Le salon de maroquinerie ILM encourage les relations avec la France

Reconnue pour son industrie du cuir, la ville allemande d’Offenbach accueille deux fois par an le salon international de la maroquinerie ILM (Internationale Lederwaren Messe). Arnd Hinrich Kappe, le Directeur Général de Messe Offenbach, son organisateur, nous éclaire sur les perspectives de son marché.

Arnd Hinrich Kappe directeur général Messe Offenbach
Arnd Hinrich Kappe, Directeur Général de Messe Offenbach, organisateur du salon international de maroquinerie ILM.

Actualité oblige, le salon international de la maroquinerie ILM a ouvert ses portes le 29 février en pleine propagation internationale de l’épidémie de Covid-19. Quel bilan dressez-vous de cette édition particulière ?

« Cette 152e édition s’est effectivement déroulée dans un contexte inédit impliquant notamment des restrictions de déplacement des acheteurs asiatiques et italiens. Nous avons enregistré une baisse de la fréquentation de 41% (NDLR – habituellement le salon accueille en moyenne 6 000 visiteurs) mais à peine 20 annulations de dernière minute côté exposants. Nous sommes satisfaits que le salon ait pu se dérouler en toute sécurité, en étroite coopération avec les autorités sanitaires municipales. La santé des exposants et des visiteurs était notre priorité avec notamment des mesures d’hygiène renforcées. Malgré la situation, les exposants nous ont fait part d’un climat d’affaires positif. »

ILM occupe l’intégralité du parc des expositions de Messe Offenbach. Quelles sont les spécificités de ce salon ?

« ILM compte 300 exposants allemands et internationaux. 57% viennent de 25 pays, principalement d’Italie, des Pays-Bas, quelques-uns de France tels que Paul Marius, Lancaster ou Hexagona. Les marques de maroquinerie, bagages et accessoires (parapluies, articles de bureau et scolaires, gants, ceintures) de positionnement divers ont dévoilé leurs collections automne-hiver 2020-21 sur une surface d’exposition de 20 000 m2. 40% de l’offre concerne la bagagerie, en plein développement, et 60% les articles de maroquinerie et accessoires, majoritairement en cuir. Moment clé dans le calendrier du secteur, lLM est un salon de prises d’ordres. Nous comptons des visiteurs – détaillants maroquiniers, importateurs, grands magasins et concept-stores mais aussi de plus en plus de chausseurs et boutiques de prêt-à-porter – de 65 pays, principalement d’Allemagne, de Suisse, d’Autriche et d’Italie. À notre grand regret, peu de professionnels français font le déplacement. Nous souhaitons encourager leur venue et devons travailler en ce sens. Cela implique de renforcer notre communication, notamment sur le web et via les réseaux sociaux. »

Concept Square est un espace qui se détache au sein du salon. Comment se caractérise-t-il ?

« Ce forum – à travers une mise en scène distinctive à différents points de passage du salon -présente les créations de nouvelles marques et jeunes designers. Il a été imaginé pour leur donner de la visibilité, leur permettant notamment d’être repérées et de nouer des contacts avec de potentiels partenaires commerciaux. C’est aussi une source d’inspiration pour les acheteurs, puisqu’il promeut les innovations et la créativité. »

ilm messe offenbach
ILM accueille 300 exposants allemands et internationaux sur une surface d’exposition de 20 000 m2. 60% de l’offre concerne les articles de maroquinerie et accessoires, majoritairement en cuir, et 40% la bagagerie.

Au-delà d’un salon business, la mise en relation entre les professionnels vous tient particulièrement à cœur. Comment cela se concrétise-t-il ?

« Attention ILM reste clairement un salon BtoB mais une ouverture ponctuelle BtoC, dans un autre contexte, renforcerait la visibilité et les contacts. Les professionnels sont demandeurs d’innovations, de services, de conseils pratiques concernant le merchandising… Les salons ne doivent plus seulement être pensés comme des lieux de présentation des nouvelles collections mais comme des lieux d’expérience. À l’heure du digital, le salon se positionne comme une plateforme de rencontres entre les acteurs du secteur. Outre les défilés « Bag World » et « Travel World », les conférences et les tables rondes (sur les tendances, le commerce…) propices aux échanges, nous planifions d’intensifier les discussions entre exposants et visiteurs, essentielles au succès d’un salon. Les soirées afterwork y contribuent dans un cadre plus informel. Concrètement le salon ferme ses portes chaque jour à 18h, pourquoi ne pas prolonger les liens au-delà ? Nous pourrions envisager d’organiser un événement en dehors du parc des expositions, réunissant par exemple une vingtaine de marques dans un espace éphémère aménagé sur les rives du Main. À cette occasion, les exposants pourraient commercialiser une sélection de leurs collections au grand public. »

Certaines marques de maroquinerie présentent des chaussures sur leur stand. Qu’en est-il de l’offre chaussures au sein du salon ?

« Effectivement certaines entreprises, qui proposent à la fois de la maroquinerie et des chaussures dans leurs collections, nous font part de leur souhait d’exposer aussi leurs chaussures. L’introduction d’une sélection mixée peut être envisagée même si ILM reste avant tout un salon de maroquinerie. »

Quel est l’impact du développement durable et de l’apparition de matières innovantes ces dernières saisons dans les collections ?

« Les collections en cuir restent majoritaires dans l’offre de nos exposants même si ces dernières années l’utilisation de matières dites alternatives est effectivement de plus en plus présente. Mais ces matériaux ne possèdent pas toujours les qualités du cuir comme la respirabilité. Notre industrie a bien conscience de l’enjeu en matière de RSE et de développement durable. Les détaillants, eux, sont à la recherche de produits éco-conçus, à partir de matériaux recyclés comme le plastique des bouteilles. ILM se doit d’être le miroir de l’évolution du secteur. En tant qu’organisateur de salon, nous sommes également engagés dans cette démarche. D’ailleurs, nous avons mandaté un cabinet de conseil en gestion afin d’analyser notre empreinte « verte ».

Le salon de la maroquinerie se déroule au sein d’une région reconnue pour son industrie du cuir. Quelles sont les tendances du marché allemand de la maroquinerie ?

« 2019 a été une année stable en Allemagne. Les premières prévisions indiquent que les ventes de sacs, valises, cartables et articles en cuir ont représenté une valeur de 2,7 milliards d’euros. Près de 70% du chiffre d’affaires des fabricants allemands est réalisé en Allemagne pour un montant de 410,6 millions d’euros. L’Europe est la principale zone d’exportation de la production allemande, représentant 64,8 % des exportations totales. L’Allemagne a exporté pour une valeur de 2,1 milliards d’euros d’articles en cuir et bagages l’an dernier. La Suisse est son premier client (10,1% de la valeur totale des exportations – 216,9 millions d’euros), suivie par la France (208 millions d’euros). Alors que les exportations de sacs en cuir ont diminué par rapport à 2018 (- 4,5% à 3,5 millions d’unités), la part des exportations de sacs en plastique et textile a progressé (respectivement de + 4,1% à 11 millions d’unités et + 15,8% à 4,1 millions d’unités).

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Rédaction Laëtitia Blin
Sources des chiffres HDS/L et BLE

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