La maroquinerie durable de Maria Maleta

Plus qu’une marque de maroquinerie élégante, Maria Maleta entend faire évoluer les comportements dans l’industrie de la mode. Durabilité, fabrication circulaire et de proximité, zéro déchet, expérience d’achat personnalisée… « Notre ambition ? Fabriquer des produits durables. Nous sommes fières d’offrir une garantie à vie sur tous nos produits en cuir », se félicitent Ana Neto et Daniela Marques, amies d’enfance et co-fondatrices. Rencontre.

En quoi votre parcours a-t-il influencé votre approche durable ?

Nos expériences personnelles nous ont ouvert les yeux sur la façon dont nous achetions et portions des articles de mode, dont un certain nombre était finalement peu utilisé. Nos familles détenaient des usines de chaussures, nous sommes conscientes du volume de déchets générés par la production. Les saisons sont très courtes et beaucoup d’énergie, de temps et de matières premières sont utilisés pour créer finalement des stocks qui ne trouveront pas tous preneurs. Le positionnement de notre marque et notre process de production – manufacturé artisanalement au Portugal – sont fidèles à nos personnalités et en phase avec notre sensibilisation éco-responsable. Notre choix de proposer des sacs réversibles, multiusage, répond à cette dualité.

Votre engagement durable se traduit notamment par une garantie à vie sur vos modèles. Qu’en est-il ?

Une garantie à vie, plus que la fabrication de produits durables, crée une relation forte et de confiance entre les clients et la marque. Le consommateur sait que nous serons là en cas de besoin. C’est primordial. De plus, réparer un article plutôt que de le jeter réduit l’empreinte environnementale. Les clients peuvent conserver leur sac en cuir auquel ils sont sentimentalement attachés.

Pourquoi le cuir est-il votre matière de prédilection ?

Le cuir est une matière première ancestrale, sous-produit de l’industrie agro-alimentaire, gage de qualité. Donc nous n’abandonnerons probablement jamais le cuir, matériau noble, intemporel unique. La meilleure façon d’être durable, c’est de réduire la création de déchets. Avec un produit qui dure à vie, vous pouvez minimiser les déchets. Il faut trouver un équilibre entre durabilité et qualité.

Vous considérez le gaspillage de matériaux comme « une erreur de conception ». Comment cela se traduit-il dans votre processus de création ?

Pendant de très nombreuses années, les déchets n’étaient que … des déchets. Mais les chutes ne sont rien de plus que de petits résidus de matière première qui peuvent être utilisés pour d’autres réalisations. Certaines idées préconçues sur le gaspillage et la valorisation de matières doivent être surmontées. Nous utilisons nos chutes de cuirs pour confectionner les poches intérieures de nos sacs. Parfois la couleur ne correspond pas, ce n’est pas un problème. Nous avons la même approche concernant l’emballage. Une boîte est une boîte, donc si elle peut remplir sa fonction – protéger et transporter un produit -, elle peut être à nouveau utilisée. Cela n’a aucun sens de jeter un produit qui peut encore servir. Vous contribuez ainsi à réduire votre impact environnemental.

Selon vous, notre société évolue-t-elle vers une meilleure prise en compte de la durabilité ?

Nous sommes optimistes mais il faudra du temps pour établir une prise de conscience globale. Les priorités sont très différentes selon les régions du monde, mais le message le plus important à faire passer concerne la façon dont nous achetons. Cette consommation effrénée, néfaste pour la planète, crée une énorme quantité de déchets dont nous ne savons que faire. Le grand public est de plus en plus conscient que les produits bon marché, conçus à partir de matériaux synthétiques, durent peu de temps et deviennent rapidement des déchets. L’utilisation de cuir est la preuve vivante que l’investissement dans des produits de qualité en vaut la peine.

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