Leather Icons #1
Objets d’exceptions, démonstration de créativité, témoins de leur temps, entre la matière cuir et le design, c’est un dialogue constant et fertile que ...
Mileage propose aux passionnés et collectionneurs de voitures anciennes de prolonger leur violon d’Ingres dans leurs accessoires, voire d’assortir ceux-ci à leur véhicule. Au travers des anciennes selleries automobiles dans lesquelles ils sont réalisés, le cuir se fait le passeur de leur passion. Un concept aussi original que responsable.
Une passion est un excellent moteur pour l’entrepreneuriat. D’autant plus quand il s’agit d’automobiles ! Et quelle matière, mieux que le cuir, peut incarner la passion ? Voir toutes les selleries de voitures de collection finir à la poubelle lors de leur restauration ne pouvait qu’inspirer Benjamin Arnaud, expert depuis dix ans pour les départements automobiles de collection de maisons de ventes aux enchères, salarié depuis deux ans et demi de RM Sotheby’s et citoyen responsable. Pour l’aider dans son projet, il embarque son ami Fabrice Juan, architecte d’intérieur à Paris et passionné comme lui de voitures vintage. En octobre 2021, ils déposent le concept, le nom Mileage (kilométrage en anglais) et lancent officiellement l’aventure.
Dans l’exercice quotidien de son métier d’expert, Benjamin Arnaud côtoie des selliers dans tout l’Hexagone à qui il peut acheter ou reprendre gracieusement des coiffes, comme on appelle les revêtements de sièges de voitures. « Ces cuirs sont tous identifiés par un pedigree donnant le modèle et la référence de la voiture dont ils proviennent. Les amateurs de voitures de collection peuvent ainsi s’offrir des accessoires issus d’une vie antérieure en lien avec leur marotte. Mais parfois les propriétaires de véhicules nous demandent des accessoires dans les peausseries déposées lors de la restauration de ceux-ci. Là, c’est le luxe ultime, dans ce qu’il peut avoir de plus rare et exclusif », explique l’expert. Qu’ils soient lisses, perforés, embossés ou rembourrés, ces cuirs sont gardés tels quels, avec leurs plis et leur patine comme autant de stigmates et de preuves attachantes de leur passé automobile. Tout juste peuvent-ils être refendus, car souvent trop épais pour une utilisation en maroquinerie.
La gamme proposée par Mileage va du porte-clés au sac de voyage, en passant par le sac à main, l’étui à lunettes, la ceinture, le bracelet de montre et tout article de petite maroquinerie. Pour réaliser ces accessoires sur-mesure, Fabrice Juan se met au crayon et esquisse quelques idées de formes. Suit un premier rendez-vous avec le client au showroom parisien de la marque, rue Saint-Honoré, pour lui présenter ces croquis et les modifier selon ses désiderata. « Les petits accessoires sont plus standardisés ; les plus gros sont davantage modulables. Et le design dépend aussi du cuir dans lequel l’accessoire sera confectionné, explique Fabrice Juan. Lors du rendez-vous suivant, nous soumettons une estimation du prix du produit ; celle-ci peut varier de 2 800 à 3 200 euros pour un sac 48 heures, de 700 à 1 500 euros pour un sac à main, de 600 à 1 000 euros pour une pochette d’ordinateur et de 110 à 400 euros pour un article de petite maroquinerie. Si le client ou la cliente la valide, nous lui présentons un blanc, c’est à dire une maquette en feutrine. Avec son feu vert (sic), nous lançons la commande. » Pour fabriquer ces petites merveilles, les deux associés font appel à deux sous-traitants en région parisienne, travaillant pour le luxe, spécialistes du prototypage et donc habitués à produire en exemplaire unique. « La compétence du façonnier est très importante : il nous indique si le projet est réalisable et avec quelle peau », ajoute Benjamin Arnaud. Et, qualité oblige, la bouclerie et les pieds de sacs viennent de la Maison Poursin et les fermetures à glissière de chez Riri.
Depuis les débuts de Mileage, une vingtaine de projets ont été mis en œuvre, pour des clients français majoritairement. « Quelques Allemands nous ont contactés. Et nous ne nous fixons pas de frontière pour combler les passionnés », assure le professionnel de l’automobile. Quelques créations en cuir neuf sont également distribuées chez le vendeur de voitures de collection Serge Heitz, installé au Cap Ferret. Pour l’instant, la clientèle de Mileage s’est constituée par le bouche-à-oreille et le réseau de Benjamin Arnaud. En complément du site internet, créé il y a deux ans et présentant la marque de façon claire et illustrée, quelques publications sur Instagram lui donnent un peu de visibilité. Mais les deux amis ambitionnent surtout de se faire connaître des clubs de collectionneurs et d’être présents dans les salons spécialisés. « Notre objectif est d’abord de pérenniser la marque avec des commandes régulières », déclarent de concert les deux quadragénaires. On ne peut alors que leur souhaiter bonne route pour ce beau voyage !
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Rédaction François Gaillard
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