La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Depuis plus de vingt ans, Antarès brille sur la scène internationale de la sellerie sur-mesure. Forte de cette réussite, l’entreprise se lance dans la maroquinerie avec une démarche responsable.
« Nous nous considérons comme un équipementier sportif, déclare Xavier Lenrouilly, président de la sellerie Antarès. Nos selles sur-mesure accompagnent les plus grands jockeys pour les concours d’équitation et de dressage, comme Cédric Lyard qui nous a fait confiance dès nos débuts et a remporté sa médaille olympique aux Jeux d’Athènes de 2004 avec notre matériel. » Pourtant, lorsque Xavier Lenrouilly fonde son entreprise en 2000 après avoir échoué à racheter la sellerie Macel, l’aventure n’était pas gagnée d’avance. « La sellerie haut de gamme est un marché de niche », indique cet ancien directeur général de la sellerie Forestier, leader de l’époque. Aussi envisage-t-il dès ses débuts de ne pas se limiter à l’Hexagone et de proposer son expertise aux cavaliers chevronnés du monde entier. Son association avec Evelyne Cummings et les frères Thierry et Éric Guiberteau, anciens confrères installés outre-Atlantique, va bien l’aider pour toucher une plus large clientèle et exporter ses produits aux États-Unis, au Canada et en Scandinavie. Et comme pour conjurer le sort, il baptise la marque du nom de l’astre qui donna son nom au quatrième cheval du char de Ben-Hur.
Il faut dire que ce passionné d’équidés, toujours en charge de la recherche, du développement et du marketing, s’emploie avec ferveur à concevoir des produits hautement techniques. « Nos selles sont aux mesures du cheval comme du cavalier. Nos commerciaux se déplacent avec une quinzaine de selles de démonstration qu’ils font tester au cavalier qui peut déjà opter pour un modèle précis. Après avoir pris les mesures du cavalier ou de la cavalière (NDLR : 80% des clients d’Antarès sont des femmes), nous prenons celles de sa monture, en particulier la forme de son dos. Nos vendeurs suivent une formation en ostéopathie équine afin d’apporter un conseil optimal », explique le dirigeant. À l’atelier situé à Saintes en Charente-Maritime, 48 selliers harnacheurs fabriquent 4 200 selles par an selon les standards de qualité les plus élevés, dans le respect d’un savoir-faire à la fois traditionnel et moderne. Seize à vingt heures sont nécessaires pour fabriquer une selle entièrement à la main, à part la coupe réalisée sur table numérique. « Par manque de temps, nous sous-traitons la fabrication des accessoires, sangles et brides », précise Xavier Lenrouilly. En 2008, Antarès a ajouté des casques peints, vernis et personnalisables à son catalogue. Aujourd’hui, l’entreprise produit annuellement 6 000 casques avec une équipe de 7 ouvriers dédiée à cet article. Le prix moyen des selles oscille entre 4 et 6 000 euros tandis que celui des casques classiques varie entre 300 et 650 euros.
Bien sûr, le cuir occupe une place centrale dans l’activité de la maison Antarès. Uniquement bovins, les cuirs utilisés sont de deux types : fermes, à tannage végétal, pour les côtés et les quartiers ; plus souples, à tannage minéral, pour le dessus et le dessous de la selle. « Si le cuir de selle n’est pas suffisamment souple, il comprime la mousse et en annihile le confort », indique M. Lenrouilly. Exclusivement français, les premiers proviennent des tanneries Arnal et Gal alors que les seconds sont achetés à la tannerie Rémy Carriat. Teintés en foulon, ils sont proposés en noir ou en brun. Pour les protéger, les selles sont copieusement huilées. Mais peu couvert, le cuir ne cache pas ses défauts. Aussi, pour respecter le cahier des charges de la société, la coupe se fait très sélective, générant de nombreuses chutes. Environ 1 000 m² ou 20 tonnes de cuir partent au rebut chaque année.
Face à un tel gâchis, Xavier Lenrouilly a décidé de diversifier son offre avec une collection de maroquinerie confectionnée à partir des chutes. « Nous n’achetons aucun cuir spécifiquement pour la maroquinerie, assure-t-il. L’idée m’est venue il y a cinq ans. Mais cela fait seulement deux ans qu’elle se concrétise au travers d’une collection constituée de sacs souples en cuir à tannage minéral et d’articles de petite maroquinerie en cuir tannage végétal. » La coupe est réalisée dans l’atelier d’Antarès mais l’assemblage est sous-traité « par manque de temps et d’expérience ». Les prix, entre 40 et 80 euros pour la petite maroquinerie et de 85 à 240 euros pour les sacs, se veulent accessibles pour une fabrication française d’une telle qualité. Cette activité est amenée à se développer dans la limite des chutes disponibles et suivant l’évolution de la distribution. Pour l’instant, cette dernière se borne au site internet et à quelques détaillants. « Mais nous allons ouvrir un showroom à Saintes et prospectons des maroquineries et concept-stores intéressés par nos produits », annonce le responsable. Un pari né sous une bonne étoile.
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Rédaction François Gaillard
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