Quelle place le cuir tient-il dans cette collaboration ?
OJ : Le cuir est la matière de base du tressé, qu’il soit sur forme ou à plat, à la main ou à la machine ou passé dessus-dessous. C’est un serviteur qui a magnifiquement matérialisé cette collaboration, en sachant s’effacer derrière la création. Jean Paul Gaultier a toujours aimé le cuir, les beaux grains naturels, les patines.
Quel dessein formulez-vous pour cette exposition ?
LP : Au-delà de ce véritable coup de foudre entre deux personnalités, nous avons également souhaité montrer l’importance de Romans dans l’écosystème de la mode de l’époque. La ville était alors considérée comme la capitale de la chaussure haut de gamme. Après l’épisode de grêle en 2019 qui avait endommagé le musée et causé sa fermeture temporaire, nous avons rouvert en 2021 avec des salles contemporaines où figurent baskets et sneakers. Avec ces initiatives, nous comptons particulièrement toucher un public jeune. Un programme d’animations fera vivre l’exposition pendant toute sa durée, avec des ateliers sur le dessin ou la conception d’une chaussure, la création d’un podcast et deux rencontres avec Stephane Kélian.
OJ : Par ce bel événement, nous entendons susciter de l’émerveillement, de la surprise et de la considération pour un créateur, un industriel et l’institution qui commémore leur collaboration. Remettre aussi la chaussure, avec toute sa diversité formelle, sur le devant de la scène. Faire connaître le formidable patrimoine français en matière de chaussures. Et pourquoi pas réveiller des consciences, susciter des vocations, redonner l’envie de créer, de faire ? Montrer qu’on peut faire confiance aux stylistes pour construire … ou reconstruire !
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