Quel sac en cuir pour cet automne 2025 ?
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Historique, et même si on a parfois l’impression que c’est la fashion week à peu près…toutes les semaines, peut-être cette fois-ci, le mot n’est-il pas galvaudé. Des maisons de références présentent les premières collections de nombreux nouveaux créatifs – la saison des premières donc – et l’un des plus important mercato de la planète mode depuis bien longtemps, parmi les plus scrutés : JW Anderson chez Dior, Jack McCollough et de Lazaro Hernandez (le duo de Proenza Schouler) chez Loewe, Louise Trotter pour Bottega Veneta, Balenciaga par Pierpaolo Piccioli, Gucci par Demna Gvasalia, Dario Vitale pour Versace, Duran Lantink qui signe le retour du prêt-à-porter Jean-Paul Gaultier, chez Mugler, Miguel Catro Freitas fait aussi ses débuts, et Matthieu Blazy chez Chanel qui a la lourde tâche de succéder à l’emblématique chapitre Karl Lagerfeld, dont l’esprit fut un temps prolongé par Virginie Viard, et de parler à une nouvelle génération… Et donc cet enjeu, comment frapper les esprits en imposant sa singularité tout en s’inscrivant dans l’héritage d’une marque ? Des créatifs qui déploient au gré des passages sur les podiums, leurs visions du vestiaire de la femme contemporaine, affranchie, conquérante, sexy, à l’assaut du monde, teinté d’une féminité, d’une sensualité d’un romantisme assumé qui n’affaiblit en rien la détermination de ces filles d’aujourd’hui. Cette saison encore, la matière cuir se fera cet allié de choix, démonstratif ou plus cérébral, de cette infinité de variations de ces femmes puissantes.
Reines du bal de promo ou néo-impératrices à l’allure hiératique, les volumes sont majestueux, exagérés, les cols des blousons grandiloquents, comme ce cuir grain façon croco XXL chez Roksanda. Allure de reines de science-fiction, dans cette variation de peausseries aux coloris grisés chez Rick Owens. Un romantisme bienvenu aussi et une féminité empreinte d’une grande modernité, hyper graphique, dans la première collection de Pierpaolo Piccioli chez Balenciaga, de longs gants de cuir portés avec un top coordonné, des citations directes de silhouettes architecturées de Cristóbal Balenciaga, en même temps que l’injection d’une grande dose de sensibilité et de couleurs dans ce travail. De longs gants de cuir colorés vus aussi comme une ponctuation chez Prada. Grande modernité, mais aussi touches de délicatesse pour la femme Dior de JW Anderson, jupe de cuir portée avec une délicate dentelle brodée, sacs en python, croco ou lézard pastel, avec détails de nœuds signatures de la maison. Corolles, jeux de volants de cuir chez Zomer, des fronces et même un look néo-nuisette pour ce passage d’une robe en cuir lisse plissée chez Rabanne.
