Marion Chopineau sculpte
les peaux lainées d’équidés
du label Aduu Mal

Marion Chopineau
Depuis son atelier dans le quartier du Père Lachaise à Paris, Marion Chopineau imagine des fresques tantôt florales, paysagères ou solaires, traduisant son esthétique qu’elle développe pour les plus belles maisons de couture et cabinets d’architecture - Photo © Anne-Emmanuelle Thion et Corinne Jamet.

Marion Chopineau étudie la création textile à l’ENSAAMA Olivier de Serres. C’est en 2000 qu’elle entreprend de créer son atelier de création textile indépendant et dessine les contours de sa nouvelle activité artistique ô combien singulière : sculpter les textiles capillaires, fourrures et peaux – synthétiques ou véritables -.
Depuis son atelier dans le quartier du Père Lachaise à Paris, elle imagine des fresques tantôt florales, paysagères ou solaires, traduisant son esthétique qu’elle développe pour les plus belles maisons de couture et cabinets d’architecture.
Passée maître dans l’art de la taille, le label de cuirs d’équidés Aduu Mal la repère, et lui confie alors des peaux lainées à interpréter dont elle partage les premiers essais avec la rédaction de LFD.

La sculpture sur fourrure : un savoir-faire unique  

La technique de réalisation de motifs sur fourrure s’apparente à de la sculpture ou au bas-relief. En effet le travail consiste à « creuser » dans le poil, à « enlever » de la matière. Ce matériau impose, par sa nature, un sens de coupe qui pour créer un volume, ne peut intervenir que perpendiculairement au sens du poil. Cette technique a fait l’objet d’une protection à l’INPI pour en garder l’exclusivité et continuer à la développer et à l’améliorer.
La densité de la fourrure est un facteur très important dans la réalisation du motif : une fourrure très épaisse permettra un travail avec beaucoup plus de profondeur. Bien sûr, l’effet de profondeur est également apporté par la nature et la couleur du poil : comme nos cheveux, les poils d’animaux ne sont pas de la même couleur de la racine à la pointe. De manière générale, le poil s’éclaircit avec la lumière, l’usure et le temps : le fond de poil (partie nouvelle) est plus foncé que les longueurs et les extrémités. Sur certaines pelleteries on peut trouver jusqu’à trois nuances sur un même poil. On peut donc exploiter ces « couches » successives comme des cartes à gratter et réaliser un motif en jouant sur une intervention plus ou moins profonde dans la masse du poil, laissant apparaître des surfaces de couleurs différentes.

Marion Chopineau x Aduu Mal
Le label de cuirs d’équidés Aduu Mal a donné carte blanche à Marion Chopineau pour interpréter ses peaux lainées dont elle partage les premiers essais avec la rédaction de LFD.

La peau lainée d’équidé : une nouvelle approche de l’atelier

En marge du vison et renard, Marion Chopineau expérimente une autre approche de son métier grâce au label de cuirs d’équidés Aduu Mal. De coutume l’artiste apporte un relief directement sur la pièce habillant un Stockmann, mais dans le cadre de ce nouveau projet, dont elle a carte blanche, elle adapte son travail à plat sur la surface. « Je me suis laissée guider par la matière, qui réagit différemment sous l’effet de la lame. J’ai adapté mon geste à cette idée de tentures et de grands panneaux, inspirée par la cartographie, les paysages vus du ciel, le vent qui souffle dans les poils, des motifs terrestres qui se promènent sur un espace naturel, répondant aux valeurs et tradition d’un peuple nomade en perpétuel mouvement ».
Bien que ce type de peau soit brut et naturel, Marion Chopineau révèle l’incroyable intensité, la densité et épaisseur de poils intrinsèquement liés à l’environnement de vie des chevaux qui évoluent en liberté dans les steppes de Mongolie. En résulte un article de haute qualité, abondant de poils lustrés, soyeux et brillants d’une extrême douceur.

Marion Chopineau en distinctions

Marion met son savoir-faire et sa curiosité au service des créateurs de la haute couture au prêt-à-porter de luxe tels Louis Vuitton, Givenchy, Jimmy Choo, Balenciaga, Chanel, Loewe, Maison Martin Margiela, Saint Laurent, Perrin Paris… Déjà en 1998, elle utilise les procédés de coiffure pour transformer textiles capillaires et fourrures pour sa collection Her Dress = Hair Dress présentée au Festival de Hyères dont elle est lauréate dans la discipline mode. Cette première approche du cheveu débouche sur une technique de sculpture sur fourrure qu’elle ne cesse de réinventer et lui vaut d’être invitée à plusieurs reprises par le Saga Design Centre au Danemark. Après une collection d’objets tactiles bodyfriend exposée au musée Galliera lors de l’exposition Modes à Suivre 2, elle met sa créativité au service de l’univers décalé et foisonnant de Jean-Charles de Castelbajac. En 2015, elle se voit attribuer le Grand Prix de la Mairie de Paris.
Marion Chopineau s’expose régulièrement à l’occasion de salons professionnels (Maison d’Exceptions Première Vision, Maison&Objet, Who’s Next), de la biennale des métiers d’art Révélations, ou dans des galeries parisiennes (Joyce, Ateliers de Paris).

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Rédaction Juliette Sebille

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