La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Le tie dye est l’un des mots clefs qui a le plus progressé sur la toile selon une étude du moteur de recherche dédié à la mode, Lyst au premier trimestre de cette année. Des podiums à la rue, il symbolise espoir et liberté. Le bon motif pour vous présenter deux fournisseurs de cuirs indigo japonais.
L’entreprise
Il y a 13 ans, Makoto Horii, fils d’un fabricant de sacs basé à Tokyo fait la rencontre de Naoyuki Asai, teinturier indigo sur kimono de Kyoto. Les traditions se perdent et l’un comme l’autre, tous deux issus d’une deuxième génération d’entreprises artisanales, voient leur volume d’activité diminuer. Les deux hommes décident de s’allier pour adapter la méthode traditionnelle de teinture indigo textile au cuir, avec l’ambition de valoriser un savoir-faire unique.
Savoir-faire
C’est à Tokushima que la culture de l’indigotier et la production de teinture indigo apparaissent au Xème siècle. La province porte depuis le nom d’Awa, littéralement « bleu du Japon ».
Les feuilles d’indigotier y sont cultivées et récoltées par Yoshiharu Toyoma selon une méthode inscrite au patrimoine culturel immatériel depuis 1978.
La teinture est réalisée par Naoyuki Asai à Kyoto, selon la technique traditionnelle du batik japonais, qui a fait ses preuves au cours des 600 dernières années. Si le climat est propice à la culture de l’indigotier, Makoto Horii s’approvisionne en cuirs auprès de tanneries espagnoles ou nord-américaines, de meilleure qualité. Tous les types de cuirs peuvent supporter ce traitement, même s’il concède que la teinture résiste mieux avec un tannage au chrome et offre un plus grand jeu de variations de couleurs.
Quant aux adeptes du tannage végétal, Sukumo Leather étudie les possibilités sur commande, selon les quantités désirées. Les peaux sont plongées dans des cuves plus de quarante fois, pendant une à deux semaines, pour obtenir un bleu d’une plus ou moins grande intensité. Gorgées d’eau, elles sont séchées parfois près d’une nuit entre chaque bain car c’est au contact de l’air que la molécule indigotine se libère pour bleuir.
Réalisations
L’entreprise fournit de grandes maisons en peausseries teintes pour la confection de vestes, sacs ou sneakers et collabore sur des projets d’architecture intérieure. Shibori, ita-shibori (plaques de bois) plus connus sous le nom de tie dye, batik (teinture à la cire fondue), toutes les techniques d’usage pour la mise en teinte des kimonos sont appliquées au cuir. Le développement matière sur-mesure est valorisé 10 fois le coût de la peau brute.
Où les rencontrer ?
Aujourd’hui, l’entreprise compte cinq employés, dont le siège est basé à Tokyo, son plus gros marché, et jouit depuis peu d’un nouveau bureau à Londres, ouvert en début d’année.
Sukumo Leather a participé dernièrement à un pop-up store au fameux PMQ à Hong-Kong, le spot de Central pour dénicher les perles créatives de l’orient. Et participe régulièrement à Maison d’Exceptions, événement annuel exclusif au sein de Première Vision à Paris.
L’entreprise
Basée à Tokushima, près d’Osaka, depuis 107 ans, l’atelier se dédiait à l’origine exclusivement à la fabrication artisanale de kimonos en soie. Peu à peu, l’entreprise s’est diversifiée au coton, puis au cuir sous la houlette du petit-fils du fondateur, Akihiro Yamada.
Savoir-faire
Le savoir-faire de Kinuya se décline sur cuir dans différentes nuances d’indigo, du bleu ciel au bleu profond de la mer. Tel Sukumo Leather, chaque peau est travaillée indépendamment l’une après l’autre selon la technique de teinture indigo traditionnelle japonaise, propre à la province de Tokushima.
Réalisations
Kinuya s’adresse aux designers, artistes et fabricants mais aussi aux retailers pour la réalisation de projets sur-mesure en petite série. Chaque motif, couleur et développement sont uniques et la capacité de production se limite à 20 pièces par mois, compte tenu des temps de séchage. Comptez 640 dollars pour une peau de vache de 2m² teintée indigo, 720 dollars pour une finition tie dye.
Où les rencontrer ?
En Asie, Kinuya est présent à l’occasion du salon APLF (Asia Pacific Leather Fair) à Hong Kong. En Europe, Kinuya a choisi Maison&Objet à Paris pour présenter son activité et souhaite s’adjoindre les services d’un agent.
Au Japon, Kinuya a pignon sur rue avec une boutique en propre et quelques partenaires à Tokyo qui distribuent les produits en cuir, de la petite maroquinerie pour l’essentiel, ainsi que des écharpes.
Rédaction Juliette Sebille
Photos © Corinne Jamet
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