Foulons et Palissons fait revivre la tannerie
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Le cuir est sa matière de prédilection et le sur-mesure made in France son credo. Les objets atypiques d’Hélène Nepomiatzi s’exposent pour la première fois avec les photographies de Morgane Le Gall à Paris, dans le cadre des événements In The City.
La capitale met la créativité à l’honneur, en ce début de printemps, à l’occasion du salon Maison&Objet et de son parcours BtoB In The City. Du 24 au 28 mars, Hélène Nepomiatzi et Morgane Le Gall font l’objet d’une installation commune originale. Les objets en cuir pour la maison de la première dialoguent harmonieusement avec la beauté graphique des corridors du Château de Versailles photographiés par la seconde. La couleur est le fil rouge : elle détermine celle du cuir, soigneusement choisi en France par la spécialiste des peausseries. Hélène Nepomiatzi, diplômée du Studio Berçot et lauréate d’un Andam Fashion Award, s’est illustrée dans la mode et le luxe au côté de Karl Lagerfeld, Thierry Mugler, Celine… Sa marque éponyme de maroquinerie existe depuis le début des années 2000. Mais la créatrice pose aussi son regard singulier sur des objets quotidiens pour l’intérieur. Sa collaboration avec le laboratoire créatif d’Hermès, petit h, depuis 2015 lui offre la liberté d’imaginer des objets poétiques uniques, conçus à partir de chutes de matières non utilisées, tel l’Épouvantail de salon ou la Clé géante. Les dernières pièces d’Hélène Nepomiatzi se composent de miroirs, lampe à poser, rangement mural, rideau monumental, tous réalisés à la main en Touraine. Leur dimension artistique naît du cuir qui ennoblit la fonction.
Nous nous connaissons bien. Morgane Le Gall a réalisé de nombreuses séries photographiques de mes créations. L’idée a vu le jour spontanément. L’exposition permet de réunir pour la première nos deux univers créatifs. Les images donnent encore plus de relief à mes objets
La série des corridors de Versailles photographiés par Morgane a été une source d’inspiration formidable. Ses images mettent en valeur les lumières et les textures. Elles guident ce travail autour de la couleur. Elle est variée avec de nombreuses nuances : le bleu et le vert dominent mais il y a également des tonalités rose, jaune, crème. J’ai ainsi créé une gamme spécifique et recherché différents cuirs pour jouer visuellement avec les textures. Cela a pris plusieurs mois.
Mon principal mode d’approvisionnement est le rachat de stocks dormants de tanneries françaises. Au fil du temps, j’ai établi des liens de confiance avec les tanneurs. J’aime tous les cuirs en général. L’agneau, que j’utilise souvent, n’était pas adapté aux objets en raison de sa fragilité. J’ai opté pour le cuir de veau, lisse en majorité, qui donne une main naturelle. Ce cuir offre de multiples possibilités. Il représente aussi la tradition de la maroquinerie à laquelle je suis attachée. Mais, associé à des objets non conventionnels, il crée un paradoxe très intéressant.
Le Bureau mural pour petit h fait référence au savoir-faire d’Hermès et spécialement à sa maroquinerie, en accrochant sur un mur de cuir des pochettes, des enveloppes, des détails de bijou emblématiques. Le Tableau à poches, présenté pour la première fois lors de l’exposition, est un panneau textile en coton lavé avec des poches en veau. Il fait clairement écho aux photographies. Les poches posées de façon répétitive composent un tableau géométrique, en lien avec les couleurs et les cadrages des images. Sur cet objet, ainsi que sur les miroirs sellier, on retrouve l’élément « poignée », caractéristique de mes sacs à main.
Pour le Miroir sellier, j’ai sélectionné de nouvelles couleurs de veau lisse et de nubuck qui correspondent aux photos. La lampe Pompom, c’est comme un personnage avec son visage, son chapeau et sa robe de franges qui nous transporte à Versailles… C’est un travail de maroquinerie incroyable réalisé en Touraine par une femme artisan maroquinière hautement qualifiée, avec qui je travaille régulièrement. On le voit notamment avec les franges double face en veau, les teintures de tranche, la gainerie du pied, les piqûres à la main.
Il s’agit d’une pièce spectaculaire et onirique, dévoilée pour la première fois. Je le vois comme une sorte de passage, pouvant servir de séparation ou de cloison et qui fait voyager d’un lieu à l’autre. Le Corridor à franges est à la fois lourd et visuellement léger. Quatre couleurs se mélangent entre elles sur une hauteur de 2,20 mètres. C’est une pièce unique. reproductible.
Chaque objet est en série limitée par couleur avec un marquage et certificat ou en pièce unique avec un marquage sur la pièce. Ma créativité, seule, me guide. Je n’ai pas de plan marketing précis. Mais la décoration d’intérieur est un domaine passionnant. J’ai d’ailleurs toujours créé des objets dès mes débuts. L’Epouvantail de salon, que j’ai réalisé par exemple en 2017 pour petit h, était un genre de valet, gainé de cuir, aux accents surréalistes. Un exercice d’exploration de la matière et de savoir-faire à partir de cuir inutilisé. La contrainte pousse généralement à la créativité.
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Rédaction Nadine Guérin
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