Rose Saneuil repousse les limites de la marqueterie
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Jules & Jenn c’est le mariage de Julien et Jennifer Maumont, le couple fondateur de cette marque de maroquinerie, chaussures et accessoires slow fashion créée sur le précepte du « consommer moins, consommer mieux ». Depuis 2016, ils dévoilent les coulisses des ateliers, coûts et marges derrière chacun de leurs produits et s’attachent à démontrer qu’une mode accessible alternative à la fast fashion n’est pas un idéal mais une réalité.
Globe-trotters dans l’âme, Julien et Jennifer sont allés chercher le savoir-faire artisanal de chaque territoire : Ubrique, Alicante, Saõ João, Elche, Florence, Cholet, Graulhet… des clusters de manufactures et d’ateliers européens spécialisés dans un secteur de confection donné. À l’instar de Faune, son fabricant de ceintures en activité depuis plus de 30 ans dans la région de Castres. Une petite structure familiale de quelques personnes qu’elle a à cœur de pérenniser. En outre, ces collaborations rapprochées lui permettent d’aller plus loin dans la maîtrise de sa chaîne de valeurs, sachant que la marque cumule les caractéristiques de digital et ecological native brand, ancrées dans son ADN. Pas de boutiques physiques, pas de revendeurs, pas de stocks, pas de soldes… Avec ce business modèle, Jules & Jenn peut pratiquer une politique de prix accessibles et transparente pour le consommateur.
« Aujourd’hui, plus une entreprise pollue, moins sa production lui coûte cher et plus elle est compétitive. » Partie de ce constat implacable, Jules et Jenn s’est associée en juillet dernier avec une centaine de marques de mode françaises (dont 1083, Laines paysannes et Valet de Pique soutenues par des associations telles que La Caserne), pour publier une tribune dans les colonnes du quotidien Le Monde. Derrière cette insurrection des consciences en faveur de la protection de l’environnement, les signataires appellent au renforcement des réglementations obligeant les plus mauvais élèves en matière de pollution à régler l’addition. Pour ces dernières, le collectif somme l’État d’exiger une éco-contribution, suffisamment incitative, à hauteur de cinq euros sur chaque produit vendu afin de financer les filières de recyclage. Face à la difficulté d’évaluer les pratiques des entreprises, le groupement de marques propose d’indexer le dispositif sur un critère essentiel à l’horizon 2025 : les émissions de gaz à effet de serre, dont 70% seraient générées par la phase industrielle versus 30% pour les composants et matériaux.
Beaucoup moins gourmand en eau que le coton, le lin figure parmi les matériaux que Jules & Jenn sélectionne pour leurs atouts écologiques. Si son exploitation ne nécessite ni eau ni pesticides, le manque de filatures locales trahit la dynamique de la culture de cette plante durable, très implantée tout au long de notre littoral, de Caen à Dunkerque. Premier producteur mondial de lin (la Normandie produit 80% du lin textile européen et 50% de fibres de lin au niveau mondial), la France voit 90% de sa récolte partir à l’autre bout du monde pour être tissée et transformée en textile ou linge de maison. Mais Jules & Jenn a fait le choix d’un tisseur local, Lemaitre Demeestere, dont l’atelier se situe près de Lille. Autre argument, la plante ne génère aucun déchet puisqu’elle est valorisée jusque dans ses moindres fragments de pailles (papeterie, paille, matériaux agglomérés).
Dans une démarche d’écoconception, Jules & Jenn privilégie également des matériaux tels que le cuir, sous-produit de l’industrie alimentaire, le caoutchouc, coton ou plastique recyclé (PET). Et puisque penser l’origine des produits va de pair avec leur fin de vie, la marque trouve des alternatives là où des composants ne seraient pas recyclables ou biodégradables. En ce sens, un œillet brodé vaut bien mieux qu’une pièce métallique et un porte-carte vaut bien mieux qu’une chute de cuir !
Pied de nez au gaspillage et promotions incessantes, Jules & Jenn a instauré un schéma de « soldes vertueuses » au bénéfice d’associations qui luttent contre les inégalités sociales. Ainsi, pour chaque dernière pièce achetée, le client contribue à un don (équivalent à 30% du prix de vente) reversé à l’atelier de réinsertion par la confection textile Mode Estime. Fondée en 2014 par Alice Merle, cette structure en Seine-Saint-Denis, agréée chantier d’insertion depuis 2014, accompagne dans l’apprentissage du métier une quinzaine d’employés éloignés de l’emploi ou en situation de handicap. Dans le même esprit, la marque a noué un partenariat avec la boutique solidaire Le Dressing d’Oxfam, une ONG qui compte plus de 700 charity shops, essentiellement en Angleterre.
Portés par la volonté de promouvoir l’emploi et l’artisanat français, Julien et Jennifer Maumont souhaitent agrandir la famille de produits made in France, de 20% à 50% à l’horizon 2025. L’an dernier, les ventes de sacs, ceintures et petite maroquinerie certifiés Origine France Garantie (OFG), attestant des différentes étapes de fabrication réalisées dans l’Hexagone (coupe, piqûre, assemblage, finition), ont été multipliées par cinq. Par ailleurs, le lin sélectionné par la marque est labellisé Masters of Linen garantissant son origine européenne, et certains de ses partenaires se sont vus auréolés du label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), gage d’excellence de l’artisanat à la française.
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Rédaction Juliette Sebille
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