La Rue du Made in France, vitrine du savoir-faire français à Paris
Inaugurée cet été rue du Bourg-Tibourg dans le IVe arrondissement de la capitale, La Rue du Made in France regroupe des boutiques spécialisées dans la ...
Avec un milliard d’utilisateurs actifs mensuels, Instagram, le réseau social de partage de photos, est devenu un espace incontournable de création et de commercialisation pour les marques de mode. Lors d’un atelier workshop à l’occasion du dernier salon Who’s Next, un expert s’est adressé aux retailers pour les aider à adopter la bonne approche de ce réseau social. Focus sur les codes à suivre et pièges à éviter pour développer sa communauté.
Bien souvent nous nous retrouvons face à des personnes qui ont lancé une marque ou une boutique qui se retrouvent vite « la tête dans le guidon » en oubliant leur raison d’être, pourquoi elles ont créé leur business ? Or, ces valeurs sont primordiales, ce sont celles qui vont permettre à la communauté de venir s’identifier à la marque, bien avant les produits commercialisés, et cela vaut aussi pour le retailer. Dans son cas, elles peuvent se matérialiser par un mix des valeurs de sa boutique et des valeurs véhiculées par les marques qu’il distribue. La cliente aura plutôt tendance à s’identifier à la boutique, au service, à la façon dont les vendeurs sont lookés…bref tout ce qui émane de la boutique dégage un ADN de marque. Alors comment le retranscrire sur Instagram ?
Il s’agit de définir sa boutique comme une marque et d’utiliser Instagram pour s’aider à se définir en tant que telle. Face aux « digital natives » pour qui c’est plus évident, créer un univers n’est pas toujours aisé pour le détaillant, qui se sent parfois dans l’incapacité de le faire alors que c’est possible. L’un des faux pas à éviter est de parler de produits avant de poser son ADN de marque. Qu’est-ce que j’aime dans la mode ? Qu’est-ce qui me passionne à part la mode ? Est-ce que je suis fan des années 20 ou 80 ? Est-ce que j’aime l’architecture, le design ? sont autant de questions auxquelles il faut pouvoir répondre avant de se lancer, car Instagram n’est pas un catalogue de produits. Certaines boutiques savent très bien le faire car elles le retranscrivent dans un contexte lifestyle, avec des looks qui véhiculent un style fortement identifiable telles que @lullisurlatoile, @janedeBoy_shops, @lagrandeboutiquelgb, trois comptes de boutiques à suivre. Alors comment faire lorsque l’on n’a pas autant de temps et de moyens à y consacrer ? Pour définir en amont son univers de marque, l’intervenant conseille de parcourir les topics phares de l’application sociale :
L’architecture, le design : fan des ambiances de villes, de l’architecture et du design d’objets de différentes époques ?
La photographie, les images de mode : n’avez-vous pas un photographe dans votre entourage dont vous admirez particulièrement la pâte ?
Les citations : à vous de voir si vous voulez faire sourire avec des citations « fun » et « girly » du style « happiness… » ou plutôt appeler à la réflexion avec des photos extraites de pages de livres…Tout dépend du type d’émotion que vous souhaitez partager avec la personne qui va suivre votre boutique, et de votre positionnement.
Les humeurs : l’émotion peut aussi passer par des humeurs journalières – le lundi quand vous n’avez pas envie d’aller travailler ou à l’inverse le vendredi qui annonce le week-end. Et le dimanche on reste sous la couette – tout est permis ! Une dose d’humour sera bienvenue pour les uns tandis que d’autres préfèreront prendre de la hauteur.
L’actualité, les événements : souhaitez-vous coller à l’actualité ? Sur quels événements avez-vous envie de communiquer ? Si c’est le cas, anticipez et préparez vos posts à l’avance, car il n’y a rien de pire que de se retrouver à chercher des idées ou des visuels à la dernière minute pour la Fête des Mères ou Noël.
Les muses, les visages de mannequins : est-ce que vous avez envie de parler de célébrités ou de muses ? Est-ce que vous êtes inspirés par des personnalités ? Il ne s’agit pas uniquement de people ou stars mais aussi de personnes qui ont marqué l’histoire ou vous ont bouleversé.
Les destinations de rêves ou paysages : avez-vous envie de montrer des lieux de rêves où vos clients sont susceptibles de passer leurs vacances par exemple ?
Les éléments d’ambiances graphiques : les ambiances citadines, les éléments purement graphiques n’ont aucune raison d’être si ce n’est de donner une ambiance à votre grille.
Les fleurs, les plantes plaisent toujours et permettent d’aérer la grille.
Les films cultes.
C’est à partir de tout cet ensemble d’éléments que la cliente va s’y retrouver. Instagram donne cette possibilité de se définir en images. Au détaillant de sélectionner des images qui lui correspondent. L’idéal étant d’alterner une photo d’univers avec une photo produit pour créer un compte harmonieux avec une identité de marque forte.
