que nous voulions donner. Maintenant, nous sommes dans la phase d’accélération où nos besoins en conseils sont nombreux, indique Laurie-Anne Braun, dont les études de droit et de commerce prédisposent davantage aux responsabilités managériales. Les experts d’Au-delà du Cuir ont d’abord procédé à un audit de la marque, avant de nous faire part de leurs recommandations lors de rendez-vous de suivi trimestriels. La structure nous permet aussi d’accéder à des subventions éventuelles, des formations en entrepreneuriat et en stratégie et de nous intégrer à un réseau de professionnels où l’entraide nous fait gagner un temps précieux ».
Concernant le cuir, les deux associées n’ont, en revanche, pas eu besoin de conseil, déterminées dans leurs choix par leur amour de la matière. D’emblée attirées par son aspect glacé, elles optent pour leur première collection pour l’article Spazzolato, qu’elles sourcent en Italie. Un cuir bovin à tannage minéral, dont le finissage pigmenté protecteur requiert peu d’entretien et prédestine d’ailleurs plutôt à la chaussure masculine. Mais dès leur seconde saison, elles craquent pour l’article Baranil de la tannerie alsacienne Degermann – un veau à tannage mixte – dont l’aspect plus mat, le toucher plus naturel et la patine à l’usage apportent une vision différente du cuir.
Dès le lancement de la marque, trois modèles sont proposés, différents mais partageant une même sobriété, légèreté et praticité : le modèle Bra, plutôt allongé, le modèle Mie, plus carré et le modèle Lisse, plus haut. À l’automne 2022, une version du modèle Bra, baptisée Loge, a vu le jour avec une anse plus longue pour un porter croisé. À ce socle de basiques s’ajoutent, chaque saison, de nouvelles teintes et matières, comme une toile de coton enduite ou les coloris mastic et cachou à l’automne-hiver 2023-24. Pour le printemps-été 2024, un nubuck de veau et deux nouvelles couleurs, céleste et tabac, sont venus étoffer la gamme. Et pour l’automne-hiver 2024-25, Laurie-Anne Braun et Margot Baudequin annoncent une nouvelle forme ainsi qu’une première utilisation du veau à poils.
« Nous ciblons deux types de clientes : la digital native de 25 à 35 ans en quête de créativité et de singularité, et l’esthète exigeante de 35 à 45 ans, amatrice de belles formes et demandeuse de savoir-faire, de qualité et d’intemporalité », confient les deux trentenaires. Leur best-seller Bra a d’ailleurs séduit des célébrités telles que Kendall Jenner, Hailey Bieber, Jeanne Damas et Tina Kunakey. Après deux saisons en wholesale, la distribution passe aujourd’hui principalement par le site internet pour des clientes françaises et étrangères, américaines spécialement. « Nous veillons à la qualité des photos sur la boutique en ligne et n’avons que très peu de retours », précise Laurie-Anne Braun. Il faut dire que le rapport qualité prix est attractif avec une fourchette de 600 à 800 euros. « Nous voulons rivaliser en termes de style et de qualité avec des marques comme The Row que nous affectionnons particulièrement, tout en proposant des prix accessibles », reprend sa consœur. Avec l’ouverture d’un showroom en juin, les ventes en wholesale devraient reprendre prochainement. Mais « peut-être en grands magasins et dans une dizaine de boutiques de mode multimarques maximum », assurent de concert les deux entrepreneuses. Chi va piano va sano.
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Rédaction François Gaillard
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