Défilés femmes printemps-été 2021 # 4 : Paris, bulle créative

Défilé Jacquemus printemps-été 2021, Paris.

La mode parisienne serait-elle dans sa bulle, imperméable à toute réalité ? Du 28 septembre au 6 octobre, nous avons pu assister à plus de 90 défilés, dont 59 vidéos diffusées en ligne. Pour cette Fashion Week printemps-été 2021, le virtuel a été évidemment l’enjeu principal des maisons parisiennes. À voir absolument le travail de John Galliano et du photographe Nick Knight pour la Maison Margiela, une transe filmée de 45 minutes, sombre et théâtralisée, inspirée par le tango. Un pur chef-d’œuvre de mise en scène de mode. Miuccia Prada pour Miu Miu nous a immergé dans une saison faite de rose bubble gum et d’impertinence baby doll. Chanel et Hermès nous ont entraîné dans le modernisme de leur pérennité et de leur excellence. Loewe a choisi d’inviter le spectateur à devenir l’interface de sa force créative. Marine Serre et Balenciaga nous ont fait errer dans une déambulation entre chien et loup, nocturne ou radicalement dystopique. Des vestiaires unisexes, dont les tissus sont certifiés 100% organiques, recyclés ou issus de l’upcycling. Mais si l’écran interpelle et fascine, en contrepoint, une envie de connexion avec le réel s’est imposée. Pour faire prendre la clé des champs à leurs podiums, certains créateurs se sont plus à investir les jardins parisiens (KenzoKoché) ou les pleines moissons (Jacquemus). D’autres se sont déployés dans la capitale. Dans la nuit. Comme avec le défilé dansé d’Isabel Marant ou d’Alexandre Mattiussi qui, lui, a choisi les bords de Seine. Notées absentes, les maisons Celine et YSL. Au terme de ces sept jours, Nicolas Ghesquière, quant à lui, clôturait pour Louis Vuitton cette semaine Printemps-Été 21 : défilé restreint mais présentation au sein du grand magasin de La Samaritaine. Un pur manifeste de neutralité des genres. Donc non, la Fashion Week de Paris n’est pas dans une bulle imperméable à toute réalité. Elle s’est déroulée en pleine conscience. Pleine conscience de sa force créative, pleine conscience de la nécessité de se renouveler, pleine conscience du bonheur que ses créateurs nous ont offert en ces temps de pandémie. Une vraie bulle créative. Une vraie bulle d’oxygène.

Macadam tempo

Nouvelles working women pour Olivier Rousteing, tout part des épaules et des tailles basses. Silhouettes singulières, femmes de pouvoir, femmes spectacles, sexy, logomania all over, ces icônes de la réussite nous projettent dans une intransigeance du luxe à la fois casual et chic. Puissance des réseaux sociaux : 6,2 millions de followers sur Instagram, Balmain nous a entraînés dans le sillage d’une sensualité à sensation.

Roxy music

Autre icône parisienne, la féminité next door d’Isabel Marant. Cheveux aux vents, le sourire contagieux, l’énergie hip hop disco de ce défilé dansé nous a reboostés. On en retiendra le feel good de cet ensemble short et spencer de cuir, à col châle volanté, constellé de micro clous. Une large ceinture corset vient en resserrer la taille. En point final, des sandales à fines brides et le rappel du volant qui serpente autour de la cheville. Rock, électrique et sporty so cooool !

Slow romance

La créatrice uruguayenne Gabriela Hearst a présenté pour la première fois sa collection printemps-été 2021 à Paris. Tous les tissus sont issus de stocks existants ou recyclés. Inspirée des femmes de sa famille, cette collection et sa grand-mère lui sont venues en songe. Variation autour d’un même thème que celui d’une robe romantique où les jeux de manches ballon nous enveloppent de cuir. Malgré toute cette sophistication apparente, il y a dans chaque silhouette un tourbillon d’instincts créatifs.

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Rédaction Anne Liberati
Photos © Alain Gil-Gonzalez

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