Atko Leather :
un fil de cuir, zéro déchet

Il est des innovations qui font le tour du monde. Lors d’une escale à Hong Kong à l’occasion du salon APLF (Asia Pacific Leather Fair) en mars 2018, Atko Leather dévoilait ses premières bobines de fil issu de chutes de cuir ! Et flairait son potentiel d’usage pour la sneaker. En Chine, la demande de mode streetwear augmente quasi 4 fois plus que celle du reste du marché, c’est dire.

Alors concrètement, comment fabrique-t-on ce fil de cuir ?
Prenez une tannerie coréenne (Samyang Tongsang) certifiée Silver par le LWG (Leather Working Group),
Récupérez ses chutes de cuir bovin (70-80%),
Mixez-les avec du polyester et nylon recyclés (20-30%),
Broyez-les jusqu’à les réduire en poussières,
Compressez-les par un procédé à sec Air-Laid,
Vous obtiendrez une laize ou un fil à tisser,
À vous de jouer !

Les premiers échantillons de fils et de surfaces recyclés ont évolué, avec une palette de finitions et coloris élargie. 40% plus léger que le cuir, ce substitut au PVC se décline en deux versions :
La gamme « flex » vendue en laize, personnalisable d’une fine couche de spray pigmenté, d’une impression numérique ou d’un motif à la presse se destine à l’automobile, l’ameublement et les accessoires. La gamme de fils « Erly » est commercialisée à tisser ou tissée et peut faire l’objet d’ exclusivités !

La jeune société coréenne, née en 2012 dans un contexte d’urgence pour l’environnement, et d’intensification des réglementations, a su tirer profit de déchets (équivalant à 480 000 peaux par an) pour développer un procédé de production industrielle sans eau, breveté et certifié 14001. Mardi, Atko Leather s’est vue récompensée par le jury des PV Awards, lors d’une nouvelle escale à l’occasion, cette fois-ci, de Première Vision Paris.

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Rédaction & photos Juliette Sebille