Pas de lumière, photos floues, trop de produits sur les étagères…Sur Instagram c’est chasse aux faux pas ! Car depuis ses débuts, le niveau de qualité des contenus n’a fait que grimper. L’application sociale de partage de photos de vacances s’est professionnalisée à l’extrême, avec dans son sillage, une horde de blogueuses dont les posts se valorisent jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Aujourd’hui, le retailer doit avoir cette double compétence de mise en valeur photographique d’un produit comme d’un univers. C’est en quelques secondes furtives, au vu des 9 dernières photos postées, qu’un utilisateur va décider de suivre un compte. La biographie se doit d’être claire et concise; et le compte professionnel pour permettre d’accéder aux coordonnées de la boutique ou suivre son itinéraire. Un jeu de couleurs préférentielles et un filtre harmonieux feront le reste. Le tout est de s’y tenir dans la durée avec un ton et une ligne éditoriale personnelle et authentique. Alors comment produire ou sélectionner les bonnes photos ? C’est finalement assez simple mais chronophage !
Une photo de dimensions supérieures ou égales à 800 x 600 pixels, devrait suffire à se prémunir du flou non artistique ! Pour les plus créatifs, à l’aide d’un simple smartphone, n’hésitez pas à vous mettre en scène avec les produits en boutique. Le fond blanc est à privilégier pour un rendu graphique et pensez à soigner la pose, pour créer l’illusion du mouvement. Vous pouvez également vous procurer une light box d’occasion et réaliser des packshots personnalisés multi-produits. Citez-la ou les marques, et le tour est joué ! Quant aux autres, vous pouvez tout aussi bien demander des photos aux marques avec lesquelles vous travaillez, et plus particulièrement des looks que vous avez commandés.
En ce qui concerne les photos d’ambiance, on peut aisément en trouver via des comptes Instagram de curation sur un sujet donné en citant la source, si elle est mentionnée. Attention toutefois à ne pas publier des photos déjà partagées maintes et maintes fois, et à éviter les applications de « repost » dont les logos publicitaires viendraient gâcher l’esthétique voulue. Google Images est un outil formidable pour sélectionner des photos par thème couleurs, encore faut-il avoir exploré toutes les fonctionnalités. Direction l’onglet « outils » puis le menu déroulant « couleurs », magique ! On peut même régler la définition ou identifier un lieu en important n’importe quelle photo sur l’outil.
Vous l’aurez compris, une grille harmonieuse et épurée, c’est primordial. Alors, utilisez un filtre, réglez la luminosité et soyez constant. Essayez de poster plusieurs photos par thème couleurs et une photo par jour si vous le pouvez pour dompter l’algorithme d’Instagram.
Des « captions » engageantes, des textes longs à lire qui prolongent la consommation des posts, sont favorables à l’algorithme dont Instagram garde jalousement le secret. Engager des conversations, répondre et commenter pour susciter l’interactivité avec sa clientèle sans jamais perdre de vue qu’il s’agit de partage. Si le ratio – abonnés / abonnements – donne une indication de l’influence de votre compte Instagram – à fortiori un fort ratio d’abonnés vs abonnements est important, car le monde attire le monde – le taux d’engagement n’en demeure pas moins le premier indicateur à favoriser. Finie la course aux fans, l’important est de susciter l’engagement. Additionnez le nombre de mentions like et de commentaires sur un post et divisez-le par le nombre d’abonnés, vous obtenez le fameux taux d’engagement ! Entre 0 et 3000 fans, comptez entre 5 et 10% de taux d’engagement, au-delà plus la communauté grandit plus le taux aura tendance à baisser. Alors captivez votre communauté, posez-lui des questions ouvertes, chouchoutez-là…Elle vous remerciera.
10 000 vues pour une opération commerciale sur un post ? C’est possible ! Pourquoi pas proposer aux marques de réaliser une pièce unique pour vous ou simplement organiser un jeu concours avec un produit à gagner à la clé, plutôt que de rémunérer une blogueuse avec le risque que votre cliente ne s’y identifie pas ? Si vous avez un minimum d’abonnés, demandez-leur de suivre le compte et taguer des amies. Voilà qui devrait faire grimper votre nombre d’abonnés. Si vous arrivez à fédérer 5 à 10k followers, vous pourrez peut-être espérer négocier de belles exclusivités car dans certaines villes, la distribution de marques locomotives est un enjeu crucial pour les détaillants revendeurs. Encore une fois, restez authentique, ne cherchez pas à acheter de followers, vous n’y gagnerez que des comptes robots nuisibles à votre image. Et n’oubliez pas les Stories, le partage de publication éphémère, qui pour le coup, fait la part belle aux contenus backstage !
Parlez de votre univers avant de parler de produits.
Restez authentique, sincère mais professionnel.
Postez avec régularité, dans l’idéal une photo par jour sur Instagram.
Choisissez un filtre et gardez-le !
Répétez, jouez avec quelques couleurs phares.
Alternez une photo univers, une photo produit.
Ne pas mettre plus de 4-5 Hashtags sur des termes pertinents, des mots sur lesquels on veut être suivi.
Passez au compte professionnel.
Ne jamais acheter de followers.
Rédigez une bio claire et concise.
Géolocalisez les photos et taguez les marques.
Commentez, répondez, posez des questions à votre communauté.
Soignez la qualité de vos photos, faites-vous aider d’un photographe free-lance si nécessaire.
Anticipez les événements dont vous souhaitez parler.
Rédaction Juliette Sebille
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