La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Bientôt une année que les tanneries d’Europe fermaient leurs portes pour un confinement sans précédent. La pandémie a révélé le lien entre environnement et social mais aussi la capacité des entreprises et des hommes à gérer le risque dans un contexte de fragilité et d’impermanence. Comment les tanneries ont-elles mis à profit la période pour ouvrir de nouvelles perspectives et garder confiance en l’avenir ? Parole à Carlos Riba Antó, dirigeant de la mégisserie Riba Guixà en Espagne.
La crise de la COVID a touché tout le monde, les personnes comme les entreprises. En tant qu’entreprise responsable, notre première priorité est de préserver la santé de nos employés et de nos clients. Ceci étant dit, nous avons dû mettre en place de nombreuses mesures pour faire au mieux, au jour le jour. En premier lieu, de mars à juin, nous avons adapté notre structure et notre capacité de production au niveau de la demande qui avait baissé. Passée cette période, la situation s’est stabilisée sans pour autant nous offrir beaucoup de visibilité. La COVID fait évoluer notre façon de travailler avec nos clients et fournisseurs, nous usons de nouvelles méthodes, comme les appels vidéo, mais sans perdre le contact, plus personnalisé, qui reste au cœur de notre activité.
Si la demande a repris en novembre 2020, elle est restée stable depuis. En tout cas, nous ne produisons pas les mêmes volumes qu’au premier trimestre 2020. Et le développement commercial ne sera pas le même pour toutes les marques ou tanneries.
Comme le mentionnent de nombreux experts macro-économiques, la COVID n’a fait qu’accélérer certains changements qui seraient survenus à un rythme plus mesuré. La mondialisation est là pour rester mais se développera par d’autres canaux, que nous ne percevons peut-être pas encore. Dès que la pandémie sera maîtrisée, nous retrouverons nos habitudes de travail et de vie au sens large. Mais en partie, car de nouvelles méthodes lui survivront. Le consommateur chinois est devenu plus local, comme nous tous. Cela signifie que les personnes se déplacent moins, mais les marchandises continuent de circuler. La mobilité sera plus sélective, tant dans la vie professionnelle que personnelle, touchant davantage de secteurs, que le seul commerce… effectué en boutique ou en ligne.
Pas du tout ! En 2020, nous avons de nouveau obtenu la certification niveau Silver du Leather Working Group (NDLR – organe reconnu dans la profession qui audite les tanneries quant à la traçabilité des matériaux, la consommation d’énergie et d’eau, le processus de production, la gestion des déchets, les licences, les substances restrictives…) et la gestion chimique ZDHC (NDLR – la charte Zero Discharge of Hazardous Chemicals dressée en 2011 par des géants de la mode et du luxe vise à proscrire l’utilisation de certaines substances chimiques avant même que la réglementation ne l’impose). Nous aurions pu reporter ces certifications à 2021, mais ne souhaitons pas nous écarter de nos objectifs concernant la RSE. Pour Riba Guixà, pour les personnes que nous sommes en notre for intérieur, pour nos clients et nos fournisseurs, nous devons poursuivre nos efforts pour construire un monde meilleur.
En 2020 nous avons eu le temps de prioriser nos projets et bien sûr, dans le cadre de la maîtrise de la qualité et des délais, qui est fondamentale pour nos clients et pour toutes les questions de durabilité, nous devons améliorer nos process technologiques. À cet égard, nous explorons d’autres procédés plus efficaces en matière de consommation d’eau, d’énergie et de temps. Nous réévaluons les produits chimiques que nous utilisons, en collaboration avec nos fournisseurs, afin d’atteindre de meilleures performances quant aux caractéristiques clés exigées par le marché et d’offrir un produit augmenté aux consommateurs. Nous avons beaucoup avancé ces dernières années dans cette démarche d’amélioration de nos pratiques que nous souhaitons constante. Dans cette veine, nous allons lancer une nouvelle gamme de produits… nous espérons cette année.
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Rédaction Juliette Sebille
Photos © Corinne Jamet
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