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Cette année encore pour sa 38ème édition, le Festival International de mode, de photographie et d’accessoires de Hyères n’a pas failli à la mission qu’il s’est fixé depuis sa création : mettre en lumière une jeune garde créative bousculant les codes d’un secteur appelé par nature à se renouveler sans cesse. Charles de Vilmorin, jeune Président du jury mode ayant fait ses armes chez Rochas avant de fonder sa propre maison de couture à 23 ans, incarne parfaitement cette nouvelle vague.
Au fil des années, les lauréats ont développé des collections souvent militantes, reflets de leurs préoccupations communes et de celles traversant la société. Le dérèglement climatique et l’impact négatif de l’industrie textile sur l’environnement ont été le terreau d’un appel à l’éveil des consciences et ont sonné l’engagement de toute une génération pour une création actrice du changement.
Les designers ont intégré les questions éthiques et environnementales comme un prérequis indispensable à leur processus créatif. Le partenariat noué avec l’Atelier des Matières qui revalorise des gisements inutilisés, a permis aux lauréats de réveiller des matières d’exception issues de stocks dormants, dont du cuir, présent en fil conducteur dans plusieurs collections.
Si l’on devait donner une tendance à ce qui fût présenté lors de cette édition, ce serait l’émotion. Une émotion provoquée par des inspirations issues de l’intime, de la transmission, de filiation, de l’identité et de la perception du corps. Les collaborations menées avec les ateliers des Métiers d’art Chanel 19M, sponsor engagé aux côtés du festival depuis plusieurs années, ont permis aux designers de s’exprimer pleinement en utilisant tous les savoir-faire mis à leur disposition.
Ainsi la suédoise Petra Fagerstrom (Prix de la collection écoresponsable Mercedes-Benz et Prix l’Atelier des Matières) a mené une réflexion sur la transmission, donnant à voir dans des silhouettes qui mêlaient la légèreté de robes aériennes, cachant aux creux de leurs plis des images crépusculaires dissimulées sous d’innocentes fleurettes, à la rigueur de vastes blousons d’aviateur assortis à des jupes en cuir plissé, grâce au concours des ateliers Lognon. Un hommage à sa grand-mère, parachutiste dans l’armée soviétique, dont les envies de liberté la poussaient à s’évader en rêve dans une Californie de carte postale.
C’est aussi une femme qui a inspiré Victor Salinier, Prix Hermès des Accessoires de Mode. Une personnalité charismatique, à l’élégance naturelle, en hommage à laquelle il imagine des sacs objets, aux lignes tendues, dont le cuir noir, au fini aniline, reflète la lumière. Pour le prix Hermès, il joue sur les codes de l’équitation et propose un fichu au tressage de cuir léger, orné d’étriers, qui s’animent comme de longs rubans. Un clin d’œil doucement nostalgique à ses souvenirs d’enfance, perché sur les épaules de sa mère.
Toute en délicatesse, Jenny Hytönen, grande gagnante en 2022, revient présenter la collection réalisée avec le concours des ateliers de Métiers d’Art Chanel, 19M. Ses silhouettes mixtes aux inspirations post humanistes et fétichistes, se coulent dans des cuirs fins, aux motifs découpés, ponctués de petits clous, déclinés sur des manteaux, jupes et tops.
Son compatriote Leevi Ikaheimo mène lui aussi une réflexion sur un corps post humaniste, mais en propose une version masculine très graphique, dans laquelle le cuir travaillé en moulage, gainage et surpiqûres, utilisant des techniques issues de la maroquinerie, souligne les détails de silhouettes bodybuildées.
Originaire de Corée du Sud, Jung Eun Lee imagine, elle aussi, une nouvelle masculinité, plus fluide, inspirée par les justaucorps et le travail de tailleur des XVIIème et XVIIIème siècle. Soulignant ce qui nous lie au règne animal, elle a cherché des alternatives végétales au cuir, sourcant, grâce à Première Vision, des matières issues du cactus et de la banane qu’elle utilise pour réaliser pantalons, veste et manteaux.
L’espagnol Marc San Pey s’inspire aussi du passé, et plus particulièrement des vêtements militaires du XVème siècle, mais aussi des savoir-faire artisanaux des hippies ibizois, et rebrode les vestes en cuir de ses pirates romantiques de centaines de cauris immaculés.
Enfin du côté des accessoires, on remarque le travail de gainage et de moulage de cuir réalisé par le duo français Jovien Panné et Marcel Mariotte grâce aux Ateliers Hermès. Ils utilisent la technique d’assemblage qu’ils ont développée pour leur gamme de bijoux en réalisant des protège tibias aux surpiqûres sellier et rembourrages plus conçu pour un héros urbain moderne que pour un joueur de polo.
L’allemande Lisa Kwoczek a, elle, détourné la technique du punch needle qu’elle utilise pour la confection de ses sacs en filets de pêche recyclés et l’a adaptée avec la complicité des ateliers Hermès pour réaliser des bracelets gainés de cuir
L’engagement auprès des jeunes lauréats toujours plus important des différents ateliers des Maison d’art Chanel pour la mode et de ceux d’Hermès autour de l’accessoire, entretien ce dialogue entra artisans et designers qui nourrit une création toujours plus technique et singulière.
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Rédaction Hélène Borderie
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