Foulons et Palissons fait revivre la tannerie
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Cette saison hivernale 2020-21 fait encore la part belle au cuir, côté vêtements. Non que celui-ci soit omniprésent. Mais il est tout de même bien représenté dans de nombreuses collections et, surtout, il se réserve les plus belles pièces, les plus spectaculaires ou les plus travaillées. Ce qui montre l’attachement encore très fort des créateurs pour cette matière synonyme de qualité et d’innovation.
Les créateurs se sont presque tous approprié la noble matière, quel que soit leur style. Il en ressort donc une gamme très large de pièces en cuir cette saison. À commencer par des pièces sport pour lesquelles il est prédestiné. Les blousons de tous types ont proliféré sur les podiums : bombers chez Etudes, Hermès, Juun J, Marcelo Burlon County of Milan, perfectos chez Marni, Dunhill, Miharayasuhiro, Alexander McQueen et beaucoup de blousons à cols comme chez Dior Men, Valentino, Louis Vuitton, Berluti et chez Hed Mayner, Officine Générale et encore Louis Vuitton en peau lainée. Le bombardier ne manque pas à l’appel puisque Tod’s, Berluti, Dior Men et Hermès, par exemple, le déclinent en version luxe en Mérinos double face. De nombreuses parkas et autres sahariennes trois-quarts ont arpenté les catwalks (Juun J, Berluti, Louis Vuitton, Jil Sander). Quelques cabans font aussi un retour remarqué chez Berluti, Valentino, Off-White et Lanvin dans une version mini et bicolore. On note aussi la doudoune en cuir patiné chez Berluti et les coupe-vent doublés de Toilovent chez Hermès. Dessous, plusieurs griffes, comme Hermès, Berluti, Salvatore Ferragamo adoptaient le cuir pour des teeshirts et sweatshirts. En bas, des néo-joggings (Giorgio Armani, Marcelo Burlon County of Milan), des bermudas (Loewe, Salvatore Ferragamo) et des pantalons de motard (Dries Van Noten, Rick Owens, Marni) jouaient la carte du cuir.
De nombreuses déclinaisons en cuir de pièces citadines, voire, tailoring étaient plus inattendues mais pas moins convaincantes. Au rayon des vestes, on remarquait celles de Y Project, en cuir vieilli, celle de Lanvin, en cuir velours, celles de Fendi, en veau lisse et celle, croisée, d’Emporio Armani, brodée de petites agrafes. Certains pantalons tiennent clairement de pantalons de ville, transposés en cuir (Fendi, Salvatore Ferragamo, Dunhill, Dior Men, Hermès). Des manteaux s’inspirent également visiblement de leurs homologues en chaîne et trame comme ce cache poussière ceinturé en cuir velours jaune chez Alexander McQueen, ce pardessus droit chez Valentino, cette peau lainée cintrée blanche ou bleu ciel à cinq boutons chez Lanvin, ce manteau croisé caché chez Dunhill ou cet autre chez Givenchy ou encore ce magnifique « cover coat » ample doublé de lainage chez Louis Vuitton. Plusieurs trenchs optent pour le cuir : chez Alexander McQueen, en cuir froissé, chez Berluti, en veau à poils, chez Dunhill, en cuir d’anguille, chez Dior Men, superbe, en cuir mat gris. Quelques costumes s’affichent aussi tout cuir, chez Alyx, en finition vieillie, chez Louis Vuitton et chez Berluti, en cuir patiné ou cerf souple. Ce qui nous amène au total look que quelques créateurs n’ont pas eu peur de proposer : Kris van Assche, donc, chez Berluti, avec des costumes complétés de hauts à col montant ou d’une chemise cravatée, Juun J et Paul Andrew chez Salvatore Ferragamo, avec des combinaisons pantalons zippées, Virgil Abloh, chez Louis Vuitton, avec un ensemble saharienne et pantalon en veau à poils noir et Sylvia Fendi chez Fendi, avec des coordonnés blazer noir et pantalon marron.
Entre les différentes espèces et toutes les finitions que proposent les tanneurs, les créateurs ont l’embarras du choix pour varier leurs créations. Cette saison décline donc un large éventail de matières. Etudes, par exemple, a travaillé le cuir métallisé pour un manteau et un pantalon, tout comme Dries Van Noten, pour un pantalon de motard. Plusieurs maisons ont adopté des finitions vieillies, usées ou craquelées : Y Project pour une veste et un manteau, Miharayasuhiro pour une veste et un perfecto, Alyx pour une salopette, Dior Men pour un bombardier, Valentino pour un caban, Marni pour un pantalon rouge, Prada pour une peau lainée vernie, Giorgio Armani pour un manteau croisé à col châle contrasté. Les cuirs à poils sont aussi de la partie chez ce dernier avec un blouson à capuche et chez Berluti pour un trench, un manteau sport et plusieurs blousons en veau à poils sérigraphiés. Sans compter toutes les peaux lainées – côtés chairs velours ou pigmentés – qu’on ne saurait énumérer tant leur liste est longue. On retrouve aussi des cuirs embossés, chez Alyx (motif autruche), chez Louis Vuitton (logo sur agneau retourné), chez Emporio Armani (chevrons sur agneau double face) et chez Marni (motif croco). Et pas mal de cuirs poncés, velours ou nubucks, comme chez Lanvin, Fendi, Alexander McQueen, Auralee, Jil Sander, Dior Men. Enfin, côté espèces, c’est bien sûr les classiques qu’on dénombre en majorité : ovin, bovin et autre caprin. Mais quelques créateurs se sont risqués avec des espèces plus rares : cerf, chez Hermès, anguille, chez Dunhill, pirarucu chez Rick Owens, et vison pour les pièces en fourrure de Fendi, Dior Men et Louis Vuitton. Un éclectisme qui résume un très beau cru automne-hiver 2020-2021 pour le cuir.
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Rédaction François Gaillard
Photos © Alain Gil-Gonzalez
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