La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Polyester, Nylon…les fibres synthétiques caracolent en tête de la production mondiale du textile mais la planète veut la peau du plastique et d’autres alternatives fleurissent. Rencontre avec Jayesh Vir, co-fondateur de la start-up Green Whisper qui développe depuis 2 ans du fil et des tissus à base de fibres de bananiers.
Nous obtenons une fibre à partir de troncs de bananiers, grâce à un procédé naturel à base d’enzymes qui la rend plus douce, que nous mélangeons avec du coton pour faire du fil. La molécule reste intacte car nous n’utilisons pas de produit chimique pour extraire la cellulose, contrairement au procédé de fabrication de la viscose qui in fine, ne permet plus de déterminer de quelle fibre d’origine il s’agit quand vous la testez en laboratoire.
Nous nous dédions aux résidus agricoles du bananier, qui ne donne qu’une seule fois des fruits. En effet, lorsque l’arbre est mature, il donne des bananes et une jeune pousse qui commence à développer à ses côtés pour le remplacer et ainsi de suite pendant 3-4 ans au terme desquels, on est obligé de replanter un bananier. C’est pour cette raison que les agriculteurs le coupent au pied ou aux racines.
D’un bananier classique comme l’on en trouve à foison aux Antilles ou en Inde dont je suis originaire. Mon co-fondateur, que j’ai rencontré sur les bancs d’HEC est là-bas, où se fait la fabrication, il a ses propres plants de bananiers et maîtrise bien ce domaine. Je suis basé en France dans les Yvelines où se situe le siège de la société. Nous avons déjà réussi à séduire de grands acteurs du luxe et avons été sélectionnés par le programme Fashion For Good, qui est aux Pays-Bas.
J’ai présenté notre projet au groupe Kering et Christine Goulay (NDLR – Senior Sustainable Innovation Manager) m’a conseillé de postuler pour Fashion For Good. Nous avons passé 3 mois à Amsterdam avec d’autres start-ups et grâce à cela gagné en visibilité dans le secteur de la mode. Auparavant, nous étions plutôt positionnés dans le domaine de l’hôtellerie et du tourisme.
Nous avons collaboré avec un grand groupe hôtelier dans le cadre d’un projet pilote pour des draps, qui nous a confortés dans le fait qu’il est porteur de sens. Et avons été en contact avec une compagnie aérienne qui voulait utiliser nos textiles pour équiper les business class tout en optimisant leurs coûts. Sur le marché de la mode, nous sommes en discussion avec un équipementier sportif majeur, une marque de sneakers durables qui teste nos fils et un grand nom du luxe qui envisage de faire des sacs en toile nous ont approchés. La fibre de bananier est trois fois plus résistante que celle du coton ce qui impacte positivement sur la durée de vie du tissu. Les clients aiment son aspect beige naturel moucheté de petits points noirs qui sont toutefois plus faciles à enlever que sur le coton. Cela veut dire que l’on peut obtenir un aspect blanc dès 30 degrés contre 60 degrés pour le coton.
Nous fournissons le fil ou le tissu de fibres de bananes sachant que nous ne tissons pas « in house ». Certaines sociétés souhaitent le faire en France ou en Italie, au Vietnam ou au Bangladesh. Nous pouvons proposer des mélanges avec du coton organique comme nous le faisons avec une entreprise britannique. Techniquement parlant cela ne change rien. Pour les tissus de tee-shirts, nous avons un partenaire en Inde mais la plupart des tisseurs là-bas exigent des commandes de 400-500 mètres. Notre capacité tourne autour de 300 kg de fil par jour, pour un prix inférieur au lin ou coton bio. Le coût varie aussi en fonction de sa finesse et sa blancheur qui le rendent plus facile à tisser et du pays de production.
La crise de ces dernières semaines a lancé un défi sans pareil à l’humanité tout entière. Alors que nous sommes tous unis et que nous cherchons un remède, nous nous efforçons de continuer sur la voie de la durabilité pour le bien-être de notre planète. Dans ce contexte, nous lançons une levée de fonds sur une courte période, en 28 jours, sur la plateforme Ayomi, en ouvrant notre capital à hauteur de 385 000 euros et, jeudi 9 avril, j’organise une présentation de la société en ligne afin de soutenir la campagne.
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Rédaction Juliette Sebille
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