Elle est créative dans l’âme, il est expert en commerce… Quand Angeline Dequiedt rencontre Pascal Poulain, ils partagent une passion commune pour la chaussure et une vision écoresponsable. Ensemble, ils fondent Être Amis, une marque de souliers et maroquinerie durable au credo engagé : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! ».
Angeline Dequiedt est étudiante à l’Institut Français de la Mode (IFM) lorsqu’elle esquisse les contours d’Être Amis. En 2015, elle dépose le nom de la marque (NDLR – Être Amis est l’anagramme de Matières) puis s’en détourne, rattrapée par ses projets de vie, et travaille notamment comme Responsable Développement Accessoires chez Sandro. Quelques années plus tard, elle trouve en Pascal Poulain un compagnon de vie mais aussi un soutien professionnel de taille. Leur expertise en matière de chaussure (NDLR – il a travaillé pour les plus grandes marques de souliers, elle a une formation de bottière) les réunit autour du dessein initié 5 ans plus tôt par la jeune femme. En 2020, ils lancent ainsi Être Amis, une marque de maroquinerie et chaussures pour femmes et enfants. Angeline Dequiedt, créatrice et styliste, dessine les modèles, tandis que Pascal Poulain est en charge des stratégies commerciales et administratives. Si chacun excelle dans ses tâches respectives, c’est ensemble qu’ils sélectionnent les matériaux et définissent les volumes pour donner corps aux croquis. Et parce que la notion de lien est aussi au cœur de la marque, ils baptisent leurs produits en référence à des êtres chers – Laure, Cécile, Lilou, Amaury… -.
Alors qu’aujourd’hui le mot « durabilité » est sur toutes les lèvres, pour Angeline Dequiedt et Pascal Poulain l’éco-responsabilité est ancrée dans leur mode de vie depuis toujours. Une évidence donc, de l’intégrer à leur activité professionnelle. « Tous les modèles sont éco-conçus. Sensible à la mode, j’imagine des designs à la fois tendances et intemporels pour qu’ils traversent les époques et soient portés longtemps », explique la créatrice. Pour le sourcing, la marque n’exploite que des cuirs provenant de stocks dormants. « Il est important de différencier stocks dormants et chutes. Nous ne travaillons que des peaux non utilisées, principalement dénichées chez les fabricants et issues de tanneries italiennes, portugaises ou espagnoles », précise le duo. Les fournitures, comme les moules en acier des talons de chaussures, sont aussi chinées dans des bibliothèques et archives de formes. Angeline Dequiedt et Pascal Poulain optent essentiellement pour des matières premium, voire luxe, et « marchent au coup de cœur » pour les cuirs. « Bien que nous aimons particulièrement la peau de chèvre, nous cherchons à employer les matériaux les plus fantaisistes au niveau du grain, de la couleur, de la finition… pour en faire des combinaisons inédites. Par exemple, le modèle Laure est décliné en six versions dont un coloris vernis, une finition bronze et un patchwork chèvre nappa / vernis. »
Pour garantir une qualité d’exécution à la hauteur de leurs exigences, Angeline Dequiedt et Pascal Poulain ont misé sur le savoir-faire portugais. La fabrication est réalisée à la main dans le respect de l’ADN de la marque. « Nous avons entrepris un tour du Portugal pour trouver les meilleurs ateliers. Il fallait qu’ils soient sensibles à l’upcycling et à la slow fashion. Nos trois usines (NDLR – une unité propre à chaque type de produit pour la chaussure femme, la maroquinerie et le soulier enfant) mettent un point d’honneur à élaborer des articles haut de gamme qui durent dans le temps. Pour les chaussures, les semelles sont conçues afin d’offrir un confort optimal à celles qui les portent. »
S’engager dans une démarche durable induit aussi un rythme de production moindre. « Nous façonnons les collections au fur et à mesure de nos idées et surtout des matières sourcées. Nous ne nous imposons aucun « calendrier » de production pour ne pas surconsommer », déclare Pascal Poulain. Le nombre de pièces manufacturées est étroitement lié au volume de matière récupérée. Pour le cuir, cette quantité va être déterminée par le fabricant afin d’exploiter la peau à son maximum. Ainsi, seules les petites séries peuvent rendre compte de la beauté des gestes traditionnels – un article est confectionné dans sa totalité par un seul et même artisan -. Et pour accentuer leur caractère unique et rare, chaque pièce est numérotée.
À l’écoute des demandes de leurs clientes, notamment par le biais du compte Instagram de la marque, Angeline Dequiedt et Pascal Poulain ont choisi de commercialiser leur offre à travers des canaux de distribution dans l’air du temps. De fait, si le e-shop et l’instashop sont préconisés au quotidien, les produits sont aussi présentés à l’occasion de pop-up stores. Très sélectif quant à la thématique abordée, le duo favorise les événements tournés vers la mode responsable et le lifestyle. Ainsi, Être Amis sera présente, si la situation sanitaire le permet, du 8 au 13 décembre à Paris au pop-up Point Physique autour du thème « La mode à la parisienne ». Bien qu’elle soit encore jeune, la marque commence d’ores et déjà à penser à l’avenir : elle a récemment accueilli un nouveau membre dans son équipe et souhaite traduire son site internet en anglais pour développer sa clientèle à l’international (NDLR – pour le moment elle est majoritairement française). Concernant l’ouverture d’une boutique en propre, « à terme le projet n’est évidemment pas exclu. La boutique serait développée dans l’esprit des pop-up, c’est-à-dire dans un style intimiste pour garder la proximité avec les clientes. » Une chose est sûre, même si elle évolue, l’entreprise écoresponsable continuera à travailler la chaussure femme, « cœur du produit » d’Être Amis.
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Rédaction Emma Roesslinger