La Cartablière a trouvé son public

Sophie Lemoalle, fondatrice de la Cartablière.

Lancée en 2013, la marque La Cartablière a su séduire les femmes avec sa scintillante maroquinerie en cuir pailleté et coloré à prix doux, made in France.

Récompensée du Grand Prix du Public

La marque de maroquinerie fondée en 2013 par Sophie Lemoalle a été récemment honorée lors du dernier salon dédié au made in France, MIF Expo à Paris.  Ses sacs, trousses et autres porte-clefs en cuir pailleté coloré lui ont valu le Grand Prix du Public. « Ce prix était décerné par les visiteurs mais aussi par notre communauté active sur les réseaux sociaux, se réjouit la dirigeante.  Nous avons dépassé les 6 000 followers sur Instagram, des Followers engagés avec un réel intérêt pour ce que l’on fait. ».
Lors de la manifestation, la marque a également reçu officiellement sa labellisation Origine France Garantie. Cette visibilité accrue, qui a dopé ses ventes sur son site internet, arrive à point nommé alors que le premier semestre avait été poussif, victime de la baisse du pouvoir d’achat. Et le pouvoir d’achat de sa clientèle, Sophie Lemoalle l’a très tôt intégré dans son business model. Cette ancienne acheteuse d’Hermès a quitté Paris il y a une dizaine d’années pour rejoindre dans le Tarn le père de son futur enfant. Installée à Lisle-sur-Tarn, une fois sa fille née, elle transforme en 2013 en entreprise le projet esquissé lors d’un Master à l’ESSEC Business School. En l’occurrence, la création d’un cartable pour femmes.

Le succès de la Cartablière repose à la fois sur le made in France, ses prix doux et son cuir pailleté coloré signature, très féminin.

Du made in France accessible

 « Le prix, environ 450 euros prix public, était trop élevé pour une marque peu connue. Très vite, je me suis ouverte à d’autres produits plus accessibles », explique-t-elle. Attachée à une fabrication française, dès le départ chez un partenaire à Graulhet, elle met alors la simplicité au cœur de ses créations. « Pour conserver des prix abordables, j’épure les modèles et évite les rivets, strass, pompons et autres fanfreluches, qui augmentent le temps de fabrication. Nos sacs sont aussi dépourvus de deux poches à l’intérieur. Mais je propose de petites trousses à glisser dedans », poursuit-elle.
Parmi ses best-sellers figure ainsi son sac kiwi, un faux carré à la fois « très simple et léger », vendu 65 euros prix public, pour un porter en appoint ou en soirée. Mais aussi son grand cabas baptisé Maxi Univers, ses « trousses à trésor », son porte-monnaie accordéon, ses sacs banane, très en vogue ces derniers mois, ou encore ses pochettes téléphone. « Rien ne vient d’Asie dans nos fournitures : nos cuirs et pièces métalliques sont sourcés en Italie et celles de nos bandoulières en passementerie (et non en cuir) proviennent de la région rouennaise », précise Sophie Lemoalle. Outre le made in France à prix doux, derrière le succès de ses produits se trouve son cuir pailleté coloré signature, qui représente 90% des ventes.Quelques éditions limitées utilisent un cuir différent, par exemple un chèvre imprimé léopard pour cet automne-hiver.
Sophie Lemoalle achète son cuir velours de bovin pailleté chez un partenaire italien certifié Gold par Leather Working Group (LWG), recourant à un procédé à base de pression et chaleur pour incruster les paillettes.
La palette de coloris très variée, du pastel aux tons vifs, se combine avec un jeu de paillettes, dorées, cuivrées, argentées ou noires. Ces possibilités permettent de multiplier les références pour les deux collections annuelles, soit une quarantaine de modèles chacune, dont cinq ou six nouveautés par saison. Les autres articles sont des valeurs sûres, déclinées dans une dizaine de nouveaux duos coloris-paillettes.

Le sac Mini Univers fait partie des best-sellers de La Cartablière.

Un atelier dans la maison familiale

Côté production, la jeune marque connaît actuellement un virage important avec sa reprise en interne. Une évolution qui fait suite à la cessation d’activité de son fabricant tarnais, La Fabrique. Une partie de la maison familiale de Lisle-sur-Tarn est donc en cours de transformation afin d’accueillir un atelier d’environ 50 m². « Une personne et demie va être affectée à la fabrication », soit le bras droit de Sophie Lemoalle, « véritable couteau suisse capable aussi bien de piquer que de retoucher une photo » et une ancienne ouvrière de La Fabrique. Toutes deux viennent compléter l’équipe composée de la dirigeante et une alternante en communication. La force de production va être complétée par d’autres collaborateurs provenant de son ancien prestataire.
Un budget d’environ 8 000 euros est par ailleurs consacré à l’achat et éventuelle remise en état de machines d’occasion auprès d’un spécialiste de Graulhet. De quoi continuer à fabriquer les 5 000 produits commercialisés annuellement par La Cartablière via son site internet (environ 10% de son chiffre d’affaires) et par plus de 150 points de vente en France et une vingtaine à l’étranger (Suisse, États-Unis, Belgique, Allemagne et Autriche). « Il s’agit essentiellement de concept-stores et boutiques Made in France. Nos collections sont également diffusées à l’Hôtel de la Marine à Paris et au musée Jacquemart André » précise Sophie Lemoalle

La production de La Cartablière sera désormais réalisée dans l’atelier familial de Lisle-sur-Tarn.

Site web BtoB et collaborations

Alors que son chiffre d’affaires devait peu ou prou s’aligner sur celui de 2023 (environ 250 000 euros), la dirigeante ne manque pas de projets. En 2025, elle envisage la création d’un site web BtoB et le développement de sa communication et de collaborations, à l’image des boxes lancées avec le fabricant de chaussettes Maison Broussaud à l’occasion de la Fête des Mères ou de jeux concours sur les réseaux sociaux, comme celui mené avec la Maison Bonnefoy, fabricant d’écharpes et bonnets.
Une façon de consolider sa présence sur les réseaux sociaux. Après Instagram et Facebook, elle vient de lancer un compte TikTok. De quoi s’adresser à sa large clientèle, allant de l’adolescente à la grand-mère, son cœur de cible étant la femme active de 30 à 50 ans.

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Rédaction Sophie Bouhier de l’Ecluse

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