M. Moustache devient entreprise à mission

M.Moustache franchit une nouvelle étape dans son développement et sa politique RSE en devenant entreprise à mission. Ce statut, instauré en 2019 par la loi Pacte relative à la croissance et la transformation des entreprises, permet à une société de déclarer sa raison d’être à travers plusieurs objectifs sociaux et environnementaux qu’elle se donne pour mission de poursuivre. « Ce cadre exigeant implique un suivi dans l’exécution de la mission, avec un comité interne et un tiers externe indépendant », explique Guillaume Alcan, co-fondateur de la marque en 2012 avec Antoine Vigneron et Thibault Repelin. La griffe française de chaussures affirme ainsi publiquement ses engagements RSE à travers quatre piliers : « mesurer, réduire et compenser l’impact de notre activité sur l’environnement, et imaginer une mode positive et inclusive. »

Minimiser l’empreinte de son activité et de ses collections

Pour mesurer ses émissions de CO₂, la marque repense la façon de concevoir, fabriquer et recycler ses chaussures pour une empreinte carbone minimisée. Elle collabore depuis 2020 avec Fairly Made, un cabinet d’analyse qui réalise chaque saison l’ACV – Analyse du Cycle de Vie – de ses produits. « Du nom de l’usine, à l’énergie utilisée, en passant par la composition exacte de tous les matériaux présents dans nos chaussures et leur provenance, chaque étape de fabrication est décortiquée pour calculer l’impact environnemental de nos paires, visible sur les fiches produits et en boutiques. » La marque est vigilante sur le choix des matières premières, « qui peuvent représenter jusqu’à 70% de l’impact ». Outre le cuir sourcé dans des tanneries certifiées Leather Working Group (LWG), elle utilise des matériaux comme le coton recyclé, les résidus de raisins ou le liège. « Nous avons déjà réussi à diminuer l’impact de nos collections de 36% et misons sur une réduction de 50% de notre empreinte d’ici 2030 », poursuit Guillaume Alcan.

Une politique RSE globale

« Mais réduire n’est plus suffisant ! » Au-delà des produits, M. Moustache sélectionne « des projets qui transforment structurellement notre industrie. Aujourd’hui, nous soutenons un plan de décarbonation d’un élevage de vaches en Moselle par des mesures concrètes : pâturage en extérieur, engrais naturel, réduction de la consommation d’énergie… ».
La PME a par ailleurs mis en place, depuis 2018, un programme de collecte et de recyclage de chaussures usagées via des bornes installées dans ses boutiques. « Plus de 10 000 paires ont ainsi déjà été collectées. Si elles sont encore en état d’usage, elles sont données aux Restos du Cœur. Les autres sont recyclées pour devenir des semelles [Re]colte® pour nos baskets, qui émettent 38% de CO₂ en moins qu’une semelle standard du marché. »Soutenue par Cuir Invest, le fonds d’investissement de la Filière Française du Cuir, la marque est également impliquée dans des actions sociales. Deux fois par an, elle organise des journées solidaires de vente de ses anciennes collections et reverse l’ensemble des bénéfices à des associations comme Allegretto, qui finance la recherche des maladies rares.
M.Moustache, alumni d’ADC (Au-Delà du Cuir), l’incubateur des entreprises de la filière cuir, compte 11 points de vente à l’enseigne, « l’objectif étant d’atteindre 25 unités en France d’ici trois ans ». Elle ouvrira à la rentrée un espace permanent, baptisé Seconde Vie, au premier étage de sa boutique du Faubourg Saint-Antoine à Paris où elle commercialisera les paires invendues. La marque, qui réalise un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, ne compte pas s’arrêter pas en si bon chemin et mène actuellement une démarche de certification B Corp.

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Rédaction Laëtitia Blin