Des réminiscences de ces silhouettes emblématiques des années 80 signées Mugler ou Montana, femme active, indépendante, son allure est comme carrossée, les épaules des vestes (trop) larges, la jupe crayon incontournable et « masterpiece » de l’allure Ferragamo ou Iceberg des « executive women » d’aujourd’hui. De sa féminité, elle fait un outil de pouvoir, la démonstration la plus aboutie de cette idée ; sans aucun doute, la collection Saint Laurent, et au milieu de ce mercato et de cette période de changement, la marque affiche, appuie sur sa stabilité créative, sa ligne de conduite, Anthony Vaccarello continue ce travail d’équilibriste entre hommage et citations de l’esprit Yves Saint Laurent, en même temps que la définition de nouveaux codes et, dès les premiers passages, les épaules Saint Laurent sont là, le cuir est omniprésent chez Saint Laurent, il est sexy, subversif, il se fait armure charnel. Le blouson noir devient une pièce du soir, il désembourgeoise le chemisier à col lavallière, la casquette de cuir de bad boy, un accessoire glamour mais néanmoins évocateur… Autre collection particulièrement scrutée, la vision Chanel par Matthieu Blazy, s’il revisite (évidemment) le tailleur de mademoiselle, s’il multiplie les variations autour du tweed, la maroquinerie de la maison de la rue Cambon est aussi prétexte au détournement, des sacs comme allongés, déformés, parfois ramollis, des modèles emblématiques qui feront perdurer autant de codes hyper puissants de la marque dans cet nouvelle ère créative…
Elle ose le « mini-mini » en mini-robe de cuir au rouge incandescent (Givenchy), choisit souvent la transparence. Le cuir se fait pour elle matière évocatrice d’une sensualité exacerbée, outrancière. Le cuir est lacé, échancré, noir évidemment, moulant, comme une seconde peau (Laquan Smith, Hermès, Jitrois). Duran Lantink, pour sa première collection Jean-Paul Gaultier, s’amuse aussi de la puissance évocatrice de cette matière, tantôt hyper sexy (pour les filles comme pour les garçons dans ce défilé) avec ces échancrures osées, ou bien un cuir détourné et travaillé façon néoprène pour ces néo-combinaisons de plongée, une approche décalée de la matière renouant avec l’esprit « glamour-disturb » de la marque. Chez Tom Ford, Haider Ackermann propose une énième vision du porno-chic, marque de fabrique du créateur texan : les cuirs y sont parfois incisés, ultra-vernis, ultra-brillants, glossy, comme liquide. Les cuirs exotiques, synonymes de luxe, de préciosité, d’opulence sont aussi travaillés cette saison tant dans les silhouettes que les accessoires : un esprit seventies avec des patchs d’autruche, python pour la maroquinerie Valentino, des vestes ou trenchs en python vus aussi chez Nina Ricci ou Vaquera, ou encore le « jusqu’au-boutiste » total look croco griffé Gucci.
Variation autour du blouson construit-reconstruit (Sacai, Iceberg), allure empruntée aux garçons, blouson de biker couture chez Balenciaga ou Rabanne. Amazone du futur avec des carapaces de cuir aux aspects vintage, aux jeux de patines chez Lp Leo Prothmann, ou une proposition plus commerciale de vestes « sfumato » dans plusieurs passages chez Acne Studios. La botte de cavalier est un incontournable. Cette saison, repérée dans de nombreuses collections, elle est l’ultime détail de cette allure volontaire. Elle est omniprésente, comme l’affirmation de l’ADN équestre de la marque, chez Hermès, dans une collection véritable célébration de la matière cuir.
La simplicité, l’épure, la ligne, parfois ce qu’il y a de plus efficace en matière de style. Des pièces de mode comme des manifestes d’art contemporain, mini robe en cuir nappa ou soulier travaillé comme un origami chez Loewe, la marque qui joue aussi un colorama à l’esprit très « design-arty », bleu Klein, rouge, jaune primaire, jeux de grosses typographie sur les accessoires. Même esprit « color-clash » chez Fendi, comme ce passage d’un pantalon de cuir rouge et d’un top shocking, ce grand cabas de bandes de cuir multico, ou encore ces jeux de découpes lasers sur des blousons et manteaux de cuir lisse qui sont aussi une proposition de jeux graphiques et géométriques… Des coupes dépouillées et sans fioriture pour des propositions de mode qui vont à l’essentiel, subliment la matière cuir dans un esprit « less is more » comme cette robe (faussement) toute simple en cuir lisse chez Tod’s, ou cette veste aux manches fendues initiant un sensuel dialogue de peaux chez Courrèges… Les manteaux sont structurés, architecturés, la silhouette ponctuée d’accessoires de cuir qui jouent l’asymétrie (Altuzarra, Tove, Jil Sander). Le tablier de cuir fait aussi une apparition aussi remarquée qu’inattendue dans plusieurs passages de la collection Miu Miu. Ainsi, ce printemps-été 2026, entre grandiloquence et minimalisme, peut-être le vestiaire de ces intrépides d’aujourd’hui se fait-il déjà l’expression des conquêtes à venir…
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Rédaction Florent Paudeleux
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