La ganterie millavoise en bonne voie pour le Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO
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« Cela semble toujours impossible jusqu’à ce qu’on le fasse. » Chez Pulin Bottier, la phrase de Nelson Mandela se lit au mur. Avant ou après celle de Winston Churchill : « Agissons comme s’il était impossible d’échouer. » Les deux citations résonnent comme un mantra dans le coeur de Raphaël Pulin. Digne représentant de la troisième génération de bottiers cordonniers, l’artisan aime relever les défis.
Il se délecte des « moutons à cinq pattes », de la « réparation improbable » et de « ces équations à résoudre pour parvenir à un bon ou beau chaussant ». Allonger une bride, abaisser une hauteur, soigner un cuir griffé, changer la structure d’un talon, assurer un maintien… Les opérations s’enchaînent dans cette échoppe historique, située à Paris, à quelques enjambées de la Madeleine. Entre ces murs, le téléphone sonne souvent et le pas de porte retentit régulièrement. Une jeune trentenaire pose sur le comptoir huit paires de chaussures de luxe à réparer avant qu’une maison de couture n’appelle pour exposer sa problématique esthétique. « C’est mon quotidien… J’ai la chance de travailler sur des chaussures bijoux », sourit l’artisan d’art.
Formé par son père Gérard, cordonnier d’excellence, lui-même averti par son père Léon, bottier émérite, Raphaël Pulin porte un double atavisme : créatif et artisanal. Talent, travail et exigence font le reste pour développer l’activité.
Comme ses prédécesseurs, il ajoute sa patte et une nouvelle dimension : la vente de chaussures. « Le fait de connaître la botterie me permet de choisir des modèles qui chaussent idéalement », explique celui qui se fournit en Italie. L’espace de vente jouxte l’atelier. Il accueille une cinquantaine de modèles exclusivement dédiés à la femme. Des chaussures décolletées, d’une hauteur digne de raison. Des escarpins à bouts tantôt ronds, tantôt pointus. Des mocassins, toujours plus nombreux. Des sandales finement compensées pour l’été. Et même des chaussons en feutre pour la maison. La collection est pensée en « demi-mesure » : chaque article est modifiable par les quatre artisans oeuvrant sur place. Des articles de maroquinerie complètent l’offre. Sacs seau, cabas frangés et autres besaces messagers posent à côté des chaussures, dans des couleurs attirantes. « Là encore, nous modifions le produit sur demande : ajout d’une fermeture, d’une lanière, d’une poche intérieure, etc. » Aux côtés des touristes de passage, une partie de la clientèle de la cordonnerie a désormais pris ses habitudes d’achat de qualité, gage de longévité. » Chez Pulin Bottier, complémentarité rime aussi avec durabilité. Un nouveau défi relevé.
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Rédaction & photos © Marie-Emmanuelle Fron
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