La Rue du Made in France, vitrine du savoir-faire français à Paris
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C’est à partir de la valorisation de vêtements que Laetitia Azpiroz et Cyrille Railliet ont créé leur marque de maroquinerie Matières à réflexion. Aujourd’hui, leur univers se déploie à travers deux adresses parisiennes mêlant la marque à une sélection de créateurs indépendants. Rencontre avec un duo qui a mené une réflexion sur la durabilité dès le début du processus de création de son entreprise.
En 2002, lors d’un voyage en Afrique, en observant les enfants jouer avec des matériaux de récupération, nous nous sommes rendu compte que tout pouvait avoir une nouvelle utilité. À notre retour, nous avons lancé une collection de housses d’assises réalisées à partir de vestes militaires ou de jeans remis à plat. Puis nous avons surcyclé ces mêmes vestes et d’autres en cuir vintage pour étoffer la gamme avec des sacs. Rapidement nous avons ouvert notre première boutique-atelier à Paris, dans le Haut-Marais. À l’époque le quartier n’était pas aussi couru qu’aujourd’hui mais c’était le moyen le plus simple pour distribuer nos collections qui, par essence, ne se composent que de petites séries et de pièces uniques.
Nos sacs sont conçus à partir de vêtements provenant du circuit de réinsertion – Emmaüs et Le Relais -. Sur place, nous trions les vestes, pantalons ou jupes susceptibles de convenir, en cuir d’agneau ou vachette. Nous nous fournissons également auprès de revendeurs de cuirs issus de stocks dormants de grandes maisons tels Adapta Paris ou La Réserve des Arts, ce qui permet d’avoir des couleurs car la plupart du temps nos trouvailles sont noires ou marrons. À nous ensuite de laisser libre cours à la création ! Cette approche de sourcing correspond bien à notre philosophie de produire uniquement en séries limitées. Nous proposons également un service de personnalisation. Nos clients peuvent apporter leur veste pour concevoir leur propre sac. Mais cela demande un travail de remise à plat pour le montage qui est particulier à l’emplacement des poches ou tout autre élément à prendre en compte. Depuis quelques saisons, nous proposons également notre ligne de vêtements sur le même principe.
Styliste formée à l’École Duperré Paris, j’ai obtenu un CAP Maroquinerie dispensé par la Ville de Paris. Une fois les bases acquises, j’ai imaginé des sacs contournant les codes de la maroquinerie, des modèles qui me correspondent : légers, souples, non rigides, cousus et non collés, à finitions bord franc… C’est ce que recherche notre clientèle. J’aime la précision mais je souhaite que l’aspect fait main soit visible. Cela reste de l’artisanat made in France, et même made in Paris. Les collections Matières à réflexion sont intégralement conçues et réalisées dans notre atelier parisien qui jouxte notre boutique de la rue de Poitou. De la pochette au cabas XL, nos modèles conservent un ou plusieurs composants du vêtement d’origine – une poche, un bouton-pression, un plissé, un zip…- qui confèrent à chacun son identité unique. Nos sacs sont commercialisés à partir de 95 euros prix boutique pour les pochettes jusqu’à 450 euros pour le plus grand volume.
Notre modèle historique est le sac Messenger réalisé à partir de toile militaire ou de cuir patiné. Avec ses deux anses, il peut être porté épaule ou en bandoulière. La besace zippée Galliane est également un modèle phare, mixte coloré de cuir vernis, métallisé, suède… à porter épaule ou croisé grâce à une bandoulière chaîne ou cuir. Parmi nos best-sellers figurent aussi deux modèles de bananes – Cross et Fanny -, à porter croisé devant ou dos, ou à la taille, conçus à partir de cuirs ou tissus inutilisés par les grandes maisons.
Matières à réflexion, la dénomination coulait de source, est à la fois le nom de notre marque de sacs créée à partir de matières upcyclées, et celui de nos deux concept-stores parisiens situés rue de Poitou et rue Houdon (entre Abbesses et Pigalle). Nous y présentons notre maroquinerie ‘maison’ pour hommes et femmes ainsi qu’une sélection de créateurs indépendants, mêlant pièces abordables et plus exceptionnelles. Parmi la quarantaine de marques à majorité féminines figurent les chaussures Rivecour, Patricia Blanchet ou Elia Maurizi, les bijoux signés Soko désignés aux États-Unis et fabriqués par des artisans au Kenya ou ceux de Faris Jewelry conçus dans un atelier à Seattle, des chapeaux, foulards, accessoires et un peu de prêt-à-porter. Il ne s’agit pas de marques en vogue mais de nos coups de cœur, fruits de nos rencontres avec des créateurs et artisans. Nous ne recherchons pas les succès commerciaux à court terme, c’est peut-être l’une des recettes de notre longévité. Le fil rouge ? Des produits que l’on apprécie conçus par des personnes authentiques, loin de tout discours marketing ! La fourchette de prix est très large selon le type d’articles : de 40 euros, prix boutique, pour des petites boucles à l’unité à 2 000 euros et plus pour la joaillerie de la Maison Vanrycke.
Nous ne voulons pas être « prisonniers » du rythme de la mode et rester libres quant aux achats de collections. Notre positionnement nous le permet. Pour les chaussures, certains modèles sont reconduits sur plusieurs saisons et pour les bijoux la saisonnalité est encore moins une contrainte. De plus nous avons comme principe, depuis le début, de ne solder que très peu de pièces et lorsque c’est le cas, la remise est de -20%, ce qui représente à peine 10% de notre assortiment. Les belles choses ne se soldent pas !
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Rédaction Laëtitia Blin
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