The Cloister,
un autre état d’esprit
de la consommation

Qui aime sortir des sentiers battus, se rende chez The Cloister.
Qu’on se le dise, les probabilités de tomber nez à nez avec l’unique vitrine d’une ruelle cachée au cours d’une déambulation hasardeuse sont faibles. Bien que la tangente demeure dans le fameux quadrilatère de la mode, on ne peut pas dire que l’adresse s’offre au tout-venant !

Elles sont rares – voire en voie de disparition – ces boutiques où l’on inventorie religieusement chacune des pièces, vintage ou contemporaine, qui compose cet univers pluridisciplinaire entre mode, culture et design. C’est en 2017 sous la houlette providentielle d’un trio de têtes chercheuses que les communs de la Casa dei Grifi (NDRL – un palais renaissance du XVe siècle dont la cour intérieure attenante est l’une des mieux préservée de Milan), se sont convertis en temple de la créativité. Les espaces décloisonnés sous les hauts plafonds voûtés, meublés d’armoires, vitrines et autres éléments chinés, font la part belle à un luxe désacralisé, sans prétention, dans un imbroglio d’objets, senteurs, livres et vêtements soigneusement sélectionnés. Outre les trésors de seconde main griffés (Dior, Issey Miyake, Moschino, Comme Des Garçons, Miu Miu, Chanel, Mugler, YSL, Christian Lacroix…) on y trouve, entre autres, la papeterie de Notem Studio, les bijoux d’inspiration végétale de Virginie Fantino, les foulards illustrés de Tania Grace, les chaussettes en coton recyclé de Thunders Love, des éditions exclusives de Sam Baron, les authentiques boots des bergers sardes Pretziada et des lampadaires à tiges arquées chargées de globes chromés pour galvaniser son intérieur ! Les lieux cultivent la découverte à l’instar des sacs Sima Sima, faits mains à la demande au Japon, exclusivement distribués chez The Cloister hors de l’archipel nippon. Odes à l’artisanat, leurs structures de cuir à tannage végétal sont percées de bandes qui laissent transparaitre l’intérieur en toile de coton ou denim Hickory. De quoi céder à la tentation.