Les sneakers en cuir ont le vent en poupe
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C’est rue Cler à Paris, à mi-chemin entre la Tour Eiffel et les Invalides, que Victoire de Villiers exprime pleinement son univers arty. Dans sa boutique, habillée de bleu Klein, jaune vanille et rose poudré, la créatrice de Louvreuse décline des sacs à géométrie variable influencés par l’art.
Clin d’œil au Louvre comme aux ouvreuses de théâtres parisiens, l’ADN de « Louvreuse » s’exprime jusque dans son nom. La marque au style « arty, féminin, parisien et festif », décline des petits sacs du soir de caractère particulièrement photogénique. Les clichés d’Elsa Muse, égérie tout sourire, pointant le sac pyramidal « Cléo » vers le sommet du monument de Leo Ming Pei, dans la cour carrée du musée, défilent sur Instagram. Dès sa première collection, il y a deux ans de cela, Victoire de Villiers s’est entourée d’architectes, graphistes et personnalités 2.0, pour incarner son univers ludique qui a trouvé une forte résonance sur la toile. De ses études rondement menées entre l’Essec, l’École du Louvre, et l’Institut Français de la Mode, la jeune femme a pu concrétiser ses aspirations créatives pour donner naissance à une griffe de maroquinerie résolument marketing !
Dans sa boutique rythmée par des aplats de couleurs franches alternés de pastels, les lignes tantôt angulaires tantôt circulaires, répondent aux modèles signatures de Louvreuse. Exposé sur le mobilier filiforme art déco en laiton brossé, le sac Kasimir, sphérique, côtoie depuis peu le sac pyramide. Le jeu graphique est accentué d’une perspective offerte par une arche voûtée qui cintre l’espace, laissant place à un néo boudoir plus intimiste.
L’identité visuelle, l’architecture intérieure et la communication événementielle sont le fruit d’une collaboration avec le label « Bonheur Permanent », orchestré par le duo Marion Galtier et Lucie Coudurier. « Nous avons beaucoup insisté sur les courbes, fil conducteur de notre identité visuelle jusqu’à la boutique où l’on retrouve le cercle au niveau de l’arche et du mobilier. Les couleurs pop puisent leur inspiration dans le légendaire mouvement Memphis, mix de l’art déco parisien et d’une touche transatlantique encore plus graphique, propre à Miami. Notre première égérie, Elsa Muse nous a accompagnés sur les shootings des deux premières collections. Passionnée d’art, elle joue beaucoup avec les couleurs primaires et s’est fait connaître grâce aux créations DIY avant de fonder son studio de conception de contenus originaux, en stop motion pour les marques. Ce rapprochement est porteur de sens. »
À l’image de sa muse, la jeune entrepreneuse s’est pris au jeu de la création et conçoit ses sacs « comme des supports d’expression à la base très épurés sur lesquels elle fait varier les matières, les couleurs, les formes et les volumes. L’idée étant de créer des objets du quotidien, dérivés de l’art, qui peuvent s’exposer chez soi ». Très sensible au langage des couleurs, aux palettes des artistes, Victoire a choisi ses premiers coloris en référence aux palettes des artistes : rouge Delacroix, bleu Klein, orange Sonia Delaunay. En résulte des sacs fonctionnels plus ou moins sophistiqués dans une gamme de couleurs très profonde. Le modèle Eugène, best-seller, se déploie dans un arc en ciel de couleurs ponctuellement panaché de motifs sérigraphiés Mondrian, Bauhaus, Magritte…en séries limitées.
Pour tout créateur qui se lance, faire fabriquer en France et arriver avec une offre accessible relève du challenge ! Néanmoins, les nouveaux modèles de distribution à flux tendu en e-shop favorisent le retour à la proximité. Certains fabricants sensibles à ces nouveaux modèles de production évolutifs, repensent les partenariats « en corrélation avec une grille de prix cohérente, scalable sur le long terme et pas hors de prix pour le client final. » Victoire a construit sa marque sur les bases du Made in France et d’une accessibilité, relative. Les prix boutiques oscillent entre 250€ pour les petits modèles de sacs jusqu’à 600€ pour les grands, avec un point médian aux alentours des 350€ sachant que la façon est réalisée en France, par un atelier du choletais habitué des grandes maisons françaises ! « Nous essayons autant que possible d’avoir un sourcing local mais sur certains produits ce n’est pas toujours possible. » Côté matières, Louvreuse sélectionne les peaux lainées véritables de la mégisserie Rial, les peausseries les plus haut de gamme dont l’agneau chez les tanneurs français et les cuirs effets croco ou métallisés italiens, sélectionnés sur le salon Première Vision Leather.
Au-delà de la boutique et du site e-commerce, Louvreuse est implantée chez un réseau de revendeurs sélectif essentiellement composé de multimarques de prêt-à-porter qui agrémentent leur assortiment d’accessoires. Parmi eux, le Sept Cinq et Front de Mode, dénicheurs de créateurs à Paris, Violette & Moi dans l’ouest de la France et Le Printemps Haussmann, « qui nous ont fait confiance dès le départ. Notre participation depuis l’an dernier aux deux sessions du salon Première Classe, s’est révélée comme un tremplin pour travailler avec des boutiques à New York, Séoul et Hong Kong. Nous avons voyagé en Asie en juillet dernier à Tokyo, Taïpei et Séoul pour rencontrer des acheteurs sur place avec l’appui de Business France. » Les collections sont également disponibles sur la toile chez les incontournables Sarenza et La Redoute mais aussi les « select e-shop » de Face to Face, dont Marianna Szeib la fondatrice, issue de la même promotion à l’IFM. « Chaque plateforme a sa pertinence pour nous, à chacune son approche de la mode, tant que nous partageons les mêmes valeurs. » Une note de fin qui pour sûr retentira lors de la saison printemps-été 2019.
Rédaction Juliette Sebille
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