Jeanneret, des chaussures modernes et modernistes
De l’architecture à la chaussure, il n’y a qu’un pas…que la jeune Elena Sarrazin franchit avec brio. Fondée cet été, sa marque, baptisée Jeanneret ...
Pour nombre de fashionistas, l’accessoire est devenu la touche essentielle d’un look. Qu’il finalise la tenue ou en apostrophe les observateurs par la note d’originalité qu’il apporte, il ponctue en quelque sorte la silhouette. C’est aussi en filant cette métaphore syntaxique que Mathieu Desmet a créé sa marque et l’a logiquement baptisée Ponctuations. « J’ai voulu repenser les porter et ajouter une touche de mode ludique aux accessoires » explique ce double diplômé de l’École Duperré en design de mode (en 2007) et de l’Institut Français de la Mode en design d’accessoires (en 2009).
Pourtant, les débuts de Mathieu Desmet le prédestinaient plutôt à se consacrer exclusivement à la chaussure puisqu’il a passé près de cinq années chez Louis Vuitton pour dessiner les souliers féminins et masculins des défilés. « Cette expérience a été extrêmement formatrice car j’ai alors pu toucher à toutes les constructions, toutes les formes, des sabots aux sneakers en passant par les escarpins, les bottes ou les derbies, et à toutes les techniques, cousu Goodyear et cousu Blake bien sûr en tête », se souvient-il. Au demeurant, il continue aujourd’hui de valoriser cette compétence en tant que designer free lance en chaussures pour des marques telles que Zadig & Voltaire, Carven, Sonia Rykiel et Belstaff. Mais les neuf mois passés chez un maroquinier parisien au sortir de ses études lui ont inoculé la passion des accessoires. Et la réclusion du premier confinement l’a ramené à ses premières amours et décidé à lancer Ponctuations en novembre 2021.
« Ponctuations reprend mes obsessions créatives personnelles pour les objets à la fois humbles et jolis, les savoir-faire, la fonctionnalité, tout en ajoutant une touche mode », explique le créateur. À l’origine plutôt conçue pour hommes, la gamme est aujourd’hui largement mixte et même majoritairement achetée par les femmes (70% de la clientèle). « Je joue sur les couleurs pour orienter certaines pièces plutôt vers les hommes ou les femmes », finaude ce partisan de l’inclusivité. Elle comprend aujourd’hui essentiellement des pièces de petite maroquinerie (porte-clés, porte-cartes, étui à lunettes, étui à airpods, coque pour téléphone mobile, collier avec mousqueton pour porter accroché), mais une ceinture figure déjà au catalogue. Pour l’été prochain, un panier en cuir et raphia, entièrement crocheté à la main, complètera l’offre. « Je souhaite évoluer vers des produits coups de cœur, avec toujours une touche visible d’artisanat, annonce le designer. La première ligne mariait la technique du tressage et la tradition du bandana américain dans un esprit un peu folklorique d’une Amérique rêvée. La prochaine ligne en préparation s’inspire de la sellerie américaine avec du cloutage coloré en décoration. » Des produits plus conséquents comme des sacs à main sont également prévus dans un avenir proche « pour développer l’activité et exprimer davantage ma créativité sans me limiter à la petite maroquinerie ».
« C’est vraiment le cuir qui m’a fait m’orienter vers la chaussure et la maroquinerie, confie ce passionné. J’apprécie particulièrement son toucher, sa sensualité, son vieillissement mais aussi la variabilité de son épaisseur ou du prêtant avec lesquels on peut jouer. Pour l’extérieur, j’utilise un cuir de vachette espagnol certifié Leather Working Group (LWG) et pour les doublures, du cuir bovin tannage végétal dont la fermeté permet de se passer de triplure en carton. J’ai commencé avec des cuirs semi-aniline qui acquéraient une belle patine au fil du temps. Mais certains retours de clients m’ont incité à passer à des cuirs plus couverts, ce qui présente aussi l’avantage d’homogénéiser la production. Pour l’instant, je n’ai pas de boutique pour expliquer le cuir au public ; mais je n’exclus pas de revenir à des articles plus naturels par la suite. » Après un premier jet en Italie, la production est maintenant confiée à un artisan portugais « plus souple sur les quantités » et plus disposé à effectuer les finitions qu’affectionne Mathieu Desmet : teinture des tranches et filet au fer chaud sur le rebord comme le pratiquent les grandes maisons. Le tout à des prix premium mais accessibles : de 45 euros la coque pour téléphone mobile et le porte-clés bandana à 195 euros pour la ceinture en passant par 75 euros pour l’étui à airpods, 85 euros pour le collier mousqueton, 135 euros pour le porte-cartes, 145 euros pour le porte-clés cloche et 165 euros pour l’étui à lunettes. D’abord prévue exclusivement en ligne, la distribution de la marque s’est élargie à quelques boutiques comme Merci ou Centre Commercial à Paris, Frimousse à Rennes ou Maison Marseillaise à Marseille et au grand magasin Le Bon Marché dans la capitale. Grâce au showroom Talent To Trend qu’elle a intégré, elle est également diffusée par des détaillants en Espagne et en Suisse. D’autres partenaires ne devraient pas tarder à se manifester !
Inscrivez-vous à la Newsleather pour recevoir nos articles à votre rythme et selon vos préférences de thématiques.
Rédaction François Gaillard
De l’architecture à la chaussure, il n’y a qu’un pas…que la jeune Elena Sarrazin franchit avec brio. Fondée cet été, sa marque, baptisée Jeanneret ...
À l’approche des fêtes de fin d’année, la rédaction de Leather Fashion Design (LFD) vous partage ses coups de cœur qui font la part belle au cuir, ses ...
Les Talents du Luxe et de la Création 2024 l’ont non seulement nominée pour son innovation mais aussi primée dans la catégorie Métiers d’Art. Rose ...