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Lancé il y a à peine quatre ans, Atelier Céline Wach fait son chemin piano va sano depuis l’Alsace chère au cœur de sa fondatrice. Une région où celle-ci a aussi pu trouver les plus beaux cuirs pour ses sacs chics et pratiques.
Avant de revenir sur sa terre natale, Céline Wach a exploré d’autres contrées. À commencer par la capitale où elle a obtenu une Licence de Mode à l’Institut Supérieur des Arts Appliqués (LISAA) « pour apprendre les bases du métier de styliste ». Puis la « Grosse Pomme » où elle a poursuivi son cursus en e-learning par un Master en Marketing du Luxe validé après deux stages chez Diane von Fürstenberg et The Row. Profitant des échantillons et chutes de matières chez ses deux employeurs, elle imagine déjà un premier modèle de sac à main transformable. « J’avais observé que beaucoup de New-Yorkaises demeurant loin du centre-ville n’avaient pas la possibilité de se changer pour sortir après le travail. J’ai donc conçu un sac à deux visages : pratique pour la journée et plus élégant le soir, raconte la créatrice. Avec quelques ajustements, ce modèle, toujours présent dans mes collections sous le nom de Diony, est devenu mon best-seller. » À son retour à Paris, elle découvre l’univers de la presse pendant une année comme assistante coordinatrice mode pour le supplément mode Sport & Style de l’Équipe. Puis elle revient à Strasbourg pour d’abord se confronter à la clientèle lors de diverses expériences de vente dans des boutiques multimarques. Et c’est en mars 2020 qu’elle lance sa première collection de maroquinerie, « en plein démarrage de la crise sanitaire », ironise-t-elle avec le recul.
Grâce à l’aide de ses parents, viticulteurs, elle fait tout de même un petit lancement avec la clientèle de ces derniers et parvient à écouler sa collection lors d’événements « autour d’un verre de vin ». Mais dès que possible, en novembre 2022, elle ouvre un showroom dans la métropole alsacienne, « dans un quartier résidentiel, où on se gare facilement », qu’elle aménage en se rappelant les présentations de marques auxquelles elle assistait pendant la fashion week de Paris, dans des lieux intimistes comme des suites d’hôtels. Elle y présente d’emblée sa deuxième collection à une clientèle de « femmes actives, de 45-50 ans en moyenne, recrutées par les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille, au style sobre, possédant un certain pouvoir d’achat, et qui aiment le cuir ». Il faut dire qu’elle n’a pas choisi n’importe quel cuir puisqu’elle se fournit exclusivement auprès des Tanneries Haas voisines. Installées depuis 1842 dans la petite bourgade d’Eichhoffen, distante d’une trentaine de kilomètres de Strasbourg, celles-ci sont particulièrement réputées pour la qualité de leurs peaux de veau et achalandent les plus grandes maisons de luxe. « C’est d’abord par leur matière que mes sacs ont leur beauté, déclare cette trentenaire attirée par les Tanneries Haas depuis son enfance. Étant proche, je peux choisir chaque peau pour minimiser les défauts, même côté chair. J’ai opté pour l’article Ascott, plutôt ferme et épais, avec un petit grain mécanique, très résistant ».
Pour sa troisième collection, elle a abandonné le mélange toile et cuir et a ajouté une couleur vive aux trois classiques – noir, blanc et beige – qu’elle proposait jusque-là. « Sur le conseil d’un de mes revendeurs, le détaillant United Legend à Strasbourg, j’ai ajouté un bleu clair qui apporte une touche de vie à ma collection, explique la designer. J’ai aussi épuré le dessin en enlevant mon logo et en réduisant le nombre de coutures pour mettre encore plus en valeur le cuir. J’ai également doté mes sacs de cadenas pour répondre à la demande de mes clientes qui y transportent parfois des documents confidentiels. Je pratique une approche fonctionnaliste tournée vers l’intimité. Je recherche une fonctionnalité qui ne se voit pas, comme différents porters – en particulier le porter croisé – s’adaptant à de multiples usages, différentes tenues et des circonstances variées. J’ai aussi allégé mes sacs, en réduisant la bijouterie notamment. » Sous-traitée dans un atelier familial en Lombardie qui produit pour Chanel et Louis Vuitton, la fabrication est particulièrement soignée, avec des doublures en tissu beige clair traité antitaches, de la bijouterie en palladium achetée également en Italie et des fermetures à glissière YKK avec curseur personnalisé. « Ma clientèle est adepte du made in Italy. J’aimerais lui proposer du made in France », lance cette perfectionniste. Pour son dernier opus, elle a commandé à peu près 300 sacs, en comptant les cinq modèles dans les quatre couleurs.
Privilégiant jusqu’à présent les ventes dans son showroom et sur son site internet, Céline Wach souhaite élargir sa distribution dans des boutiques multimarques strasbourgeoises et aussi parisiennes. « Fin 2023, j’ai participé à un événement d’un concessionnaire Porsche. L’expérience a été tout à fait concluante car la clientèle était très réceptive à mon travail et j’aimerais la renouveler », indique la créatrice. Une approche régionaliste pleine de sagesse qui devrait lui permettre de développer petit à petit sa marque.
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Rédaction François Gaillard
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