La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Des chaussures intemporelles conçues pour durer, une fabrication tricolore, un ancrage territorial historique, des emplois de proximité… L’entreprise familiale iséroise plus que centenaire Richard‐Pontvert coche bon nombre de cases d’une politique RSE. Focus sur Paraboot, sa marque phare.
Des souliers robustes mis au point par Rémy Richard au début du XXe siècle après sa découverte aux États-Unis des « boots » en caoutchouc qui recouvrent alors les semelles – il innovera en associant cuir et latex pour fabriquer des chaussures durables -, Paraboot défie le temps, avec ses modèles résistants et intemporels, et la mode tout en étant…tendance. La marque, reconnue pour la qualité, le confort et la longévité de ses modèles chaussés aux quatre coins du globe, fait partie du patrimoine mode français. 114 ans après leur création par Rémy Richard et son épouse Julienne Pontvert, les Établissements Richard-Pontvert perpétuent et défendent leur savoir-faire chausseur en Isère, leur berceau historique. En 2017, événement dans le microcosme industriel de la chaussure, la société-mère de la marque Paraboot, aux côtés de Paraboot Pro (chaussures de sécurité et marchés administratifs) et Galibier (marché outdoor, qui fête ses 100 ans cette année), a inauguré une nouvelle unité de production à Saint‐Jean‐de‐Moirans, qui a nécessité un investissement de près de neuf millions d’euros, afin de développer son activité. Sur plus de 10 000 m² et un terrain de deux hectares, elle y a centralisé ses ateliers historiques d’Izeaux et de Tullins. Paraboot, qui représente 90% de l’activité de la PME, concilie savoir-faire traditionnel, diversification de ses collections et volumes industriels.
Riche de son histoire et de ses valeurs, Paraboot, particulièrement attachée à son territoire grenoblois, a su préserver son ADN affirmé de marque familiale, française et transgénérationnelle tout en s’adaptant au marché. Portée par le regain d’intérêt pour le made in France et la durabilité, elle réalise la moitié de son chiffre d’affaires à l’international. Si le Japon est son premier marché à l’export, la marque, en plein essor, est aussi fortement plébiscitée en Italie, en Corée du Sud et au Royaume-Uni où son authenticité, son savoir-faire et sa fabrication française séduisent un large public. Présente depuis plus de 40 ans dans l’empire du Soleil levant, elle y compte six boutiques à l’enseigne – une septième ouvrira ses portes à la fin de l’année -. « Paraboot bénéficie de l’appétence des Asiatiques pour les produits français. Les marchés scandinave, américain et chinois connaissent également un important développement », reconnaît Pierre Colin, Directeur Marketing et Communication de la marque. Une ouverture à l’international que la marque centenaire entend renforcer, notamment sur des marchés cibles comme les États-Unis, la Chine, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud.
Depuis la première boutique ouverte à Paris en 1988, Paraboot s’est implantée aux quatre coins de France. Elle compte aujourd’hui 28 magasins intégrés dans l’Hexagone, des corners dans les grands magasins (Galeries Lafayette, Printemps, Bon Marché) et un réseau de plus de 200 revendeurs multimarques.
Fleuron de l’industrie de la chaussure française, la marque est présente dans de prestigieux concept-stores à travers le monde comme Aimé Leon Dore à New York. Plus de 120 000 paires de chaussures sont commercialisées par an, de 200 euros les bateaux à 600 euros les bottines. Avec près de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires enregistrés pour son dernier exercice, un niveau retrouvé d’avant pandémie, la manufacture affiche un carnet de commandes bien rempli, en progression de 35%. Mais elle fait face à un manque de main-d’œuvre qu’elle peine à recruter. Elle emploie aujourd’hui 140 personnes, dont plus de 100 à la production, et une soixantaine au sein de son réseau de boutiques.
Si l’entreprise sous-traite certaines opérations en Espagne, au Portugal ou en Italie selon les types de modèles (chaussures bateaux, sneakers, mocassins) et les savoir-faire particuliers de ces pays voisins, plus de 80% de sa production est toujours réalisée dans ses ateliers isérois. Elle y perpétue les techniques de construction spécifiques de cousus Norvégien et Goodyear, signatures de la marque, gages de résistance et de durabilité des modèles qui peuvent être ressemelés…pour une durée de vie prolongée. Des modes de fabrication qu’elle adapte aux différents styles de ses chaussures pour un usage quotidien en préservant souplesse, légèreté et esthétique. Son sourcing de peausseries premium provient majoritairement de France où la marque s’approvisionne auprès des tanneries du Puy, Haas, Degermann, ainsi qu’en Italie, en Espagne et aux États-Unis spécifiquement pour le cuir Cordovan de mustang du spécialiste Horween.
Marque à l’identité affirmée, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, Paraboot compte une dizaine de modèles iconiques, parmi lesquels Michaël ou encore Chambord, dont le luxe réside dans leur authenticité. Si la marque chausse les femmes depuis la fin des années 80, elle réalise les trois quarts de ses ventes auprès de la gent masculine mais surfe sur la tendance no gender. Elle mène par ailleurs des collaborations avec de grands noms de la mode et des marques créateurs (Arpenteur, Études, Hélas, Drôle de Monsieur, Bleu de Paname…) qui revisitent ses modèles emblématiques à destination d’une clientèle éclectique.
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Rédaction Laëtitia Blin
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