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À l’image des salons européens de rentrée, Lineapelle, le rendez-vous international du sourcing matières, s’est inscrit dans un climat d’affaires dynamique. Entre bilan et perspective d’avenir, Gianni Russo, son président, revient sur les actions menées durant ces longs mois d’incertitudes pour soutenir le secteur. On fait le point.
Quel bilan dressez-vous de cette édition post-Covid ?
Ce retour de Lineapelle en format physique était crucial car révélateur d’un retour, ou pas, « à la normale ». Dès l’ouverture, les professionnels étaient au rendez-vous ! Le salon a réuni 725 exposants venus de 24 pays présenter les tendances hiver 2022-23. Quelque 11 000 visiteurs de plus de 70 pays ont fait le déplacement malgré les restrictions internationales. Des représentants des principaux pays fabricants – Chine, Brésil et Vietnam – ainsi que des acheteurs de marchés stratégiques comme la Russie, les Émirats arabes unis et le Japon ont pu voyager jusqu’à Milan. C’est un signe encourageant pour l’ensemble de la filière cuir car cela témoigne d’une vitalité retrouvée et de la force d’attraction de l’événement. En Europe les signes de reprise sont notables. Nous sommes confiants.
Comment avez-vous accompagné les professionnels en l’absence de salons ?
Notre travail ne s’est jamais arrêté même durant les jours les plus difficiles de la pandémie. Notre objectif premier ? Rester constamment en contact étroit avec nos visiteurs et exposants partout dans le monde afin de favoriser le business. À cet effet nous avons lancé « The 365 Showroom », une plateforme 100% digitale sur laquelle les exposants peuvent présenter gratuitement leur offre. Même si cela ne remplace pas les relations en face à face ni le fait de pouvoir toucher les matières, c’était nécessaire. Ces solutions alternatives ont fait leurs preuves dans ce contexte si particulier. Le rendez-vous milanais des approvisionnements doit être un point de repère pour l’industrie du cuir et ce, tout au long de l’année, pas uniquement durant le salon deux fois par an.
L’édition de septembre a vu le lancement de Mipel Lab. Qu’en est-il ?
Avant l’épidémie, nous avions envisagé un partenariat avec Assopellettieri, l’association italienne de maroquinerie. Puisque les fabricants italiens et les fournisseurs matières travaillent en étroite collaboration, nous avons choisi de développer ensemble une plateforme de mise en relation entre marques, designers et grandes enseignes du monde entier et le vaste écosystème de fabricants au savoir-faire d’exception. Le projet Mipel Lab a été conçu comme un nouveau format d’exposition innovant qui répond aux besoins réels d’un marché en constante évolution. Il se présente sous un format phygital : via un espace physique dédié sur les salons Lineapelle mais également Pitti Uomo en juin dernier ; et numérique tout au long de l’année. Après les jours terribles que nous avons vécus, la coopération entre les associations est extrêmement importante. Ce service à 360°, outil de promotion de la production Made in Italy, représente une véritable opportunité de networking et de visibilité. Son développement va être renforcé afin de le rendre encore plus complet.
Quelles sont les principales tendances 2022-23 ?
Les saisons ne se définissent plus véritablement par des tendances. Bon nombre d’entreprises travaillent aujourd’hui en étroite collaboration avec leurs clients pour adapter leurs collections à leurs demandes. Néanmoins la saison automne-hiver 2022-23 sera riche de couleurs et d’énergie ! D’un point de vue stylistique, l’hiver prochain se caractérisera surtout par le besoin de retrouver de l’émerveillement. La créativité peut de nouveau s’exprimer grâce aux multiples développements et innovations matières. C’est d’ailleurs dans ce but que Lineapelle entend apporter un large panel d’informations aux professionnels, qu’il s’agisse de l’apparition sur le marché de nouvelles matières ou encore de technologies qui font évoluer nos métiers. Le forum « A new point of materials » a ainsi mis en lumière une sélection de cuirs et matériaux innovants et durables, enrichi d’un programme d’échanges sur les thématiques d’actualité.
Pouvez-vous nous rappeler les dernières avancées quant à l’appellation « cuir » en Italie ?
Le décret législatif n°68 de juin 2020 a établi une terminologie claire qui interdit l’utilisation des termes « peau » et « cuir » (« pelle » et « cuoio » en italien), même comme préfixes ou suffixes, pour identifier des matières n’ayant pas d’origine animale. Un aboutissement très important pour le secteur italien de la tannerie et pour la chaîne d’approvisionnement du cuir en général. C’est aussi la conclusion de la longue bataille et du processus de sensibilisation menés par l’UNIC (Unione Nazionale Industria Conciaria – l’association des industries du cuir transalpine, organisatrice de Lineapelle, dont Gianni Russo était le président jusqu’en décembre dernier – NDLR). L’objectif est d’avoir une indication sans ambiguïté des matériaux utilisés afin de fournir une information claire et transparente aux consommateurs. Cette reconnaissance est d’une importance primordiale pour sauvegarder et protéger notre industrie. C’est aussi un signal fort en matière de contrefaçon afin de protéger le grand public. Nous nous efforçons d’en faire une réglementation à l’échelle européenne.
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Rédaction Laëtitia Blin
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