Le travail du bon pied #1

Garants de la santé et de la sécurité au travail, les équipements de protection individuelle mobilisent toute une branche professionnelle. Les chaussures de sécurité, en particulier, font l’objet du plus grand professionnalisme de leurs fabricants. Encore faut-il qu’elles soient correctement et optimalement utilisées.
Mal connus du grand public, les équipements de protection individuelle (EPI) n’en sont pas moins un secteur d’excellence de l’économie hexagonale. Définis comme « un dispositif ou moyen destiné à être porté ou tenu par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa santé ainsi que sa sécurité » sur le site du ministère de l’Économie et des Finances, ils couvrent tous les champs de la protection de l’individu au travail comme dans les tâches domestiques. En 2022, ils ont généré un marché de 1,3 milliard d’euros en France, constitué par 250 entreprises, dont les 3/4 proviennent des vêtements (30%), des gants (25%) et des chaussures (20%) (source Syndicat National des Acteurs du Marché de la Prévention et de la ProtectionSYNAMAP). « C’est un marché de renouvellement car ce sont des produits à durée de vie limitée, déclare Laure Crapard, Manager Général de l’organisme. Mais les évolutions réglementaires et l’innovation, que ce soit pour le confort, la performance ou la durabilité des produits, sont d’importants leviers de croissance. » Les chaussures, particulièrement, de travail (sans embout de protection) ou de sécurité (avec embout de protection), sont un domaine dynamique de la filière en France. Selon la Fédération Française de la Chaussure (FFC), 2,5 millions de paires sont produites en France annuellement par une dizaine d’entreprises maîtrisant leur production et fabriquant sur le territoire à 90%. Ce qui représente 16% de la production totale de chaussures française. « Ce marché sert les secteurs de l’agroalimentaire, de l’industrie, du transport, de la santé et toutes les institutions nationales de protection comme les pompiers ou les CRS, précise-t-on au sein de la fédération. Le plus gros du marché concerne des appels d’offre. Il est donc impossible de connaître le marché de consommation car ces appels d’offre englobent d’autres produits comme des gants, des casques, etc. »

Jean Claude Cannot CTC
Jean-Claude Cannot s’est fortement impliqué dans le dossier des EPI à CTC depuis 1995 - Photo © Loïc Benoit.

Les chaussures de protection, un EPI particulier

Produits techniques par excellence, les chaussures de travail et de sécurité requièrent une approche spécifique dont CTC est un acteur majeur. Elles doivent en particulier satisfaire le règlement européen 2016/425 pour pouvoir être commercialisées en Europe avec le label CE et présenter un dossier technique de fabrication comportant des informations sur le fabricant, les composants de fabrication et les résultats de tests divers. « Il existe trois types d’EPI, indique Jean-Claude Cannot, Directeur Technique Normalisation et Certification à CTC depuis 1995. La catégorie 1 regroupe les équipements pour risque faible, comme les gants de vaisselle ou de jardin. La catégorie 3 désigne les équipements pour risque majeur d’accident mortel ou irréversible, comme les équipements contre certains produits chimiques ou engins tels que des tronçonneuses. Dans la catégorie 2, on trouve tous les équipements intermédiaires comme les chaussures antiglisse ou les gants de mécanique. Pour les produits de catégorie 1, le fabricant valide seul son dossier. Mais pour les produits de catégorie 2, le fabricant doit faire appel à un organisme notifié – comme l’est CTC pour les gants, les chaussures et les vêtements – qui vérifie le dossier et délivre une certification permettant de commercialiser le produit pendant cinq ans. Pour les produits de catégorie 3, un contrôle est imposé en plus chaque année. »

Chaussure sécurité Parade Protection EPI modèle Ride Racing
Modèle Ride de la gamme Racing de Parade Protection avec embout de sécurité et semelle anti-perforation, doublure mesh 3D ultra respirant.

Faciliter les bonnes pratiques

Fourni avec le produit, le dossier technique contient une notice d’utilisation détaillée mais quelque peu rébarbative, qui finit souvent à la poubelle sans avoir été lue attentivement. D’autre part, les fabricants de chaussures de protection constatent quasi quotidiennement des utilisations erronées de leurs produits, voire leur abandon pur et simple mettant en danger le salarié, souvent pour de mauvaises raisons. Ils ont donc proposé à CTC de concevoir des fiches plus avenantes expliquant, par thème, de façon simple et ludique, la bonne utilisation de leurs produits. Ainsi, un groupe de travail s’est constitué il y a environ deux ans, rassemblant des fabricants français, la FFC, le SYNAMAP et CTC en la personne de Jean-Claude Cannot en charge d’animer ce collectif. « Quand on discute avec les médecins du travail, on s’aperçoit que les gestes simples d’utilisation sont mal connus, relate l’animateur du groupe de travail. Ces fiches permettront d’aborder des sujets comme le choix du modèle et de la pointure, l’essayage des chaussures, leur utilisation avec des chaussettes appropriées, leur fermeture etc. ».

« Elles sont de bons outils pour apporter des réponses fiables et pratiques et améliorer l’efficacité et les résultats des produits », renchérit Laure Crapard. Destinée aux utilisateurs finaux mais aussi aux prescripteurs, médecins du travail, ingénieurs de sécurité, responsables Hygiène Sécurité Environnement (HSE), cette documentation en cours d’élaboration est déjà disponible gratuitement en consultation et téléchargement, pour ce qui est de ses premiers opus, en ligne sur le site internet de CTC. Les fabricants peuvent en disposer également pour les enregistrer sur leur site internet ou les poster sur les réseaux sociaux.

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Rédaction François Gaillard 

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