Alice Balas donne des ailes à ses perfectos

Alice Balas Créatrice veste cuir
Alors qu’elle développe quasi-seule sa marque depuis 2015, Alice Balas recherche aujourd’hui un bras droit.

Après avoir bien planté les racines de sa marque avec un mono-produit – le perfecto -, sa créatrice éponyme Alice Balas a élargi son périmètre à un vestiaire en cuir complet. Elle songe aujourd’hui à ouvrir davantage sa diffusion en France et à l’international.

Deux recrutements au programme

Pile ou face. Parmi les six finalistes – sur une centaine de candidats – du prix DHL Talent Mode International, Alice Balas était l’une des deux marques favorites du jury, avec Mapoésie. Mais si elle ne l’a finalement emporté, le transporteur l’a contactée pour lui proposer de l’accompagner également. Un coup de pouce bienvenu. Car Alice Balas ne manque pas de projets mais de temps pour tout mener de front. La créatrice, qui a redonné en France un coup de projecteur au perfecto, développe quasi solo sa marque depuis sa création en 2015. Certes, elle s’appuie sur sa mère, des stagiaires et une free-lance à tiers temps pour développer sa marque et la boutique-showroom installée dans le Marais parisien, rue Charles-François Dupuis. Mais aujourd’hui, elle recherche une collaboratrice pour gérer cette dernière et un bras droit pour codiriger son entreprise et dérouler la stratégie qu’elle a en tête.

Vestiaire en cuir

Alice Balas a déjà augmenté sa désirabilité via l’extension de son offre vers un véritable vestiaire en cuir, avec des pièces femmes, hommes ou unisexes. Elle propose désormais des jupes, pantalons, shorts, trenchs, sur-chemises, manteaux et vestes 100% cuir ou encore des capes en laine et cachemire gansées de cuir. Elle s’est aussi lancée dans l’accessoire (gants, portefeuilles, capuches…).
Comme les perfectos, ses vêtements sont proposés en prêt-à-porter ou sur mesure. Les clients peuvent choisir dans une large offre de peaux, essentiellement de l’agneau et un peu de veau, déclinées dans une impressionnante gamme de couleurs. À son démarrage, Alice a en effet eu la bonne idée de racheter les stocks d’un atelier qui travaillait pour les plus belles maisons de luxe. Soit 8 000 peaux d’excellente qualité provenant de tanneries françaises et italiennes, dans une palette de 600 teintes. « Cet investissement s’est avéré heureux alors qu’aujourd’hui le prix du cuir est à la hausse. Il permet encore de couvrir 95% de notre production, avec une grande richesse de propositions », se réjouit la créatrice. Mais si un de ses clients manifeste un vœu particulier, comme un perfecto en python kaki, Alice l’exauce. Pour ce cas réel, elle s’est tournée vers HCP, le pôle de tanneries d’Hermès. De façon générale, l’ADN de la marque reste associé à son expertise dans le perfecto. Elle en a vendu depuis ses débuts un millier, dont la moitié sur mesure. En l’adoptant, les icônes du glamour rock Johnny Hallyday, Lou Doillon ou Kate Moss, ont contribué à sa reconnaissance.

Confectionneurs français

Tout le vestiaire d’Alice Balas est réalisé chez l’un ses quatre partenaires, des ateliers de confection spécialistes du cuir, soit trois à Paris et un dans le sud de la France. L’élargissement de son territoire est aussi passé par la collaboration avec d’autres marques, exercice porteur pour le buzz. L’automne dernier, la marque a imaginé avec Juliette Babelot, créatrice de Capuche, une capuche en cuir gansée d’un bord champagne, couleur chère à Alice Balas. Déjà en 2018, elle s’était associée à Agnelle pour créer une paire de gants noir, rouge, bordeaux ou…champagne. Depuis, la célèbre maison continue de lui confectionner cet accessoire, devenu permanent. Avant cela, d’autres collaborations lui avaient permis de bien installer ses perfectos dans le paysage hexagonal. Soit les plus notoires, en 2017 et 2018, avec Sézane, la marque lifestyle de Morgane Sézalory, et le spécialiste du cuir Schott NYC. La créatrice leur avait dessiné un modèle confectionné par leurs soins et proposé dans leur réseau (et dans la boutique d’Alice Balas pour le second).

Retour aux multimarques ?

Aujourd’hui commercialisée à 90% dans l’Hexagone via sa boutique-showroom, Alice Balas travaille encore avec une poignée de multimarques à l’export : deux en Suisse (Bâle et Gstaad), un en Belgique (Bruxelles) et un à Los Angeles. Des clients venus la voir spontanément. Elle a certes par le passé fait appel à un showroom et exposé une fois au salon Tranoï. Entre 2016 et 2020, une dizaine de multimarques en France (dont Le Bon Marché) et à l’export (Canada, Espagne, États-Unis, Turquie) la diffusaient. Elle avait levé le pied sur ce circuit, insuffisamment rentable. Mais elle observe aujourd’hui que « les gens ont à nouveau envie d’humain et d’aller dans les boutiques » qui, de fait, « renouent avec la fréquentation ». De quoi réfléchir à un éventuel come-back. « Mais pour réaliser de petites séries à prix accessible, cela impliquerait que je trouve d’abord une solution de production en plus de mes partenaires français, si possible dans l’Union européenne (Bulgarie, Italie, Portugal) », indique-t-elle.
Ce regain d’intérêt pour le réseau physique n’a pas empêché la marque de redonner fin 2022 un coup de neuf à son site e-commerce. Celui-ci ne pèse encore que 5% de ses ventes mais il permet de conforter son image et sa présence, notamment à l’international.
En attendant, Alice Balas sent un vent de reprise. Son chiffre d’affaires, certes modeste, s’est envolé de 50% en 2022. Elle y voit la conséquence du rebond post-Covid, mais aussi d’actions commerciales comme l’appel à des clientes ambassadrices. « Ces dernières font découvrir notre marque à domicile auprès de leur réseau. » Une stratégie cimentant sa communauté qu’elle compte bien poursuivre.

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Rédaction Sophie Bouhier de l’Ecluse

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