François Gireau nouveau Président de la Fédération des Enseignes de la Chaussure

En juin, François Gireau a été élu président de la Fédération des Enseignes de la Chaussure (FEC), succédant à Frank Boehly, désormais Président d’honneur, qui a occupé cette fonction durant 17 ans. Cette transition intervient dans un contexte économique, commercial et réglementaire en profonde mutation, marqué par des enjeux majeurs pour l’ensemble du secteur.

De multiples défis à relever

À la tête de Besson Chaussures depuis 2013, François Gireau dirige un réseau de plus de 200 magasins qui commercialisent 9 millions de paires par an, pour un chiffre d’affaires de plus de 300 millions d’euros. Multimarque, l’enseigne distribue plus de 150 marques, auxquelles s’ajoutent 25 marques propres co-développées avec des partenaires historiques, principalement en Espagne et au Portugal.
Son arrivée à la présidence de la FEC s’inscrit « dans la continuité des actions engagées tout en accompagnant les enseignes dans un contexte de transformation du commerce de détail », indique la fédération, qui regroupe une cinquantaine d’enseignes, 4 000 points de vente et 16 000 salariés.
Et la feuille de route du nouveau Président de l’instance professionnelle s’annonce riche en défis : valorisation des métiers, attraction des talents dans un secteur en pleine évolution, accompagnement réglementaire et RSE, dialogue renforcé avec les pouvoirs publics… « Le commerce de la chaussure est un marché de besoin mais également de plaisir. Nous devons défendre la spécificité de notre activité, ses savoir-faire et sa capacité d’innovation », souligne-t-il.

Pédagogie, savoir-faire…

Face aux bouleversements post-COVID et à une concurrence toujours plus forte – plateformes de fast fashion, acteurs internationaux, pure players -, les enseignes spécialisées doivent repenser leur modèle. « L’omnicanalité, la digitalisation, l’expérience client, la relation client personnalisée deviennent des leviers essentiels pour maintenir l’attractivité du commerce physique, qui reste le cœur de notre modèle. La boutique demeure le lieu privilégié pour voir, toucher et bien évidemment essayer tout en bénéficiant de conseils d’experts, essentiels dans un secteur où le chaussant et le confort sont clés », reconnaît-il.
« Mieux valoriser nos métiers, notamment à travers la formation professionnelle et l’apprentissage, est indispensable pour faire face aux besoins de recrutement. » Des campagnes pédagogiques comme « Savoir se chausser », menée avec l’Alliance France Cuir dont la FEC est membre, permettent de donner de la visibilité au métier de chausseur, à la croisée du service, de la technicité et de l’esthétique. « Dans un marché où les repères des consommateurs se brouillent, la pédagogie est devenue une nécessité. Il s’agit de rappeler ce que signifie « acheter une chaussure » : un produit complexe à fabriquer, à forte valeur ajoutée, avec des critères de confort, des matières nobles comme le cuir, de la durabilité et une responsabilité environnementale à prendre en compte », rappelle-t-il.

Un secteur en mutation

Parmi les axes stratégiques de sa présidence figure la prise en compte de l’adaptation des entreprises à une réglementation environnementale renforcée (loi AGEC, loi Climat, traçabilité, recyclage, étiquetage…) tout en faisant face à des pressions économiques accrues : inflation, hausse des coûts (matières premières, transport, énergie), revalorisation des loyers commerciaux… « L’ambition de structurer une véritable filière de recyclage de la chaussure, encore en phase expérimentale, représente également un enjeu de taille. » Développer l’écoconception, encourager la réparation auprès de cordonniers locaux, autant d’actions en faveur d’une économie circulaire en plein essor visant à réduire l’impact environnemental du secteur.
Par ailleurs, la FEC appelle à une action ferme des pouvoirs publics, aux niveaux national et européen, pour rétablir une concurrence équitable, à travers notamment une régulation des plateformes mondiales, des droits de douane adaptés et une harmonisation des règles sociales et fiscales. « Il est crucial que tous les acteurs soient soumis aux mêmes règles du jeu », insiste la fédération, engagée au sein de l’Alliance du Commerce.

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Rédaction Laëtitia Blin