De l’atelier artisanal à la cordonnerie en ligne

Savoir-faire artisanal et nouvelles technologies peuvent faire la paire ! C’est ce que prouve l’entreprise familiale de cordonniers fondée en 1945 par Jean Valverde à Marseille, qui dès 2017, a saisi la force de frappe du web.

Réparer plutôt qu’acheter

Dans une démarche vertueuse de développement durable, Sébastien Valverde, petit-fils du fondateur, ingénieur en chimie, a repris le flambeau alors qu’il ne se prédestinait pas à cette activité. « Je souhaitais perpétuer une entreprise qui ait du sens. Avec MonCordonnier.com, j’ai voulu repousser les limites de la cordonnerie de quartier en intégrant les nouvelles technologies à travers un service haut de gamme accessible à tous aux quatre coins de France », explique-t-il. Aux côtés de sa soeur Aurélie, de son père et de son oncle, il déménage l’atelier historique à quelques kilomètres de là, à Aubagne dans les Bouches-du-Rhône. Sur 150 m², l’aménagement circulaire des postes de travail permet une fluidité dans les différentes étapes de réparation et rénovation. L’équipement traditionnel de la cordonnerie côtoie les machines italiennes Fioretto pour les coutures Goodyear et Blake permettant les ressemelages complets. L’atelier dispose par ailleurs d’un espace dédié aux réparations et teintures d’articles de maroquinerie.

Rendre la cordonnerie accessible

Le site web propose tous les services d’une cordonnerie mais à distance, à l’instar de la devise de la TPE « Un savoir-faire ancien, des moyens modernes ». « Nous attachons une grande importance à l’expérience client. Le leitmotiv : faciliter le quotidien de la clientèle par un service intuitif qui lui fait gagner du temps. » En ligne, les clients peuvent facilement estimer le coût des réparations grâce à un devis gratuit sur photos ou via un outil de simulation. Ensuite soit ils expédient leur paire grâce à un bon de transport prépayé et la déposent dans un Relais Colis ou directement dans leur boîte à lettres via Colissimo à domicile, ou chez un partenaire (pressing, conciergerie). Après réception des souliers à l’atelier d’Aubagne, un cordonnier les contacte afin de confirmer l’intervention à effectuer avant le règlement sécurisé en ligne.
Remplacement de talons, de patins en cuir ou caoutchouc, ressemelage complet collé ou cousu, changement d’une boucle, de rivets, pressions, teinture de chaussures ou de bottes, accessoires (ceintures en cuir…), autant de prestations proposées par la maison qui prête une attention particulière aux matériaux utilisés (cuirs à semelles de la tannerie française Garat & fils, patins en caoutchouc de la marque italienne Vibram). Reconnue pour ses prestations, l’entreprise est réparateur agréé des chausseurs français Heschung et Paraboot, et entend nouer de nouveaux partenariats, notamment avec des marques anglaises de souliers.

Digitaliser et innover

La crise du Covid a eu pour conséquence d’accroître l’activité digitale et l’attente des consommateurs plus enclins à moins consommer et plus attentifs à l’achat de paires de qualité dont la durée de vie peut être prolongée. Le volume d’activité généré via le site internet connaît une croissance exponentielle, avec des envois provenant de toute la France. « Le potentiel du marché français est important », reconnaît le dirigeant sans cesse à la recherche de nouveautés qui contribuent à véhiculer une nouvelle image du métier. Il fourmille d’idées pour développer son concept et réduire l’empreinte carbone de son activité. Dernière solution innovante en date, des casiers connectés sont insérés dans la façade de l’atelier, ce qui permet aux clients de déposer et récupérer leurs articles 24h/24 7j/7 via un code sécurisé. Ce service complémentaire a été récompensé du Trophée des Entrepreneurs Positifs décerné par la CPME13, organisation interprofessionnelle de défense des TPE-PME, commerçants, artisans et professions libérales. Mon.Cordonnier.com bénéficie par ailleurs du label Répar’acteurs, porté par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui met en lumière les artisans du secteur de la réparation. Et parce qu’il ambitionne de rayonner au-delà de son territoire, la société mène actuellement une levée de fonds afin de financer une campagne de communication télévisée.

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Rédaction Laëtitia Blin