Dans les pas de 10.2’’

La marque française 10.2’’ fait ses débuts en mixant artisanat haut de gamme du cuir et audace stylistique. Sa fondatrice Scylia Chevaux, lauréate d’un LVMH Graduate Prize en 2018, est finaliste du Festival International de mode, photographie et accessoires de Hyères, dans la catégorie Accessoires, du 13 au 16 octobre 2022.
Le choix de 10.2’’ n’est pas le fruit du hasard. Pour baptiser sa marque d’accessoires créateur, Scylia Chevaux a opté pour « une dénomination internationale », faisant référence à la mesure du pied en centimètres. La chaussure est, pour elle, un secteur de prédilection, faisant « rimer créativité et technicité ». Sa collection d’accessoires, volontiers mixtes, ne s’interdit pas pour autant des pas de côté vers la maroquinerie. Salons professionnels et concours de créateurs internationaux donnent à la marque naissante une visibilité prometteuse.

Un solide parcours dans la chaussure

D’origine italienne, Scylia Chevaux a eu un coup de cœur lorsqu’elle a visité en 2013 les ateliers Berluti ouverts lors des Journées Particulières de LVMH. « Ce fut pour moi un déclencheur. Au London College of Fashion où j’ai étudié le design chaussure et la cordonnerie, j’ai appris la rigueur et la précision. » Elle se familiarise, deux ans durant, avec l’utilisation des machines, la fabrication main, la prise de mesures, les spécificités du chaussant… Cap ensuite sur Rome, à l’Accademia Costume & Moda, où elle approfondit sa formation de désigner et développeur de matières. L’année 2018 représente une étape clé. Elle compte parmi les trois lauréats des LVMH Graduate Prize qui distinguent, pour la première fois, de jeunes diplômés d’écoles de mode. Le stage qui s’ensuit chez Louis Vuitton devait durer un an. Scylia Chevaux reste finalement plus de deux ans en tant que designer chaussure Homme. Une expérience précieuse dans le luxe qui lui vaut de nouer de solides liens avec les ateliers de production en Italie. 10.2’’ voit le jour en 2022 et fait ses premiers pas sur les salons de mode, Tranoï à Paris et Micam à Milan, où elle a été sélectionnée en septembre parmi les Emerging Designers. Du 13 au 16 octobre, la créatrice diplômée de Londres et Rome, est en lice pour le Prix de l’Accessoire de Mode au 37^ème Festival de Hyères.

Des accessoires « dessinés fabriqués »

La fondatrice se dit « passionnée par la création sous toutes ses formes ». Elle s’interroge aussi sur le rôle de l’accessoire, qu’elle souhaite « pratique, sophistiqué, audacieux » pour des « city venturers », sensibles à un artisanat contemporain. Les ateliers où sont fabriqués ses chaussures (dans la région des Marches) et ses pièces de maroquinerie (près de Venise) sont soigneusement sélectionnés. Il en va de même des cuirs – vachette, veau grainé, agneau -, tannés en Italie ou issus de stocks dormants de maisons de luxe, dans une démarche d’économie circulaire. La marque propose également des articles exclusifs, réalisés à Paris en cuirs fournis par les tanneries Haas ou Degermann. La première collection fait la part belle au cuir noir, dont Scylia Chevaux aime « la variété visuelle des textures ». Elle porte le nom « Rough Hands & Muddy Soles » et se distingue par des constructions originales, des usages unisexes et hybrides. Telle la mule Dinghy, dotée d’une poche sur le dessus du pied ou d’un accessoire à porter, façon veste de sécurité, intégrant poches à soufflet et sangles. 10.2’’ pousse loin l’exigence avec son choix de métallerie argent en laiton sans nickel et sa semelle Vibram® ultralégère.

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Rédaction Nadine Guérin