La liberté et la passion, l’alchimie du Festival de Hyères selon Jean-Pierre Blanc
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Longtemps associée au vestiaire identitaire, la broderie or connaît un nouveau souffle grâce à l’audace de Marie Berthouloux. C’est sous la marque Ekceli que l’artisan d’art a fait évoluer des travaux d’un esprit abstrait, à l’origine, à un style plus figuratif. Aujourd’hui, elle cherche à élargir sa clientèle en proposant des œuvres hors normes, mêlant métaux, textiles et cuirs précieux, pour satisfaire les projets de décoration intérieure de tous les superlatifs.
Il y a quatre ans, Marie Berthouloux troquait la Bretagne, sa région natale, contre les promesses qu’offre la capitale parisienne. La brodeuse, originaire de Brest, grandit dans un environnement où la culture populaire entretient le culte des traditions communautaires. Costumes bretons, uniformes marins et précieuses soutanes décorés d’insignes peuplent son imaginaire. Plus jeune, Marie Berthouloux rêvait de devenir styliste. Aujourd’hui elle perpétue l’art de la broderie or dans un autre registre. Un parti pris aux antipodes de la broderie dite « classique » qui lui permet de se démarquer des ateliers historiques. Au-delà de son rôle plastique, Marie Berthouloux voit en cette spécialité un moyen privilégié pour raccourcir les délais de réalisation. Pourtant, ses fournisseurs l’ont alertée « on ne brode pas des cannetilles de cette taille ! ». Qu’à cela ne tienne la jeune femme revendique son propre territoire d’expression. Elle adapte les différentes techniques pour user des cylindres frisés qu’elle se procure essentiellement en Inde. En résultent des jardins intérieurs qui fleurissent au fil des jours sur des toiles chinées de laine, de soie ou de chanvre naturels.
Penchée sur le tissu tendu sur lequel elle travaille depuis trois mois, avec l’aide d’une stagiaire et d’une personne en free-lance, Marie Berthouloux ne compte pas les heures. Ce n’est qu’à l’issue qu’elle les additionnera afin de calculer le prix de vente du grand panneau qu’elle imagine très bien dans le lobby d’un hôtel. Dans l’intégralité de son répertoire, la confrontation entre les matières et les techniques est palpable. Elle nous présente un motif floral brodé sur un support de soie et chanvre, inspiré d’une toile de Jouy dont elle a dessiné les contours au préalable. Plus les points sont fins, plus le travail est long. Alors il faut combiner les astuces pour optimiser les coûts. Comme cette surface passée dans une imprimante numérique qu’elle brode par petites touches. Ou ce velours milleraies relevé d’une cannetille dorée qui donne parfaitement l’illusion de volume. Ou la technique de peinture à l’aiguille qui lui confère la sensation « de peindre avec un fil ». Ou encore ce cuir troué qu’elle a réparé d’une broderie métallique dont elle vante les atouts structurels aux potentiels acheteurs soucieux d’une éventuelle fragilité.
En huit ans d’exercice, la fabrique Ekceli n’a pas bâti d’empire. Sans la passion qui agit comme un moteur, Marie Berthouloux aurait à coup sûr dû mettre un terme à son activité. C’est grâce à un réseau d’organismes qu’elle peut exercer ce métier en parallèle d’un travail d’enseignante dans la discipline des arts appliqués. Quand elle débarque à Paris en 2016, diplôme des Métiers d’Art Textiles en poche, elle trouve refuge dans un espace vacant du Ve arrondissement, auprès de la coopérative d’urbanisme transitoire Plateau Urbain. À l’issue du bail éphémère, elle s’installe aux Ateliers de Paris, haut lieu de l’artisanat au cœur d’un quartier bouillonnant de boutiques, galeries et restaurants typiques du paysage parisien. Avec le soutien de la Fondation Banque Populaire qui l’accompagne depuis ses débuts, Marie a pu participer à une mission d’export dans les pays du Golfe et à la biennale des Métiers d’Art Révélations. En pleine crise sanitaire, la stabilité financière est loin d’être acquise, toutes les ébauches de collaborations ayant été stoppées dans leur élan. Néanmoins l’entraide entre les différents acteurs est bien là et quelques projets positifs s’esquissent : un film immersif réalisé par la Fondation Banque Populaire, le salon du design et du packaging de luxe Les Places d’Or au Meurice avec une offre d’écrins en cuir brodés pour son client Gainerie 91, le rendez-vous Matières d’Art du magazine AD valorisant les artisans de la décoration, des cours de création textile à Mod’Art…La promesse d’un quotidien truffé de rencontres avec un regard neuf sur le monde d’après.
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Rédaction Juliette Sebille
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