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De l’originalité, une touche rétro, la maîtrise de son sourcing, des peausseries personnalisées, un réseau de boutiques, un rayonnement international, tels sont les ingrédients du succès de la marque rouennaise de maroquinerie Paul Marius qui ne connaît pas la crise.
Florent Poirier a toujours souhaité entreprendre et faire de sa passion son métier. Son goût pour les objets anciens et les heures passées à flâner chez les antiquaires l’ont naturellement mené vers un univers vintage. Alors qu’il repère de vieux cartables au style rétro, patinés par le temps, le jeune homme décide de lancer sa marque de maroquinerie baptisée Paul Marius. Son crédo ? Des modèles d’antan repensés et modernisés, reconnaissables à leur style authentique.
En 2010, un cartable/sacoche voit le jour, «LeCartable», devenu l’un de ses best-sellers. « À l’origine, je souhaitais une fabrication artisanale en petite quantité. La rencontre avec mes futurs partenaires m’a conduit au nord de l’Inde, dans l’État d’Uttar Pradesh, région réputée pour son savoir- faire. » Du petit atelier d’une dizaine d’artisans de ses débuts, Paul Marius compte aujourd’hui sur six manufactures cumulant 1 400 employés. Les modèles sont fabriqués dans la région d’Agra et commercialisés « dans un rapport qualité/prix juste assurant une rémunération équitable aux artisans qui les réalisent », souligne son fondateur.
S’inspirant de cartables d’écoliers, d’anciens sacs de postiers ou de sacs de cabine des années 70, Paul Marius a depuis développé ses collections de maroquinerie et d’accessoires pour hommes et femmes. Intemporelle, son offre se compose d’une gamme permanente enrichie chaque mois de nouveautés et d’éditions limitées. Du porte-monnaie proposé à 15 euros jusqu’au sac de voyage à 200 euros, prix boutiques conseillés, la marque compte quelque 300 modèles et 1 400 références (matières-coloris) pour un prix boutique moyen de 85 euros. Entre 250 et 300 nouveautés sont lancées chaque année aux côtés des modèles iconiques tels LeCartable, le sac à dos Baroudeur ou le sac à main Mademoiselle George.
La ligne d’accessoires est, elle, particulièrement étoffée : portefeuille Arsène (25 euros prix boutique conseillé), nœuds papillon (25 euros), ceintures (30 à 39,90 euros), trousses de toilette (30 à 45 euros), pochettes pour tablettes (39,90 euros), protège-cahiers (39,90 euros), tabliers en cuir (49 euros) … Par ailleurs une série limitée de blousons et trenchs est en cours de développement, en complément des doudounes en cuir d’agneau pour hommes et femmes déjà en vente (169,90 euros). Et parce que ses collections sont « conçues pour durer dans le temps » et ne sont pas soumises au rythme des saisons, Paul Marius ne pratique pas de soldes, fidèle à sa devise : « je vends ce que je produis ; je produis ce que je vends ! »
Entre le siège social basé à Rouen et ses 29 boutiques à l’enseigne dans l’Hexagone (13 en franchise et 16 intégrées), la marque emploie plus de 200 collaborateurs. Ses produits sont également distribués chez quelque 550 multimarques comme Edisac, PointCarré, Bagagiste & Compagnie… Elle intensifie par ailleurs sa commercialisation en concept-stores chez Deci Delà à Luçon, Hola Là à Cholet, La Boutique Déco à Moulins…
Paul Marius, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 21 millions d’euros en 2019, réalise aujourd’hui 20% de ses ventes à l’export – Pays-Bas, Belgique, Italie, Allemagne, Espagne, Angleterre -. Pour assurer l’approvisionnement de ses boutiques, de son E-shop et des revendeurs, l’entreprise possède son propre centre logistique dans la région rouennaise. Fort d’un stock conséquent, il permet un réassort rapide chez ses partenaires et une souplesse dans leurs commandes.
Engagée dans une démarche RSE, Paul Marius fait tester ses matières par le laboratoire Intertek à Rouen. La palette de cuirs – buffle, chèvre ou vachette à tannage minéral ou semi-végétal – est riche de plus de 150 références : foulonnés pour plus de souplesse, huilés pour un aspect vieilli ou encore façon bubble pour une apparence veinée… Les peaux sont sourcées et tannées en Inde, pays reconnu pour sa forte activité autour du cuir. L’entreprise collabore avec dix tanneries très impliquées dans le recyclage des déchets, certifiées LWG (Leather Working Group), proches de son site de production et de l’État du Bengale Occidental (région de Calcutta). Avec elles, les techniciens de la marque développent des peausseries, teintes et finitions propres à Paul Marius. Afin de renforcer ce travail de recherche et développement, cette dernière va franchir une nouvelle étape d’ici quelques mois avec l’ouverture de sa propre tannerie en Inde, en joint-venture avec un associé indien. Sa sensibilisation à la protection de l’environnement l’a par ailleurs amenée à mettre en place un programme de recyclage de ses sacs déposés par les clients dans son point de vente de Rouen. « Nos boutiques se veulent des lieux d’expérience ! Notre clientèle, tous profils de consommateurs, peut y faire réparer son sac (couture, changement de rivets…) ou se voir offrir une personnalisation telle la gravure d’un message sur cuir. »
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Rédaction Laëtitia Blin
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