On en pince pour la maroquinerie Lironie

Elle a fait ses classes dans des studios de création parisiens. Il est modéliste free-lance. Ils partagent la même vision de la mode. « Ne jamais avoir à sacrifier la durabilité pour la beauté. » Alors quand Sofia Lombardo présente ses dessins à Hugo Vignon, l’indépendant ne s’arrête pas à la phase de prototypage comme d’accoutumée. La marque de maroquinerie Lironie est née de leur association complémentaire mariant le style de Sofia Lombardo caractérisé par le mouvement surréaliste avec l’expertise qualité d’Hugo Vignon. Clin d’œil à Man Ray et à Marcel Duchamp, le fermoir en forme de pince à linge signe les premiers modèles. Au-delà de sa dimension fantaisiste, l’ornement métallique revêt les atours d’un véritable bijou. Hugo Vignon, qui côtoie les fabricants depuis des années, a fait appel à un fournisseur italien pour réaliser ce composant articulé si singulier. Le sac Bruna, pièce maîtresse de la première collection composée d’une poignée d’accessoires indispensables (ceintures, portefeuilles…), épouse des lignes pures et structurées. Les cuirs de veau, contrecollés pour gagner en rigidité, ont été soigneusement sélectionnés parmi les stocks dormants récupérés par la société Adapta. Militant pour la slow fashion, le duo défend les postulats éthique et écologique par le choix de fournisseurs européens, une fabrication française, une production en série limitée exclusivement sur pré-commande et la limitation des intermédiaires. À examiner le Bruna décliné en bleu nuit souligné de rouge brique ou en noir électrisé par une tranche violacée, on se dit que la beauté n’a pas été sacrifiée pour la durabilité. La boucle est bouclée.