La Rue du Made in France, vitrine du savoir-faire français à Paris
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Une nouvelle étude du cabinet Bain & Company et du Comité Colbert dévoile l’utilisation croissante des outils d’IA par les maisons de luxe. Si la première génération, basée sur l’IA analytique, est encore réservée aux grands acteurs, l’IA générative est accessible à tous.
Non, l’intelligence artificielle n’est pas réservée aux grandes maisons du luxe ! C’est l’un des enseignements de la troisième étude consacrée à l’usage des nouvelles technologies par le Luxe, réalisée par le cabinet Bain & Company avec le Comité Colbert, l’association du luxe français.
Après les nouvelles technologies en général en 2022 et la boutique du futur en 2023, l’opus 2024 s’intéresse à « l’intelligence artificielle : la révolution discrète ». Mêlant quantitatif (via un questionnaire soumis à une quarantaine de maisons françaises) et qualitatif (entretiens avec un échantillon plus restreint), la nouvelle étude fournit un état des lieux précis du niveau d’adoption et d’acceptation des solutions d’IA et présente une série de cas d’usage illustrant les transformations en cours.
À l’image du périmètre couvert par les 95 maisons françaises ralliées par le Comité Colbert, elle s’intéresse à des segments allant de la mode à l’hôtellerie en passant par la beauté, l’horlogerie-joaillerie ou les arts de la table. La filière cuir est évidemment concernée… et pas seulement ses grandes maisons.
Selon Mathilde Haemmerlé, Associée chez Bain & Company, Responsable du Pôle Luxe en France et co-auteur de l’étude, « il existe une véritable prise de conscience du potentiel de l’IA au sein des maisons de luxe. L’arrivée de l’IA générative notamment, plus accessible et moins coûteuse que l’IA analytique, devrait permettre aux petites maisons de combler une partie de leur retard sur les plus grandes ».
De fait, si les débuts de l’IA analytique remontent à trente ans et que le luxe s’en empare réellement depuis cinq ans, l’IA générative, vingt ans d’âge, ne fait que démarrer dans le secteur.
L’IA analytique vise avant tout la prise de décision, via diverses applications (prévisions de vente, allocation de stocks…) en générant des « modèles prédictifs visant à estimer une ou deux variables, telles qu’un score ou un prix ». Ses barrières à l’entrée (nécessité d’un volume important de données et de compétences pointues) la réservent à des acteurs disposant de moyens significatifs.
L’IA générative, rendue populaire dans le grand public par l’arrivée de ChatGPT (fin 2022), permet de créer des contenus à partir de moult données, structurées ou non (texte, images, vidéo, musique…). Si le coût d’entraînement de ces modèles, prohibitif, nécessite de recourir à des outils préexistants, elle ne demande pas d’expertise poussée et est accessible à de petites entreprises.
Dans le luxe, l’étude liste « quatre domaines d’application principaux pour l’intelligence artificielle, avec des niveaux de maturité différents » comprenant 20 cas d’usage.
L’efficience opérationnelle est le plus avancé, 26% : une solution IA est utilisée pour optimiser les prévisions de volumes de vente ou allouer des stocks entre boutiques. « L’efficacité opérationnelle est clairement le premier cheval de bataille des maisons. Le ralentissement de la croissance du secteur oblige les sociétés du luxe à être beaucoup plus attentives à l’utilisation de leurs ressources et ainsi éviter invendus, surstocks ou encore gâchis de matière », souligne Joëlle de Montgolfier, Directrice Mondiale du Pôle Étude et Recherche pour la Distribution, la Grande Consommation et le Luxe chez Bain & Company.
L’intimité accrue avec le client est aussi un terrain porteur : outre « le perfectionnement des outils de clienteling (22% d’adoption, 24% de tests) jusqu’à présent fondés sur l’IA analytique, l’IA générative ouvre de nouveaux horizons pour une personnalisation encore plus poussée des interactions clients au travers des canaux ».
Un boulevard s’ouvre encore pour les collaborateurs « augmentés » via des « outils de gestion de connaissances » basés sur l’IA. S’ils sont encore à leur débuts (4% d’adoption), l’étude prévoit qu’avec 49% de tests, ils « devraient, à terme, rejoindre le peloton de tête des cas d’usage d’IA, afin de libérer du temps aux collaborateurs au profit de tâches à plus forte valeur ajoutée ou d’assurer une formation à l’héritage et savoir-faire de leur Maison ».
En revanche, le quatrième domaine, celui de l’enrichissement de la fonction créative grâce à des outils basés sur l’IA, doit encore vaincre de fortes réticences. 73% des maisons s’y opposent, craignant de « dénaturer l’essence même du luxe ». Cependant, quelques autres « s’autorisent à explorer des applications sur des champs bien délimités, tels l’enrichissement du processus d’inspiration ou l’accélération de la visualisation des prototypes ».
De façon générale, l’étude Bain-Colbert prévoit « une forte accélération de l’IA dans le luxe » d’ici un à deux ans. Alors qu’aujourd’hui, les maisons de luxe ont adopté près de deux cas d’usage sur les vingt testés dans l’étude, chacune teste ou planifie actuellement plus de cinq cas d’usage supplémentaires en moyenne. Et les petites et moyennes Maisons ne sont pas en reste. Si elles ont aujourd’hui adopté trois fois moins de cas d’usage que les grandes sociétés, elles testent un nombre équivalent d’applications pour le futur.
Reste cependant à lever certaines barrières. Certes, les Maisons ne remettent plus en cause la pertinence et le retour sur investissement de l’IA. Mais le manque d’expertises et de ressources les freinent à 60% pour utiliser l’IA analytique, 50% pour sa “sœur” générative. La question de la sécurité des données est enfin un obstacle à l’utilisation des IA analytique et générative pour respectivement 30% et 27% des maisons.
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Rédaction Sophie Bouhier de l’Ecluse
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