Foulons et Palissons fait revivre la tannerie
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Lauréat du prix Talents de Mode 2020, l’atelier parisien de DIY offre la possibilité de confectionner soi-même son sac ou autres petits articles en cuir. Derrière le concept, Juliette Chauveau propose une vision ludique du cuir.
Appelez-la poulette en chef ! Juliette Chauveau aime dire qu’elle est la grande cheffe du poulailler. « L’idée du nom m’est venue en associant le pigeon, emblème parisien par excellence, et le coq, très cocorico et fier. En résonnance de la fierté et du panache de mes poulettes qui étrennent leur création à la fin d’un atelier », raconte-t-elle. Pour autant, rien ne la prédestinait à jouer les organisatrices. « J’ai toujours eu de l’appétence pour les travaux manuels et décoratifs mais j’ai fait des études dans l’audiovisuel, une prépa artistique à l’Atelier de Sèvres et travaillé dans le cinéma et la post-production. Le Pigeon-coq, c’est un retour à mes premiers amours. Quand la folie des ateliers DIY a commencé à déferler en France, cela a sonné juste à mes oreilles. Après avoir expérimenté toutes sortes de choses, j’ai eu un coup de cœur pour le cuir. Je me suis formée à l’Atelier Toolbox à Paris et j’ai monté la société fin 2016. »
D’abord en mode itinérant, Le Pigeon-coq pose ses valises au gré des invitations dans la capitale pour proposer aux Parisiennes de réaliser leur sac personnalisé. Mais logistique et poids du matériel obligent, l’entreprise prend un premier local en 2017 dans le quartier du Sentier à Paris. Très vite à l’étroit, elle déménage un peu plus loin et s’installe plus au large rue d’Alexandrie (IIème) et s’agrandit même en janvier 2020 avec un second local juste en face. « Aujourd’hui l’un nous sert au quotidien pour les ateliers, tandis que le second fait office de bureaux, accueille le stockage, la presse hydraulique pour préparer les cuirs et permet aussi d’organiser quelques ateliers le week-end, explique la fondatrice. Nous utilisons beaucoup de cuirs provenant de surplus et de stocks dormants issus de grandes maisons et depuis quelques mois nous travaillons également avec des stocks de cuirs qui viennent d’Italie. Ainsi, nous sommes moins tributaires des arrivages et pouvons satisfaire toutes les demandes. Mais notre rêve serait d’avoir enfin nos entrées auprès de tanneries/mégisseries françaises. » L’appel est lancé !
Pièces phares des ateliers, les sacs se déclinent en une quinzaine de modèles entièrement personnalisables. Du Cocotte (129 euros) parmi les petits modèles, jusqu’au Poulette (159 euros) pour les grands formats, comptez quatre heures de travail accompagnées des conseils d’une animatrice. Si vous êtes férus d’accessoire, à vous portefeuille, étui à lunettes, porte-clés ou ceinture… Comptez deux heures et demi de travail et de personnalisation pour réaliser deux produits (80 euros). « Avant le premier confinement nous avions une cadence de 10 à 15 ateliers par semaine. Sans compter que la demande grandit en province où l’on nous réclame ! ». En attendant un retour à la normale et de pouvoir rendre visite aux grandes villes françaises, Le Pigeon-coq a lancé les Box DIY. « Cinq box sont déjà disponibles sur notre e-shop pour réaliser porte-carte, pochette ou sac à main (à partir de 24 euros et jusqu’à 179 euros) », souligne la fondatrice. La toute dernière baptisée « Mélange surprise » propose moyennant 10 euros un assortiment de chutes de cuir pour laisser libre cours à son inspiration. « Nous allons mettre en ligne des tutos afin de valoriser ces chutes, poursuit-elle. Ainsi, il y aura zéro perte ! »
En parallèle, le succès du Pigeon-coq n’a pas échappé aux marques et créateurs. Ainsi, après un duo de manchettes en cuir avec Clap Paris et un coffret comprenant porte-cartes et bougie avec Maison Shiiba à l’occasion des fêtes de fin d’année, c’est Mellow Yellow qui a fait appel à la start-up. En collaboration avec la marque de chaussures et d’accessoires, elle propose la box DIY « Phone Pocket ». Soit un étui porte-téléphone en cuir à réaliser de A à Z chez soi grâce à des techniques simples, ludiques et accessibles à tous. En cuir camel et noir pour un rendu unisexe, il est commercialisé 70 euros par les deux marques. Enfin, nouvel accélérateur au développement de la marque, le prix Résidence du concours Talents de Mode 2020. Cette dotation d’une valeur de 33 000 euros lui alloue une résidence dans un atelier-boutique à Lyon pendant deux ans, un apport de 5 000 euros, un espace sur le prochain salon Who’s Next, le prêt d’une licence Kaledo d’un an offert par Lectra ou encore un accompagnement renforcé par un expert en crowdfunding Ulule. De quoi faire prendre de l’altitude au Pigeon-coq.
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Rédaction Céline Vautard
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