Atteinte à une marque renommée, pratiques commerciales déloyales ou trompeuses
Par ailleurs, les titulaires des droits bénéficient également d’autres leviers d’actions pour s’attaquer à la pratique de l’upcycling. Tout d’abord, les marques reprises sont généralement des marques de renommées, qui bénéficient d’une image de qualité dans le domaine du luxe. Or, certains acteurs de l’upcycling peuvent être tentés de faire volontairement planer un doute sur l’origine des produits concernés et laisser à penser que les produits proposés proviennent directement de la maison de luxe commercialisant les produits initiaux.
Par ailleurs, bien souvent, l’upcycleur tire indûment profit de l’image positive attachée à la marque d’origine pour mieux vendre ses produits à moindre frais. De même, lorsque les produits upcyclés commercialisés sont de piètre qualité, il existe un risque de dilution du pouvoir d’attraction de la marque d’origine, et notamment de l’image de qualité qui y est associée. Toutes ces pratiques peuvent être répréhensibles sur le plan du droit des marques, mais également sur le plan de la concurrence déloyale, du parasitisme, voire du droit de la consommation.
Atteinte aux droits d’auteur
Enfin, certaines pièces reprises peuvent faire l’objet d’une protection par droit d’auteur, en parallèle d’une protection par le droit des marques, lorsque le produit concerné est original. Dans ce cas, la modification du produit initial, par exemple l’ajout ou le retrait d’empiècements à un modèle de robe en vue de sa revente, pourrait être constitutive d’atteinte au droit moral de l’auteur, et notamment d’atteinte à l’intégrité de son œuvre.
En résumé, les titulaires de droits disposent en théorie de nombreuses ressources pour faire valoir leurs droits à l’encontre de pratiques d’upcycling qu’ils n’auraient pas autorisées.
Quelles sont les précautions à prendre en cas de pratiques d’upcycling ?
En cas de pratiques d’upcyling, il est donc fortement recommandé :
-d’indiquer clairement et sans ambiguïté l’origine du produit upcyclé, afin de ne pas laisser à penser qu’il est commercialisé par le fabriquant initial ;
-de contacter les marques concernées afin d’obtenir leur consentement exprès à la commercialisation des produits transformés siglés, notamment par le biais d’accords de licence de marques, ou des accords de licences croisées.
À ce titre, certaines marques spécialisées cherchent désormais à adopter des attitudes plus responsables d’un point de vue écologique et passent des contrats avec différents acteurs pour le réemploi ou le recyclage de chutes de cuir par exemple. Les pratiques d’upcycling peuvent parfaitement être intégrées à ce type de collaboration.
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