Du cuir nappa à la « nappalisation »
Si l’exigence client a du bon, les produits puristes, sans finitions, ont tendance à se raréfier, car trop fragiles à l’usage. Ainsi pour satisfaire la demande, la mégisserie décline cinq types de finitions nappa, à partir de peaux d’agneau Entrefino, en plusieurs variations d’épaisseurs, s’adaptant aux marchés du vêtement, de la chaussure, maroquinerie et ganterie.
Proche de l’agneau plongé, ce cuir pleine fleur, lisse, très fin et d’une grande souplesse, teinté dans la masse, est cependant plus résistant, grâce à un traitement en surface. Le plus pur des cuirs nappa, ne présentant aucun défaut, se réserve à la finition aniline, avec pour seule base un colorant transparent car très dilué dans l’eau. Plus délicat que la version semi-aniline ou pigmentée, recevant une couche de pigments et pellicule de protection, certains clients demandent une petite touche de laque pour fixer la teinte et sa résistance au frottement.
Reste à distinguer les deux versions poncées de l’agneau. Côté fleur, le nappa nubuck exige une peau brute sans défaut, de qualité supérieure au nappa velours, poncé côté chair. Les techniciens de la mégisserie vont même jusqu’à employer le terme de « nappalisation », pour désigner dans leur jargon, les cuirs nappa travaillés de manière à être réversibles, comme on en voit sur les sacs ou vêtements sans doublure.