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Lancée dans la capitale en 2023, Léclisse fait partie des marques françaises prometteuses. Ses sacs d’apparence minimaliste résultent d’un savoir-faire complexe, unissant le cuir et le rilsan, héritier du rotin. ADC (Au-Delà du Cuir) soutient sa fondatrice Fanny Serouart, qui sera en résidence à la Villa Albertine en 2025 aux États-Unis.
La designeuse Fanny Serouart a connu une première vie professionnelle avant de prendre le virage de la maroquinerie. Sa double formation à l’École Boulle et à l’ENSCI-Les Ateliers a forgé son goût pour les objets, les matériaux, l’artisanat. Elle développe rapidement une expertise en Couleurs, Matières & Finitions (CMF), qui la conduit, cinq années durant, dans le secteur automobile. Elle collabore notamment à la conception de concept cars et découvre le savoir-faire sellier appliqué à l’automobile. « Les process de fabrication m’attirent, dit-elle. J’ai eu envie de me former à la maroquinerie, de comprendre ses techniques et le travail du cuir. » Fanny Serouart passe son CAP Maroquinerie au Lycée Turquetil. À l’heure de prendre son envol en fondant sa propre marque, la jeune créatrice s’appuie sur sa spécialisation en design CMF et son approche transversale qui l’a menée de l’automobile à la cosmétique et au luxe. « Le sourcing de matières, de couleurs, est un terreau très riche qui nourrit ma création. J’ai tout de suite voulu associer la maroquinerie à des savoir-faire issus d’autres secteurs. »
La décoration d’intérieur est pour elle « une réelle source d’inspiration ». Elle lui offre le point de départ. Léclisse, en effet, n’est pas un nom choisi au hasard. « Il s’agit d’un terme technique de tressage, un synonyme de lier. Il fait référence à un geste artisanal ancestral, celui des éclisses de rotin », explique-t-elle. Celles-là mêmes qui structurent les chaises de bistro parisiennes, aux cannages colorés, célèbres dans le monde entier. Fanny Serouart s’est naturellement rapprochée de la maison Louis Drucker, la plus ancienne fabrique artisanale de sièges en rotin du monde, née en 1885 à Paris. Depuis les années 50, le rotin a cédé sa place au rilsan, un bioplastique à base d’huile de ricin, plus solide que le matériau d’origine. Il se prête aussi à une plus grande variété de motifs. Un point fort qui motive particulièrement la fondatrice de Léclisse. « Ma première collection est construite autour du motif. Je me suis inspirée du répertoire de L. Drucker. Les motifs sont ensuite codés en 3D et tressés à la main, brin par brin, dans les ateliers L. Drucker. La maroquinerie est fabriquée indépendamment au Portugal, ce qui favorise la création de lignes inédites sur de petites séries. »
Concernant la construction de ses sacs, Fanny Serouart cite volontiers l’intrecciato, « une technique artisanale de haute précision consistant à tresser de fines bandes de cuir façon marqueterie. Dans mon cas, c’est le rilsan qui est tressé ». Le premier de ses sacs, Magot, se caractérise ainsi par son volume trapézoïdal moulé en bois, puis gainé de cuir et tressé. « J’ai mis longtemps avant de le mettre au point », précise la créatrice, qui n’a de cesse de varier ses recherches tant au niveau de la forme que de la fabrication. Cuir de vache tanné en Italie et rilsan tressé – ton sur ton ou en contraste – tissent ainsi un dialogue singulier entre deux matières durables. Le Rotonde revisite la forme familière du sac seau. « J’avais à cœur de simplifier l’assemblage, précise-t-elle. Le design et la fermeture, avec deux rabats en cuir souple, sans aimant, sont très appréciés. » Le troisième s’appelle Rallye, un autre nom de café ou de brasserie qu’elle a décidé de donner à chacun de ses sacs. C’est l’accoudoir d’une chaise qui lui a inspiré sa ligne… « C’est un sac quotidien, versatile, entre clutch et cross body. Il est aussi mixte car il plaît autant aux femmes qu’aux hommes. » Pour le prochain, Léclisse a prévu de marier différemment ses deux matériaux de prédilection. Le rilsan habillera cette fois l’anse.
La fondatrice de Léclisse sourit au souvenir des retombées du sac Rotonde porté dans la série Emily in Paris. « Les ventes aux États-Unis, au Japon, en Corée ont été immédiates ! » Mais la jeune marque parisienne a aussi été soutenue dès ses débuts. D’abord sélectionnée par Les Ateliers de Paris, elle a ensuite exposé ses premières pièces au sein du showroom parisien de l’incubateur de la filière cuir ADC, à l’occasion de Paris Design Week. S’ensuit le premier semestre 2024 au sein du programme Relève : un coaching hebdomadaire sur-mesure destiné à structurer l’entreprise, à préparer son déploiement commercial. « L’accompagnement d’ADC a été aussi efficace que généreux, analyse Fanny Serouart. J’ai appris comment fonctionnait une entreprise. Les outils mis à disposition ainsi que la mise en réseau ont été très utiles ». Pour Virginie Trento, Directrice d’ADC, « Fanny et sa marque incarnent une vision architecturale de l’accessoire de maroquinerie, proche du design d’objet. Elle fait intervenir une esthétique très personnelle qui croise plusieurs savoir-faire ». Ses recherches n’en sont qu’aux prémisses… Au printemps 2025, Léclisse sera en résidence à la Villa Albertine qui l’accueillera, deux mois durant, avec une cinquantaine de participants en design et métiers d’art. « Les échanges avec les artisans, fabricants et industriels vont me permettre de développer ma nouvelle collection en m’inspirant du nord-est américain », assure la future résidente. Un projet soutenu, bien sûr, par ADC.
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Rédaction Nadine Guérin
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