Parallele s’offre une seconde vie

Bottes stretch Parallele modèle zarcas Cognac
On retrouve dans les nouvelles collections Parallele ses iconiques comme la cuissarde stretch.

Rachetée il y a deux ans par la société Shoenco, la marque de chaussures féminines Parallele revient en force sur le marché. Avec bientôt deux succursales parisiennes et un projet de flagship à Hong Kong dès 2023, ses repreneurs comptent aussi proposer les collections iconiques revisitées dans les plus beaux multimarques et marketplaces.

Renaissance

Collections modernisées, ouverture de magasins à Paris, projet de réseau wholesale France et à l’export, refonte du site e-commerce… Allégée d’un accent, Parallele repart de l’avant. Son nouveau propriétaire, la société familiale Shoenco basée à Paris, a racheté la marque de chaussures haut de gamme en février 2021, alors encore dénommée Parallèle, à la barre du tribunal. Ses nouveaux dirigeants, Cherif Delamarre, le père, Maxime, le fils, respectivement co-présidents, et Sabine, la mère, « l’œil des collections », ne se sont pas contentés de simplifier son nom. Ils ont surtout multiplié les actions pour lui redonner rapidement du corps et une visibilité.
Les jeunes générations ne s’en souviennent peut-être pas mais Parallèle faisait partie, dans les années 1990 et 2000, des marques phares hautement désirées par la gent féminine, au même titre que Free Lance ou Carel. Lancée en 1964 par les époux Marcel et Augustine Faure, puis reprise dans les années 80 par leur fils Alain, elle va connaître un essor considérable. Fabriqués dans leur atelier à Rochechouart (Haute-Vienne), ses modèles, et en particulier ses bottes iconiques en cuir stretch, s’arrachent. La marque compte, à son apogée, une dizaine de boutiques à son enseigne. Mais en 2014, elle passe dans les mains d’un fonds d’investissement. Celui-ci ne parvient pas à éviter le redressement judiciaire il y a deux ans. « L’usine de Rochechouart a fermé six mois avant notre reprise », indique Maxime Delamarre. Mais produire de nouvelles collections n’est pas un problème pour Shoeenco.

Parallele bottine cuir
Sous la houlette de son nouveau propriétaire, la société familiale Shoenco, la marque a revisité ses collections.

Partenaire italien

Depuis 40 ans, l’entreprise, fondée par le grand-père maternel de Maxime, fournit à de nombreuses marques des modèles essentiellement produits chez son partenaire italien à Florence. « Une très belle usine » qui travaille pour la crème de la crème avec des donneurs d’ordre comme Jimmy Choo… « Parallele et notre entreprise se rejoignent par leur histoire familiale », souligne Maxime, qui a rejoint l’entreprise il y a dix ans. « Après mon école de commerce, je n’ai pas eu envie de faire comme les autres. Je voulais être chef d’entreprise. Je suis né dans une boîte de chaussures, j’ai toujours vécu entouré de collections, d’usines. »
Les paires signées Parallele naissent désormais en Toscane, avec des cuirs eux aussi italiens. La French Touch est cependant toujours là. « Nous avons apporté un peu de sang frais en impulsant des twists dans la tendance, mais sans renier l’ADN chic et élégant. Par exemple, nous avons doté certains modèles de semelles crantées mais avec des formes toujours très féminines. Nous n’allons pas concurrencer Dr. Martens ! », explique-t-il. Avant de préciser : « nous proposons des chaussures mode mais pas pour les modeuses ». Au total, les 70 références par saison, disponibles en deux matières et deux couleurs, reprennent les incontournables de la marque : bottes, cuissardes, mocassins, boots, escarpins, ballerines. Un choix très large qui est l’une des forces de la marque.

Parallele bottes iconiques semelles crantées
Les nouvelles collections Parallele apportent un twist moderne à ses iconiques, comme ici des semelles crantées, sans renier son ADN féminin.

Nouveau flagship parisien

Côté distribution, hormis un corner aux Galeries Lafayette Haussmann, en place depuis 20 ans, il fallait tout reprendre à zéro.  La poignée de succursales encore existantes (Marseille, Rennes, Lyon…) a en effet baissé rideau.
En septembre dernier, Parallele a ainsi frappé fort en inaugurant un flagship au 7, rue de Sèvres dans la capitale. Conçu par le cabinet d’architecture Studio Belem, cet espace de 70 m2 remet en selle avec audace la marque, comme en témoigne son boudoir bleu Klein doté de fauteuils orange. Le démarrage est excellent, grâce à la conjugaison d’une clientèle composée des habitants de ce quartier aisé qui apprécient « la chaussure bien faite » et de touristes internationaux. Avec une dimension transgénérationnelle. « Une jeune femme nous a confié que sa mère portait des Parallele et qu’elle-même s’est mariée avec une paire de la marque. »
Après ce premier coup de maître, une deuxième boutique parisienne ouvrira en mars dans le XVIème arrondissement.
Outre ce parc parisien en propre, Parallele va aussi ressusciter son réseau wholesale. « Nous venons de recruter un agent en France avec l’objectif de rallier une cinquantaine de multimarques sélectifs exclusifs, les meilleurs dans leur ville. » La présence sur le salon Première Classe en septembre dernier, puis à Who’s Next en janvier doit faciliter ce come-back. Dans les grands magasins, Parallele retrouve déjà une place au soleil. En plus du corner Galeries Lafayette Haussmann toujours actif, trois espaces vont ouvrir dès février au Printemps de Lyon, Lille et Westfield Parly 2.

Boutique à Hong Kong

À l’international, la marque vise les department stores et les marketplaces. Mais en Chine, que Shoenco connaît très bien pour y fabriquer pour d’autres marques, un flagship en propre est visé à Hong Kong d’ici la fin de l’année. Avec deux avantages : « la marque est déjà connue en Chine et il n’y a pas de concurrente française ayant une offre de qualité aussi large. Free Lance propose surtout des bottes beaucoup plus chères que nous, Carel essentiellement des babies et les collections de Clergerie sont plus pointues. » Le point de vente chinois servira aussi de vitrine pour la Corée du Sud et le Japon. 
Pour faire rayonner la marque à nouveau, les nouveaux dirigeants ont par ailleurs modernisé le site en ligne et relancé une newsletter. « Le e-shop fonctionne très bien. Les clientes fidèles étaient ravies de voir la marque repartir. »

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Rédaction Sophie Bouhier de l’Ecluse

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