Magnanni ouvre une deuxième boutique à Paris

La nouvelle boutique parisienne au 2, rue de Sèze marie bois, béton brut, cuivre et cuir.

Malgré une respectable discrétion, Magnanni n’en est pas moins un des grands chausseurs de tradition, implanté dans les places internationales. Distribuée par plusieurs dizaines de détaillants et grands magasins dans les principales villes de l’Hexagone, la marque espagnole se dote d’une seconde adresse parisienne.

Magnanni est une marque originellement et majoritairement masculine.

Paris en tête de son développement international

Les années passent mais Paris ne descend pas de son piédestal de capitale mondiale de la mode. Et ce n’est pas seulement le calendrier des défilés qui l’atteste six fois par an. Le 16 octobre, le chausseur espagnol Magnanni y inaugurera son deuxième magasin. Après le quartier du Marais, où sa première échoppe a ouvert en 2016, c’est le district de la Madeleine, au 2, rue de Sèze, que la griffe ibérique a choisi pour s’installer. « Paris est un symbole universel de l’élégance et de la mode. Notre première boutique nous a permis de transmettre directement les valeurs de Magnanni. L’ouverture d’une seconde boutique reflète notre volonté de renforcer ce lien » déclare Sebastian Blanco, le Président de la marque également présente au Bon Marché et à partir de décembre aux Galeries Lafayette Haussmann. « Nous voulons aussi développer notre réseau wholesale en France avec des partenaires sélectifs, des multimarques de référence, dans les 2 à 5 prochaines années », ajoute le responsable. Conçu comme un parcours sensoriel par le cabinet d’architecture madrilène A-cero, l’espace de 85 m² accueille en son centre un meuble sculptural inspiré de l’empreinte d’un soulier, voulu comme « la métaphore du chemin parcouru par Magnanni, de ses origines artisanales à sa reconnaissance internationale ». Entre un plancher en bois et un plafond en cuivre, les murs en béton brut s’ornent de panneaux de cuir naturel évoquant l’art de la patine. Un atelier ouvert, où un maître bottier exerce son art six jours par semaine, rappelle le savoir-faire de la marque, transmis au fil des trois générations de son existence.

Magnanni est une marque familiale depuis trois générations ; ici les deux dernières générations de la famille Blanco.

Maison familiale de plus de 70 ans

Fondée par Sebastian Blanco Aldomar et son associé Antonio Garcia à Almansa dans la province de la Mancha, région réputée pour son héritage cordonnier depuis le début du XIXe siècle, la marque, d’abord uniquement masculine, voit le jour sous le nom de Blangar en 1954. En 1975, le fils du fondateur, Pascual Blanco, alors à la tête de l’entreprise, la rebaptise Magnanni et la modernise avec des modèles plus contemporains. Vingt ans plus tard, l’ambitieux dirigeant ouvre un bureau à Dallas pour pénétrer le marché américain. C’est durant cette décennie que la troisième génération rejoint la société en plein essor international pour prendre en charge la production, la logistique, les achats et le design. En 2021, une ligne féminine à la simplicité intemporelle est lancée, pour le plus grand bonheur des clients des quelque 60 pays où la marque est présente. Aujourd’hui, cette dernière réalise environ 50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Si 80% proviennent des 300 modèles chaque saison de la collection masculine – chaussures habillées patinées, sneakers innovantes et autres modèles hybrides, la ligne féminine et sa centaine de références – chaussures plates, chaussures à talon, bottes et baskets – « connaît une croissance soutenue et présente un fort potentiel en France, en Europe centrale, aux États-Unis et au Moyen Orient ». Avec comme premier marché les États-Unis, suivi de l’Europe, Magnanni exporte 98% de sa production auprès de 450 partenaires et plus de 1 000 points de vente. Mais, pour l’instant, c’est à Paris que revient l’honneur d’étrenner la distribution en directe de la marque. Quant à la boutique en ligne, elle génère déjà 15% des ventes.

Un savoir-faire original

Véritable carte maîtresse de Magnanni pour se différencier de la concurrence, son savoir-faire se caractérise par trois compétences toutes particulières. D’abord la construction Bologna ; consistant à envelopper le pied d’une doublure de cuir souple puis à doubler le montage pour aligner le cuir intérieur avec la tige, ce procédé assure une liaison harmonieuse entre la semelle et la structure de la chaussure, offrant une souplesse et un confort immédiat sans la coutumière période d’adaptation du pied ainsi qu’une solidité incomparable. Véritable signature de la marque, l’artesano stitch reliant la tige avec les semelles intérieure et extérieure par un détail graphique cousu à la main, renforce la durabilité de la chaussure tout en singularisant son dessin. Autre spécialité du chausseur, la peinture à la main repose sur les applications successives de plusieurs couches de colorants, conférant au cuir une profondeur et un effet visuel unique pour chaque soulier. L’intégralité de la production provient des deux usines de la marque, dénombrant à elle deux 550 artisans. « L’atelier historique d’Almansa concentre la majeure partie de la production masculine ainsi que l’intégralité de la fabrication de la collection féminine. Notre unité au Portugal se réserve, quant à elle, certains procédés spécifiques comme la couture à la main des mocassins ou la maroquinerie, précise M. Blanco. Comme nous externalisons très peu en dehors de nos sites, le contrôle qualité interne à chaque étape est assuré. La complémentarité des deux pays nous apporte excellence et flexibilité ». Avec des prix allant de 350 à 650 euros pour les modèles masculins et de 350 à 550 euros pour les modèles féminins, la marque revendique « un rapport qualité-prix juste, la positionnant dans le premium sans tomber ni dans la massification, ni dans une exclusivité excluante ».

Signature de la marque, l’artesano stitch relie la tige avec les semelles intérieure et extérieure par un détail graphique cousu à la main.

Cuirs de haute qualité

Avec comme argument premier la qualité, Magnanni travaille « principalement des cuirs de veau de très haute qualité provenant de tanneries françaises, italiennes et espagnoles selon le type de produit. Nous entretenons des relations étroites avec nos fournisseurs avec lesquels nous développons nos propres articles. La plupart de nos cuirs sont achetés en crust naturel, c’est-à-dire sans coloration, afin d’appliquer manuellement nous-mêmes la patine dans nos ateliers, explique Sebastian Blanco. Chaque semaine, nos équipes se rendent sur place pour sélectionner les peaux. Nous travaillons uniquement avec des tanneurs respectant les normes environnementales et éthiques les plus strictes et tous nos cuirs sont certifiés Leather Working Group (LWG) ». Une exigence qui ne pourra que séduire les connaisseurs parisiens.

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Rédaction François Gaillard

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