Tony Mora, la botte de cowboy Made in Mallorca

On ne la rencontre pas uniquement dans les contrées sauvages de l’Ouest américain. La preuve, chez Tony Mora, la fabrication artisanale de la traditionnelle botte de cowboy perdure depuis 102 ans. Installée dans le petit village d’Alaró, sur l’île de Majorque aux Baléares, l’entreprise familiale est aujourd’hui gérée par la descendance d’Antonio Mora, alias Tony Mora, son fondateur. Entretien sur le terrain.

À la conquête de l’Ouest

À l’époque, en 1918, la botte de cowboy était une pièce plus courante qu’aujourd’hui. Tony Mora fabriquait alors pour les habitants de l’île, fermiers et agriculteurs en majorité, avant d’exporter ses créations outre-Atlantique dans les années 60, où le mythe des cowboys est né. Aux États-Unis, la demande de bottes excédait largement celle de Majorque ou de l’Espagne, lui permettant de faire une jolie plus-value sur le change du dollar par rapport à la peseta espagnole et ainsi de développer son activité.
Aujourd’hui, la société majorquine commercialise sa marque en propre au sein de grands magasins et à travers le canal multimarque. Elle travaille également en sous-traitance avec de grands labels internationaux comme Philipp Plein ou Victorio & Lucchino. « Mon père, mon frère aîné et moi-même continuons de perpétuer la tradition. Nos produits sont faits main et nous utilisons la même technique que nos aïeux utilisaient cent ans auparavant. Nous sommes actuellement pratiquement les seuls à Majorque et en Espagne à fabriquer ce type de botte avec une si belle qualité », indique Xisco Cardell, propriétaire de Tony Mora et Responsable du Service Client.

Tony Mora fabricant bottes cowboy
Aujourd’hui, la société majorquine commercialise sa marque en propre au sein de grands magasins et à travers le canal multimarque.

À l’assaut des défis actuels

« Il faut compter entre deux et trois mois pour les délais de livraisons. La rapidité d’exécution exigée dans la confection et notre monde artisanal sont plutôt aux antipodes…Chaque paire que nous créons est différente. À l’inverse des modes de fabrication industriels, nous ne pouvons pas reproduire exactement le même modèle. Nos artisans n’ont donc pas intérêt à faire de faux pas car, la plupart du temps, on ne peut revenir en arrière. »
S’adapter à l’époque actuelle avec des techniques anciennes, tel est le défi quotidien de Tony Mora. « Nous avons perfectionné l’intérieur de nos produits en confectionnant des semelles en mousse pour gagner en confort avec un système d’isolation en cas d’intempéries. Aussi, on nous a invité à explorer les matières véganes, mais pour l’instant nous restons centrés sur le cuir car c’est sur la botte en cuir que nous avons bâti notre réputation. Nous travaillons tous types de peausseries : de la vachette jusqu’aux peaux exotiques comme le serpent, l’anguille, le crocodile ou l’autruche. »

Tony Mora travaille également en sous-traitance avec de grands labels internationaux comme Philipp Plein ou Victorio & Lucchino.

À l’écoute du marché

Produits d’excellence, ces bottes ont l’avantage de pouvoir être customisées à la guise de leurs clients pouvant choisir ainsi le type de cuir, les couleurs, la hauteur du talon mais aussi le design. « Nous fabriquons des bottes essentiellement de style cowboy ou apache, unisexes, mais nous proposons également des bottines, des bottes d’équitation et venons de lancer une ligne de mocassins pour homme de type « Budapest » afin d’élargir notre clientèle et de proposer une chaussure plus habillée. Côté design, nos clients peuvent parfaitement nous suggérer de nouvelles idées ou dessiner eux-mêmes leurs modèles au préalable s’ils le souhaitent, nous les réaliserons. »
La clientèle de l’entreprise familiale est généralement reçue directement dans l’atelier de Tony Mora, située au bord d’une petite route de campagne à la sortie du village, parsemée d’amandiers et d’oliviers typiques de la région. Obéissant aux règles d’antan, l’entreprise offre un service sur-mesure. Les allemands, très présents sur l’île, sont les plus grands consommateurs de bottes de cowboys, suivis par les hollandais, les belges et les français. « Notre client type est un homme de 40 à 50 ans, mais de plus en plus de jeunes femmes au look « boho-chic » portent aujourd’hui nos créations unisexes. »

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Rédaction Anne-Sophie Castro

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