Finsbury se diversifie dans la femme

Arnaud Bruillon dirigeant Finsbury
Arnaud Bruillon, dirigeant de Finsbury : « Nous avons depuis toujours une demande forte des femmes pour une offre Finsbury, avec la même approche que pour l’homme ».

L’enseigne premium accessible de chaussures et accessoires en cuir pour hommes développe désormais une offre pour femmes. Les premiers modèles sont disponibles sur le site e-commerce et dans une première boutique dédiée, à Paris. Objectif : développer un réseau en France et à l’étranger.

Diversification légitime

Finsbury, l’enseigne spécialisée dans les chaussures de ville en cuir, n’est plus réservée aux hommes. Depuis le 7 novembre, la gent féminine peut désormais accéder à une offre d’accessoires signée Finsbury Woman. L’enseigne a lancé simultanément une centaine de modèles de chaussures et une poignée de sacs sur son site internet et dans un magasin dédié, au 121, rue de Rennes à Paris (VIe arrondissement). « Une diversification légitime » selon Arnaud Bruillon, qui a déjà fortement boosté l’enseigne, notamment par le levier de la franchise, depuis son rachat en 2010 à Jean-Pierre Dahan et David Cohen. Le duo l’avait initié en 1986 en France, après avoir acquis le nom d’une usine anglaise spécialiste du Goodyear, presque centenaire, qui fermait ses portes. Aujourd’hui, Finsbury compte 80 points de vente, dont 62 succursales et 18 franchises, une soixantaine en France et une douzaine à l’étranger (au Benelux, au Maroc, en Tunisie, à Hong Kong, en Côte d’Ivoire…). « Nous avions depuis toujours une demande très forte de clientes, venant seules ou avec leurs maris, et qui nous disaient qu’il n’existait selon elles pas de belle marque de chaussure femme sur le créneau du luxe accessible offrant le même niveau de créativité que Finsbury homme », explique le dirigeant. Les premiers retours, un mois et demi après l’ouverture de la première boutique et du site marchand sont très positifs, avec déjà le double des ventes attendues. Le démarrage sur le web a été fulgurant (250% au-dessus des objectifs) et celui du magasin 130% supérieur.

boutique Finsbury Woman Paris
Le premier magasin Finsbury Woman accueille sa clientèle dans une ambiance claire et chaleureuse.

Un ADN préservé

L’ADN qui permet de longue date à l’enseigne masculine de surperformer d’environ 20% les enseignes concurrentes, est décliné dans la femme. Soit un positionnement « premium accessible », avec des souliers et accessoires (maroquinerie et quelques ceintures), « de très grande qualité à prix abordables. Nous avons maintenu tout ce qui correspond à nos valeurs : notre savoir-faire et un circuit court, avec une fabrication artisanale dans des ateliers en Italie, en Espagne et au Portugal et des matières premières et peausseries 100% européennes. Elles sont sourcées auprès des meilleures tanneries, françaises et italiennes, selon les spécificités souhaitées », détaille le dirigeant. Le cuir utilisé est de la vachette ou du veau lisse ou velours, « offrant le meilleur rapport souplesse-longévité, et plissant beaucoup moins à l’usage. Les femmes se plaignent souvent d’avoir mal aux pieds. Nous avons voulu faire de belles chaussures qui chaussent le plus grand nombre de clientes avec un confort optimal. Un exercice plus compliqué mais qui nous vaut la fidélité de nos clients masculins depuis 1986. »
La collection chaussures comprend une centaine de modèles à la fois intemporels, modernes et résolument féminins, souvent proposés en plusieurs hauteurs de talons : escarpins, bottes, bottines, souliers à boucle, mocassins Goodyear, mais aussi sneakers et baskets revisitées en cuir (y compris les doublures). Le tout sur des semelles soit cuir soit en gomme, plus adhérentes, pour les citadines actives aux prix de 159 euros pour les sneakers à 390 euros pour les bottes cuissardes.
Finsbury Woman propose aussi neuf modèles de sacs de tailles différentes (du sac élégant au cabas), toujours en cuir, avec de jolies doublures en coton italien, vendus 250 à 400 euros prix boutiques. Une vingtaine de références de ceintures sera bientôt disponible. Fabriquées en Espagne, ces lignes d’accessoires sont vouées à s’élargir. Chez l’homme, qui apprécie de les assortir aux chaussures, maroquinerie (serviettes et sacs à dos, portefeuilles) et ceintures pèsent 30% des ventes.

Premier magasin rue de Rennes

Le tout est disponible sur le site e-commerce de Finsbury et dans sa première unité Woman, installée sur 55 m2. Dans une ambiance claire et chaleureuse, alliant moquette épaisse, éclairage soigné, teintes pastel et blanc cassé et bois naturel, celle-ci met en valeur les modèles posés sur du marbre blanc veiné. Côté services, on retrouve la même attention à la satisfaction clientèle. Et en matière d’après-vente, il est possible de se rendre à « l’atelier Finsbury », le magasin historique rue des Petits-Champs transformé en 2012 en cordonnerie de luxe. Celle-ci répare ou entretient artisanalement les chaussures à la marque Finsbury mais pas seulement. « Une rareté, voire un cas unique, dans une enseigne de chaussures », selon Arnaud Bruillon.
Alors que son réseau masculin couvre 95% du territoire français, la femme a vocation à porter l’expansion de Finsbury dans l’Hexagone. « Après notre magasin pilote Rive Gauche, une autre succursale ouvrira en 2024 à Paris, Rive Droite et une troisième peut-être en province. Le projet est ensuite de développer l’enseigne via des succursales et franchises dans toute la France, toujours à proximité des magasins homme. » L’enseigne prévoit ainsi de faire son come-back au Salon de la Franchise en France en mars 2025.

Développement intensif

Alors que des demandes émanent déjà de franchisés à l’international, Finsbury Woman rentrera dans un développement plus massif à l’étranger en 2025, avec l’ouverture probable d’une dizaine de boutiques en France et à l’international.
En 2024, Finsbury Homme prévoit, lui, encore 4 à 5 ouvertures dans l’Hexagone (dont le BHV Marais en février) et à l’étranger. À l’international, après l’ouverture d’un deuxième point de vente belge en décembre à Waterloo, Finsbury projette d’ouvrir, à plus ou moins court terme, en Suisse (Lausanne, Genève), au Japon, en Corée du Sud, à New York (au sein des futures Galeries Lafayette) et au Moyen-Orient. Dans la région, il s’intéresse à Dubaï, au Bahreïn et à l’Arabie Saoudite. Et compte retourner au Koweït dont le magasin a dû fermer pendant le Covid, en raison « de loyers stratosphériques ».
En 2023, Finsbury vise un chiffre d’affaires en progression de 6% à environ 45 millions d’euros, dont 20% et 15% via le digital et à l’export. « Notre positionnement prix en période de crise nous permet de travailler de manière normale, commente Arnaud Bruillon. Nous attirons à la fois les clients du luxe, qui peuvent s’offrir deux à trois paires de qualité chez nous contre une seule signée d’une grande maison, et les clients d’entrée de marché, qui préfèrent payer plus cher des chaussures plus durables et confortables. » Le succès de l’enseigne fait rêver. Souvent contactée par des candidats à son rachat, Finsbury n’exclut pas de « saisir une opportunité, une enseigne en difficulté ou une belle endormie, donnant du sens au groupe en complétant son savoir-faire ».

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Rédaction Sophie Bouhier de l’Ecluse

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