French Icon ! #3

Après la veste Biker de Celine, les sneakers griffés Balmain ou Louis Vuitton, les bottes Givenchy ou les it-bags made in Dior, suite de la revue de détail, de l’histoire et des inspirations stylistiques de ces incontournables du moment, intemporels de demain : avec le néo-classique 5 à 7 de Saint Laurent et l’excentrique basket Unicorn de Balmain. Un vocabulaire et des inspirations radicalement différentes pour ces deux accessoires mais assurément, une même capacité à susciter l’envie et à perdurer !

5 à 7, Saint Laurent : rendez-vous avec la mode

Condensé de la philosophie Saint Laurent, avec ce modèle récent de la marque et qui a pourtant déjà tout d’un classique. Avec ce nom 5 à 7, comme la promesse d’un rendez-vous, comme un écho à cette liberté des femmes qui ont toujours été le fil conducteur des créations de la marque, d’Yves Saint Laurent dès l’ouverture de sa maison de couture jusqu’à la direction artistique d’Anthony Vaccarello pour la marque depuis 2016 et qui perpétue cette philosophie. 5 à 7 aussi, comme un pudique hommage à « Belle de jour » et sa fameuse maison de rendez-vous et son héroïne, Séverine, incarnée à l’écran par Catherine Deneuve dans le film de Luis Buñuel en 1967, et dont Yves Saint Laurent signe les costumes avec ce look faussement sage…et cette allure néo-bourgeoise pareille, finalement, à celle de ce nouveau sac.
Le modèle Hobo à bandoulière – la bandoulière étant un détail auquel Yves Saint Laurent attachait une vraie importance, celle-ci, comme les vraies poches de ses vêtements permettant de libérer les mains des femmes -, s’orne aussi d’une languette fermoir orné du fameux logo Cassandre, du nom du logotype aux initiales enlacées conçu par le graphiste en 1961, à l’ouverture de la maison de couture. Le 5 à 7 se décline bien sûr dans différentes proportions, de nombreuses matières et coloris, en peau lainée pour l’hiver 2023-24, ou plus traditionnel, en veau souple, veau vernis, veau embossé façon crocodile, carrément luxe dans sa version lézard, tout souple et effet « cushion » avec le 5 à 7 Padded en agneau plongé.
En 2022, la Maison Saint Laurent, pour ses concept-stores Saint Laurent Rive Droite qui mêlent prêt-à-porter, accessoires, objets d’art, librairies, goodies et autres éditions limitées, invite le plasticien Nick Turner à exposer dans sa boutique de Los Angeles. L’artiste revisite ainsi plusieurs modèles iconiques de la marque, dont le 5 à 7 imprimé en cuir comme « peinturluré » d’un motif floral, dans un geste pictural vif et spontané caractéristique du travail de l’artiste. Variantes de formes aussi, avec l’apparition du 5 à 7 Souple, un modèle aux proportions plus vastes et profondes. Fidèle à la philosophie de la marque d’accompagner les femmes dans leur vie quotidienne et dans cette quête de liberté sans cesse à conquérir et revendiquer et mêlée de féminité, le 5 à 7 se réinvente au gré des collections.

Unicorn, Balmain : créature couture

Pas une maison de luxe, pas une maison de prêt-à-porter sans son modèle iconique de sneakers ! Balmain, bien loin ici, de la « jolie madame » rêvée par Pierre Balmain dans les années 50, bouscule avec la sneaker Unicorn. Lancée en 2022 par la marque, elle coche toutes les cases pour se faire remarquer. Lignes audacieuses et look résolument futuriste, un lancement pensé par les équipes créatives, emmenées par la direction artistique à la fois disruptive mais aussi semée de clins d’œil à l’histoire de la maison d’Olivier Rousteing et ce, depuis 2012. Un pur produit façonné pour la génération Z et la « Balmain Army », aéropage de people hype fans de la marque. Preuve de la stratégie Balmain de s’adresser aux consommateurs les plus jeunes, c’est via le compte Instagram d’Olivier Rousteing qu’est dévoilé pour la première fois ce modèle…et une rupture de stock dès la première journée avec une première commercialisation via le e-shop de la marque et de la boutique Kith, temple du streetwear et du sneakers.
Fabriqué dans sa version originelle, en cuir de veau, en toile technique TR et néoprène, ce qui frappe tout d’abord, c’est la complexité de sa forme, sa semelle décalée, ses lignes acérées et son allure « aéro-dynamique ». Des détails techniques pensés aussi pour le confort et le maintien, puisque trois bandes translucides semblent comme traverser la semelle et contribue à enrober et maintenir le pied. Ce sont aussi, dixit la marque, les dernières technologies en matière d’amortissement des chocs qui ont été exploitées lors de la conception de l’Unicorn. Détails esthetico-historique, avec la tête de lion qui orne le bouton pression à l’avant de la chaussure, le bouton « Lion Head » depuis toujours l’un des emblèmes de la marque. À remarquer aussi le nom de la marque, embossé sur le côté de la semelle, et le logo B stylisé qui orne les picots de la semelle, là aussi un logo provenant des archives Balmain.
Un modèle pensé et repensé au gré des collections de la marque, dans des déclinaisons de couleurs et de matières parfois des plus détonantes. Fin 2023, Balmain invite le designer Ant Kai à imaginer une version bleu ciel à l’imprimé nuage de l’Unicorn, un modèle en édition limitée pensé par le designer. Preuve supplémentaire de l’intérêt de la marque pour les nouvelles technologies de communication et le monde virtuel, Balmain, en partenariat avec Space Runners, société pionnière en matière d’innovation numérique, permet au client, via l’outil « Generative-AI », de personnaliser sa version digitale (NFT) lors de l’achat d’une paire de Unicorn griffée Ant Kai x Balmain. Janvier 2024, Balmain, bien décidé à devenir une véritable référence en la matière, met sur le marché, un nouveau modèle de sneaker, la Run-Row. Ce modèle fera-t-il autant parler de lui que l’Unicorn ? Réponse dans quelques mois !

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Rédaction Florent Paudeleux